L’arrivée spectaculaire des grandes oies des neiges

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
L’arrivée spectaculaire des grandes oies des neiges
Plusieurs photographes étaient aux premières loges du spectacle. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

DRUMMONDVILLE. Samedi matin, à l’aube, une quinzaine de citoyens ont bravé le froid d’octobre pour admirer les milliers d’oies des neiges qui ont élu domicile à la hauteur de la plage municipale, sur la rivière Saint-François. À tour de rôle, les oiseaux migrateurs se sont levés de terre, livrant un spectacle à couper le souffle.

Aux alentours de 7h30, plusieurs photographes étaient déjà en poste, prêts à capturer la moindre envolée. En étant aux premières loges, ils avaient un point de vue privilégié sur les grandes oies des neiges, qui étaient posées à quelques mètres d’eux. Des curieux se sont aussi joints au groupe, emmitouflés dans leur manteau et foulard.

Plusieurs couleurs teintaient le ciel. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Le soleil a fait timidement son apparition parmi les nuages, alors que plusieurs teintes coloraient le ciel. Ce n’était qu’une question de temps pour que les oiseaux quittent les lieux.

Derrière son kiosque, Marie-Christine Poisson, biologiste et coordonnatrice de l’équipe des milieux naturels au Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ), était présente pour répondre aux questions des visiteurs.

«Le lever du soleil est le moment le plus impressionnant. C’est là qu’ils vont prendre leur envol pour se diriger dans les champs aux alentours pour se nourrir. Pendant la journée, ils font des allers-retours. Le mieux, c’est d’arriver tôt le matin pour observer leur envolée», lance-t-elle, d’entrée de jeu.

Marie-Claude Poisson derrière son kiosque. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Plusieurs envolées ont eu lieu de manière successive. Le cri des oiseaux a rapidement occupé l’espace, brisant le silence matinal. La rivière Saint-François est un arrêt de prédilection pour ces oiseaux migrateurs. «Avant les oies allaient surtout dans les marais. Elles allaient se nourrir dans le coin de Québec. Depuis quelques années, elles vont ailleurs. Elles utilisent de plus en plus les champs agricoles pour s’alimenter. Le point d’eau leur offre aussi un refuge contre les prédateurs», explique Marie-Christine Poisson.

Pour le moment, la présence des oies des neiges n’est pas dommageable pour l’environnement. La biologiste de formation explique qu’Environnement Canada suit de près la taille des populations. S’il y a eu un déclin il y a quelques années, la situation a changé alors qu’une augmentation a été constatée.

Une tonne d’informations se trouve sur le site. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

«On ne veut pas qu’elle augmente trop. Elles sont tellement nombreuses que ça peut avoir un impact sur les écosystèmes, plus particulièrement les écosystèmes arctiques», ajoute-t-elle.

En plus de la présence du CRECQ pour animer l’activité, des panneaux d’interprétation ont été installés sur la plage, afin d’offrir un complément d’information. La Drummondvilloise Louise Clermont s’en réjouit : «Je suis venue l’an dernier. Cette année, c’est tellement beau avec l’organisation de la Ville. Ça rend l’activité vraiment agréable et accessible. J’aime tellement les animaux. Pour moi, c’était important de venir ce matin. On se sent connecté avec eux.»

Pour sa part, le photographe animalier Michel Auger reconnaît la richesse d’un tel site à Drummondville. «Il y a des oies à Victoriaville et Danville, mais on n’a pas besoin d’aller là. On les a ici. Lors des dernières années, j’étais tout le temps tout seul ici. J’étais surpris qu’un spectacle comme ça à Drummondville ne soit pas connu. Maintenant, de plus en plus de personnes font de détour», exprime-t-il.

Le photographe Michel Auger, fidèle au poste. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Tous les matins, il est présent sur le site, avec son appareil à la main, pour capturer les moments forts du spectacle. Ce dernier a une banque de photos impressionnante des oies des neiges. Cette fois, c’est le pygargue à tête blanche qui l’intéresse. Il garde l’œil ouvert. «Tantôt, il y a eu une grosse envolée. Je crois qu’un aigle est passé. Ce sont des oiseaux opportunistes. Ils viennent chasser les oies qui sont blessées.»

Rappelons que c’est la première fois que la Ville de Drummondville organise un événement qui met en vedette les oies des neiges. Le prochain et dernier rendez-vous aura lieu le samedi 6 novembre, à 7 h 30, 8 h 30 et 9 h.

Sur le site, le respect de la population animale est une priorité. Il est interdit d’appâter les oies des neiges avec de la nourriture ou de leur jeter des cailloux pour les voir s’envoler.

 

Les envolées se déroulaient par vagues. (Photo: Emmanuelle LeBlond)
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