Une passion sans limites

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Par Louis-Philippe Samson
Une passion sans limites
Guy Lambert et son «Black Baron». Sur le pare-chocs avant, un emblème de Drummondville est bien en vue. (Photo Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Passionné. C’est le seul mot qui nous vient à l’esprit lorsqu’on discute de voitures avec Guy Lambert. Depuis qu’il est tout jeune, cet homme de 61 ans consacre sa vie aux voitures de toutes sortes.

C’est à l’âge de 6 ans que Guy Lambert a fait ses premières armes auprès des bolides à quatre roues. Il s’est d’abord intéressé aux modèles réduits. C’est alors que son caractère intense a fait surface alors que près de 700 modèles s’entassaient chez lui.

Lorsqu’il se fera trop vieux pour les autos pleine grandeur, Guy Lambert entend retrouver ses premiers amours avec les modèles réduits. Il a déjà amassé une centaine d’exemplaires chez lui. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Un de mes frères faisait des modèles réduits à coller. C’était la grosse mode. Lorsque mon frère est parti de la maison, les voitures sont restées là et j’ai commencé à jouer avec ça. Je suis le premier gars à Drummondville qui a fait une exposition de modèles réduits à l’Olympia Yvan-Cournoyer en même temps que l’exposition des automobiles modifiées. C’est là que les Hot Rods sont venus m’interpeler en 1973», se remémore celui qui réside à Saint-Cyrille-de-Wendover. En effet, il cite Claude Gauthier et Benoît Cormier comme étant de fortes influences de son amour des Hot Rods.

Une fois adolescent, ces petites voitures n’ont plus été suffisantes. À l’âge de 15 ans, il a vendu sa collection de modèles réduits et achetait sa première automobile. Cependant, faire le saut aux vraies voitures n’était pas une mince affaire alors que les composantes mécaniques se sont ajoutées. Comme vous l’aurez deviné : rien n’était trop gros pour un passionné de son calibre.

Une centaine de voitures

Durant sa vie, Guy Lambert estime avoir vu passer une centaine de voitures entre ses mains. Mais une l’a marqué à jamais : sa Chrysler CM6 1931. Un Hot Rod qu’il a acheté en 1980, qu’il a restauré, modifié et amélioré de fond en comble et de peine et de misère pendant cinq ans avant de le sortir pour la première fois.

En 2010, Guy Lambert a remporté le prix du Hot Rod favori du l’exposition du lac George, dans l’état de New York, grâce à son Chrysler CM6 1931. (Photo Ghyslain Bergeron)

Avec sa couleur orangée, il ne passait jamais inaperçu. Celui-ci aura remporté des prix dans des dizaines d’expositions, dont celui du Hot Rod favori de l’exposition du lac George dans l’état de New York en 2010. Le passionné s’en est finalement départi plus tôt cette année, lors de l’encan Barrett-Jackson de Scottsdale, en Arizona, au mois de mars.

«Le pire, à cause de la COVID, je n’ai pas pu y aller. J’ai regardé mon auto se vendre à l’encan, chez moi, à la télévision. Pour moi, c’était comme si je voyais mon enfant passer sur la scène devant tout le monde et je ne pouvais rien faire. Je n’avais plus le contrôle. Quand tu envoies une voiture là-bas, c’est sûr qu’elle va se vendre. Mais je me dis qu’il y a quelqu’un qui l’aime probablement autant que moi. Je ne la reverrai sûrement jamais cette voiture-là», témoigne-t-il.

Aujourd’hui, Guy Lambert a un autre Hot Rod sur lequel il a aussi travaillé durant un nombre d’heures incalculables. Il s’agit du «Black Baron». Un Ford coupé de 1930 du même modèle que celui apparaissant dans le film American Grafitti. Il a également restauré et modifié pour sa conjointe un autre modèle de 1929 qui est baptisé «The Purple Haze». En plus de ces voitures, Guy Lambert a aussi dans sa petite collection un Chevrolet Bel Air 1955 et une camionnette Ford de la même époque qu’il restaure actuellement.

Passer le flambeau

La communauté des amateurs de vieilles voitures se rétrécit alors que la nouvelle génération de passionnés se dirige plus vers des véhicules importés. Bien que ce phénomène rejoigne moins Guy Lambert, celui-ci remarque un point commun entre les différentes générations : la passion.

L’enseigne Drummondville, sculptée dans l’acier inoxydable, est installée sur un arbre à cames qui fait office de pare-chocs avant. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Les plus jeunes se tournent vers les tuning cars, qu’on appelle, comme les Honda, Subaru et tout ça. Je n’ai pas d’attirance vers ça, mais il y a une affaire que je dois dire, c’est que ces jeunes-là, ils ont une chose en commun avec moi. Ils ont la même passion. Pour eux, c’est une voiture japonaise, mais ils vont mettre autant de temps et d’argent que moi je le ferais sur une américaine», compare Guy Lambert.

Guy Lambert croit n’avoir qu’un boulot à faire jusqu’à ce qu’il tire sa révérence : élargir la communauté d’amateurs de vieilles voitures. Il le fera une voiture à la fois s’il le faut, mais, selon lui, plus il y en aura, plus ce sera plaisant.

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