TÉMOIGNAGE. Zoïk Dubois a toujours été passionné par le badminton. C’est pour cette raison qu’il a joint les rangs des Voltigeurs du Cégep de Drummondville, dès son arrivée au collégial. Cette année, l’accès à l’équipe lui est refusé, car il n’est pas vacciné. Ce dernier désire prendre la parole pour partager sa réalité, en exposant les impacts du passeport vaccinal dans sa vie.
Le Drummondvillois Zoïk Dubois entame la troisième année de son parcours collégial dans un programme préuniversitaire, plus précisément un double DEC en Sciences de la nature et Musique. Le jeune homme pratique le badminton de façon régulière depuis sept ans. Dès 2019, il a intégré les Voltigeurs de Drummondville, une passion.
La session d’automne s’annonce différente des autres, avec l’arrivée du passeport vaccinal à partir du mois de septembre. Au début de l’été, Zoïk ne s’en faisait pas trop avec cette nouvelle mesure, mais il s’est rapidement rendu compte que sa réalité allait être affectée.
«Quand ça a été annoncé, c’était un peu irréel. En entendant ça, je n’ai pas eu de réaction sur le coup. C’était quand même dans plusieurs semaines. Jeudi passé, quand je suis allé à l’école pour l’accueil des étudiants, j’ai discuté avec les administrateurs des Voltigeurs et j’ai réalisé que ça va être plus sévère que je pensais», soutient le jeune homme qui a fait le choix de ne pas être vacciné.
L’étudiant a appris que les équipes sportives acceptaient seulement les joueurs qui avaient deux doses de vaccin. «Si quelqu’un attrape la maladie, ça leur permet de pouvoir isoler la personne touchée et non toute l’équipe.»
Zoïk s’est tourné vers l’apparitrice du Cégep pour lui demander s’il pouvait louer un terrain dans le gymnase. «Elle ne pouvait pas s’avancer puisqu’ils n’en avaient pas encore discuté au sein de l’équipe des sports, mais elle semblait me dire que le passeport allait être nécessaire pour toute autre activité qui serait en dehors des cours d’éducation physique.»
Sur le coup, le jeune homme a eu une certaine déception. «Ça m’a complètement scié les jambes quand j’ai su que je n’allais même pas pouvoir me pratiquer. Pendant la session d’hiver, j’avais pris tout ce que je pouvais de liberté pour continuer mon sport. Même si on ne pouvait pas se réunir, je louais mon terrain pour pratiquer régulièrement. J’ai beaucoup mis d’effort pour garder ma condition», exprime-t-il.
Malgré tout, le Drummondvillois ne se laisse pas freiner par cet obstacle. Il compte faire son propre chemin. «Je ne suis pas d’un naturel à me laisser abattre. Sur le coup, c’est plate. Je me suis dit que j’allais rester patient. Si ça se calme, j’essayerai de reprendre où je serai rendu», soutient celui qui garde sa position quant à la vaccination.
Le frère de Zoïk, du nom de Félix, est aussi touché par cette situation. Ce dernier fait son entrée au Cégep de Drummondville pour une première session. Il comptait suivre les traces de son frère en intégrant les Voltigeurs. Sans vaccin, ce n’est pas possible.
«Juste avant d’apprendre la nouvelle par mon frère, je venais d’avoir un mot de bienvenu de mon programme. Il nous expliquait comment planifier les pauses qu’on avait entre les cours. Il suggérait d’aller faire du sport. En n’étant pas vacciné, je n’ai pas accès au gymnase dans mes temps libres, mais je peux y aller dans mes cours d’éducation physique. Ça n’a pas de sens», décrit-il.
La famille Dubois compte se tourner vers d’autres options pour pratiquer son sport, en précisant qu’ils respectent la décision du gouvernement. «Ça fait longtemps qu’on joue au badminton. Ça a toujours été présent dans nos vies. On va trouver des alternatives pour ne pas perdre la main. Ils sont rigoureux dans leur discipline», certifie Normand Junior Dubois, le père des adolescents.
«On n’est pas affligé de cette décision-là. On veut tout simplement souligner l’aberration de faire une sélection entre les étudiants. On respecte les décisions de chacun. On veut juste utiliser les services qui sont en place. S’ils nous sont refusés, on va cogner à une autre porte», poursuit-il.
Ces derniers sont ouverts à la discussion et à des solutions. «Peut-être que le Cégep pourrait fermer l’accès au gymnase au grand public. S’ils retreignent ça en gardant les équipements et les espaces pour les étudiants, il me semble que ça réglerait beaucoup de situations conflictuelles», soulève M. Dubois.
Un peu plus tôt dans la semaine, le directeur général du Cégep de Drummondville, Pierre Leblanc, avait mentionné à L’Express que le passeport vaccinal serait effectif pour certaines activités, dont les activités parascolaires et sportives.