Les électeurs peu nombreux, mais fidèles au Bloc

Les électeurs peu nombreux, mais fidèles au Bloc
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a fait un arrêt dans sa région natale le jour du vote. En soirée, Martin Champoux a été réélu par une forte majorité. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ÉLECTIONS FÉDÉRALES. Moins nombreux que jamais à se déplacer aux urnes, les électeurs de la circonscription de Drummond sont demeurés loyaux au Bloc québécois lors de l’élection fédérale tenue lundi.

Au bout d’une campagne de 36 jours, le député sortant Martin Champoux a été réélu avec une forte majorité. Sa victoire a été confirmée en fin de soirée. Au moment d’écrire ces lignes, le politicien de 53 ans avait recueilli 23 023 votes, soit 46,5 % des suffrages. En 2019, l’ex-animateur de radio et de télévision avait fait une entrée remarquée en politique en récoltant 24 574 votes, soit 44,8 % des voix.

Martin Champoux a célébré sa victoire au 200 Brock. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Au cours de cette soirée, Martin Champoux n’a jamais véritablement été inquiété par ses plus proches poursuivants. Comme en 2019, la véritable course aura été celle pour l’obtention de la deuxième position, une bataille âprement disputée entre le libéral Mustapha Berri (18,7 %) et la conservatrice Nathalie Clermont (18 %). L’ex-député néo-démocrate François Choquette n’a pour sa part convaincu que 11,3 % des électeurs.

Josée Joyal, du Parti libre Canada (3,4 %), Lucas Munger, du Parti pour la protection des animaux (1,3 %), et l’indépendant Sylvain Marcoux (0,8%) ferment la marche dans Drummond. Contrairement à 2019, la circonscription ne comptait aucun candidat du Parti vert ni du Parti populaire du Canada.

Le fait saillant de cette soirée électorale demeure toutefois le taux de participation, qui a atteint un creux historique dans Drummond. Au moment d’écrire ces lignes, avec 235 bureaux de scrutin sur 236 comptabilisés, à peine 49 582 des 85 560 électeurs inscrits avaient usé de leur droit de vote dans le cadre de ces élections fédérales, ce qui représente une participation de 57,83 %. En 2019, ce taux s’était élevé à 66,5 %, ce qui représente une importante baisse de 8,67 %.

À l’échelle canadienne, la participation électorale s’élevait à 58,52 % selon les données officielles, comparativement à 66,2 % en 2019.

«Tout ça pour ça!»

D’un océan à l’autre, force est de constater que les électeurs ont essentiellement fait les mêmes choix qu’en 2019. Le chef libéral Justin Trudeau n’a pas gagné son pari de former un gouvernement majoritaire tandis que ses adversaires conservateurs seront à nouveau cantonnés dans l’opposition officielle.

À la dissolution du parlement, il y a cinq semaines, le Bloc détenait 32 sièges. Au moment de mettre sous presse, le parti souverainiste était en avance dans 34 circonscriptions au Québec. Bref, le Bloc demeure loin de sa débâcle de 2011 (4 sièges), mais aussi de son apogée de 1993 (54 députés).

Yves-François Blanchet. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Dans son discours tenu en fin de soirée, Yves-François Blanchet n’a d’ailleurs pas caché son amertume. Le chef bloquiste a de nouveau contesté la pertinence de cet exercice.

«Il y a quelques semaines, un gouvernement minoritaire, ambitieux malgré la pandémie, a appelé des élections générales. Presque au terme de cette soirée électorale, on est toujours en pandémie, avec un même gouvernement minoritaire. On a envie de dire « Tout ça pour ça! » Pas de gagnants, pas de perdants, mais certainement un jugement sévère des gens qui se diront demain matin : « Mais qu’est ce que c’est que cette histoire? Pourquoi avoir interrompu mon barbecue? »», a déclaré le politicien originaire de Saint-Edmond-de-Grantham, qui a fait un arrêt dans sa région natale le jour du vote.

Historiquement, la circonscription de Drummond a longtemps été considérée comme un château fort bloquiste. Entre 1993 et 2006, Pauline Picard a décroché cinq victoires consécutives avant de voir Roger Pomerleau prendre sa relève en 2008. En 2011, la région a toutefois succombé à la vague orange. Le néo-démocrate François Choquette a gagné la confiance des électeurs pendant deux mandats consécutifs, jusqu’au retour en force du Bloc en 2019.

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