Une semaine sans automobile

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Par Lise Tremblay
Une semaine sans automobile
Durant ce «testé pour vous», l’utilisation d’une voiture électrique a été appréciée lors d’un covoiturage. Sur cette photo, on reconnaît Éric Perreault, coordonnateur aux changements climatiques au sein du CRECQ. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TESTÉ POUR VOUS. Une semaine. 168 heures. 10 080 minutes. C’est le temps où mes clefs d’auto sont restées à la maison pour me permettre de «tester pour vous» la mobilité active et durable. Casse-tête ou nouvel horizon?

En août dernier, le Conseil régional en environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) a lancé ce défi à la population. Du 13 au 19 septembre, les participants – essentiellement des travailleurs ou des étudiants – devaient s’engager à ne pas utiliser leur auto en étant seuls à bord. Ils devaient privilégier les modes de transport actif, soit la marche ou le vélo, ou le transport en commun, l’autobus ou le covoiturage.

Étant rendue à une étape de vie où je n’ai plus besoin de courir garderie ou école pour les enfants, j’ai décidé de relever le défi pour trois raisons : pour cette planète qui m’a donné chaud l’été dernier, pour sensibiliser mes enfants aux alternatives à l’automobile et pour ma santé. J’étais cependant impatiente de voir si cette expérience allait m’amener des casse-tête additionnels ou si elle allait m’ouvrir à une nouvelle perspective.

Jour 1 – lundi

Pour le premier jour du Défi sans auto solo, j’ai décidé d’utiliser mon vélo, d’autant plus que la météo était favorable. Une petite balade de trente minutes pour me rendre au travail et y revenir. Dans un sac à dos, j’ai rangé ordinateur, matériel de bureau, collation, dîner, souliers et brosse à cheveux. Dans mon porte-gobelet, j’ai glissé un thermos de café. Mis à part le poids un peu lourd du sac, l’expérience s’est bien passée. J’ai trouvé les automobilistes très courtois.

Jour 2 – mardi

L’horaire étant bien chargé, j’ai opté pour le covoiturage ce matin-là. J’ai trouvé agréable d’avoir un brin de jasette matinal avec la conductrice du véhicule. Pour le retour, j’ai opté pour la marche. À mon grand étonnement, trois personnes m’ont gentiment offert de me ramener chez moi! J’ai choisi de décliner leur invitation pour profiter de ce moment pour faire le point sur ma journée. À nouveau, j’ai trouvé que mon sac de travail était un peu lourd sur mes épaules. Distance parcourue : 7 km.

Jour 3 – mercredi

La troisième journée du défi coïncidait avec un rendez-vous qui figurait à mon agenda depuis plusieurs semaines et qui commandait un déplacement à Trois-Rivières. J’ai donc opté pour le télétravail, mais j’ai évidemment utilisé mon automobile pour me rendre en Mauricie. Si j’ai parcouru en auto-solo une distance de 100 km, je me réjouis d’avoir tout de même évité un aller-retour pour me rendre au travail.

Jour 4 – jeudi

De retour sur mon vélo! À ce jour, je trouve qu’il s’agit du moyen le plus efficace pour se déplacer à Drummondville après l’automobile. C’est rapide et sécuritaire, même si j’avoue avoir eu un petit pincement au cœur en laissant mes clefs à la maison. J’ai cependant retrouvé un sens à ce défi après avoir croisé un camion style pick-up trop pressé. À voir le nuage noir qui s’échappait du postérieur de ce géant d’acier, je me suis même demandé s’il avait un système d’échappement.

Le vélo s’est avéré le moyen de transport le plus efficace. (Photo Ghyslain Bergeron)

Jour 5 – vendredi

8h15 : un employé du CRECQ accepte de passer me prendre à l’aide d’une voiture électrique. J’ai trouvé le parcours trop court! J’ai été impressionnée par cette conduite silencieuse. Clairement, lorsque mon automobile sera à changer, je vais considérer les modèles électriques ou hybrides. Pour le retour, j’ai opté pour le transport en commun. Je me suis cependant ennuyée de mon vélo. Pour la distance à parcourir, j’ai trouvé que le temps de déplacement était beaucoup trop long (près de 75 minutes pour un parcours d’une dizaine de kilomètres).

Jours 6 et 7 – vendredi et samedi

Marche et vélo. Voilà les «moyens de transport» que j’ai principalement utilisés pour me déplacer durant le week-end. Comme tout le monde, j’ai dû me rendre à l’épicerie, mais j’y suis allée accompagnée. Pour mes autres commissions, j’ai redécouvert les petits commerces de proximité, comme la Ferme des Voltigeurs, la pharmacie Jean Coutu et Choco-Daisy, question de récompenser mes efforts.

Verdict

J’ai apprécié cette expérience, mais j’étais néanmoins très heureuse de retrouver mon véhicule. Qu’on le veuille ou pas, la voiture rime avec simplicité. Pas besoin d’avoir à l’œil les prévisions météo et de prévoir une tenue pour se rendre au travail, une deuxième pour sa journée, et de planifier le retour à la maison.

À mon avis, il reste beaucoup à faire à Drummondville en matière de mobilité durable, précisément du côté de la sensibilisation et du transport en commun. Pour rendre ce moyen de transport plus attrayant aux yeux des automobilistes, il faudrait absolument accroître son efficacité. J’ai pris moins de temps à me rendre chez moi à pied qu’en autobus!

Pour ce qui est des déplacements effectués à vélo, j’ai grandement apprécié les corridors réservés aux cyclistes. Ils rendent les déplacements très sécuritaires.

Dans un tout autre ordre d’idée, j’ai réalisé au cours de cette semaine que la mobilité active a eu un effet positif sur mon portefeuille. Non seulement mon réservoir d’essence était toujours plein à la fin de la semaine, j’ai été moins tentée d’aller ici et là en soirée. Puis, au point de vue de la santé, l’expérience m’a permis de parcourir des kilomètres en vélo et à la marche que je n’aurais pas réalisés autrement. D’ailleurs, au cours des prochaines semaines, j’ai la nette intention d’utiliser occasionnellement mon vélo pour me rendre au travail.

→Bilan de la semaine : 132 kilomètres effectués à Drummondville et 25,71 kilogrammes de gaz à effet de serre épargnés (équivalent CO2).

Le Défi sans auto solo, c’est quoi?

C’est un défi qui se déroule partout au Québec chaque année en septembre. Les participants sont invités à expérimenter leurs déplacements en priorisant des modes de transports alternatifs à l’auto-solo. Il s’agissait de faire son possible. Soulignons qu’en 2022-2023, le CRECQ accompagnera des entreprises et municipalités pour les aider à mettre en place des mesures incitatives aux déplacements durables, en s’inspirant des témoignages reçus des participants de cette année.

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