MAGAZINE. Tous les jours, Nancy Lemyre et Denis Haman se réveillent avec le bruit des vagues et le criaillement des perroquets. Avec de la chance, ils pourront même voir des baleines sauter hors de l’eau, en direct de leur balcon. La vie est belle et paisible pour ce couple qui a délaissé Drummondville pour les magnifiques paysages de l’Équateur.
Avant de faire le grand saut en Amérique du Sud, le couple était propriétaire d’une maison dans le quartier Saint-Nicéphore à Drummondville. L’initiative de déménager à l’étranger vient de Denis Haman.
«Quand j’ai rencontré mon chum, il avait déjà comme plan de prendre sa retraite à l’extérieur du pays. Ça m’a tout de suite intéressée. Ça a toujours été un rêve pour moi de vivre dans un autre pays, surtout un pays sans neige, mentionne Nancy Lemyre, en rigolant. On a visité Sainte-Lucie dans les Caraïbes. C’était trop cher et il y avait beaucoup de criminalité. Finalement, on a opté pour l’Équateur. Il y avait de bons commentaires.»
Ces derniers ont arrêté leur choix sur la ville de Ballenita, située à l’ouest du pays. «L’Équateur a quatre saisons différentes. On se trouve dans un microclimat désertique. C’est là où la température est la plus stable toute l’année.»
À son arrivée, le couple s’est senti dépaysé. «C’est hyper pauvre. Les maisons sont en ciment et les gens ne les finissent pas. Les maisons n’ont pas de plancher. C’est du sable. Ils vivent sur de la terre battue», soutient Denis Haman. Deux jours ont été nécessaires pour que le duo s’adapte à son nouvel environnement.
La mission première était d’acheter une demeure. Les Drummondvillois ont fait face à plusieurs déceptions. Il n’y avait rien à leur goût. «On a fait le tour et on ne trouvait absolument rien. À la fin de notre voyage, le courtier immobilier nous a montré une maison plus dispendieuse. On a capoté les deux», affirment ceux qui ont pris la décision de l’acquérir.
Pendant deux ans, le couple a fait des allers-retours entre l’Équateur et le Canada, question de mettre la résidence à son goût. À l’été 2020, ils ont officiellement débuté un nouveau chapitre de leur vie en aménageant pour de bon en Amérique du Sud.
Nancy Lemyre a d’ailleurs conservé son emploi, en travaillant à distance en tant que graphiste pour une compagnie à Drummondville.
La communauté
Le couple a maintenant un tout autre rythme de vie en Équateur. «Le côté pressé où tu dois prendre rendez-vous pour voir tes amis, il n’y a pas ça ici. On est encore dans quelque chose de simple. Les gens ne sont pas toujours sur leur cellulaire. On voit vraiment le côté humain des autres», témoigne Nancy Lemyre.
L’intégration dans la communauté s’est très bien déroulée. Ils ont eu un coup de foudre pour les Équatoriens qui sont à la fois généreux et bienveillants. «J’ai été invitée à faire de la peinture de rue sur un lampadaire, dans le but d’embellir la municipalité. On a passé la journée à peindre. Les gens s’arrêtaient pour venir nous voir et nous saluer. Ils s’intéressaient à nous. Ils prenaient le temps», raconte-t-elle, tout sourire.
Les Drummondvillois se sont liés d’amitié avec le voisinage. «La vie est sans stress. Je ne m’en fais pas avec rien. On n’a pas besoin de se courir. Le soir, quand ça nous tente, les amis descendent», exprime Denis Haman, en précisant qu’il y a environ 80 expatriés provenant des États-Unis, du Canada, de la France et de l’Afrique du Sud.
Pour leurs vacances, un immense terrain de jeu s’est présenté à eux. «L’Équateur, c’est un pays incroyable à visiter. C’est diversifié. Avant d’avoir complètement fait le tour de l’Équateur, on en a pour quelques années. En juillet, nous avons visité la ville de Cuenca. Il y a des peuples incas qui ont vécu là. Il y a eu une invasion espagnole. Beaucoup de bâtiments historiques construits par les Espagnols. C’est du bonbon pour les yeux.»
Nancy Lemyre et Denis Haman savourent les petits bonheurs du quotidien, satisfaits d’avoir suivi leurs envies. «Il faut vivre nos rêves et la seule façon de les vivre, c’est de faire le grand saut. La vie n’est pas sans anicroche, mais ça fait partie du processus», soutient la Drummondvilloise.
Dans tous les cas, les Drummondvillois ne sont pas les seuls à avoir eu un coup de foudre pour l’Équateur. «Toutes les personnes qui sont venues ici n’ont plus envie de repartir. On loue un condo juste en bas et des gens de Victoria sont venus. Ils ont décidé d’acheter une maison ici.»