VOITURES. Depuis déjà un moment, les constructeurs automobiles éprouvent beaucoup de difficultés à livrer de nouveaux véhicules à leurs concessionnaires en raison d’une pénurie de puces électroniques. À Drummondville, les marchands n’y échappent pas alors que les inventaires sont à leur plus bas. Cependant, une certaine amélioration commence à se faire remarquer.
Bien qu’aucune réponse précise n’ait été donnée par les constructeurs, au concessionnaire Drummondville Ford, le directeur des ventes Guillaume Lapointe commence à voir certains signes d’un retour à la normale.
«On court un peu après les réponses si je peux le dire ainsi. Mais on a vu une amélioration dans les derniers jours et les dernières semaines en fait d’arrivée de véhicules qui étaient en commande. Pour nos inventaires qu’on garde pour la vente, ça devrait revenir dans les prochains mois. On ne peut pas savoir quand exactement encore», a indiqué M. Lapointe.
Les marchands de voitures usagées vivent également les contrecoups de cette pénurie, mais pour le propriétaire et directeur d’Autorama, à Drummondville, Joël Blanchette, il est permis d’espérer une reprise bientôt. «Aussitôt que les usines auront les puces, ça ne devrait pas être long. Les camions sont déjà assemblés. Ils n’auront qu’à installer les puces et ils pourront les livrer. J’ai eu l’information que ça pourrait se faire cet automne, mais on ne peut pas en être certain. On suit le marché en attendant», a proposé M. Blanchette.
Situation généralisée
À l’heure actuelle, la pénurie est généralisée. Tous les constructeurs sont affectés d’une manière ou d’une autre. Au Québec, les camionnettes pleine grandeur sont très prisées des consommateurs. Les camions de la série F de Ford étaient au sommet des ventes québécoises en 2020 avec 19 342 véhicules vendus. Les camions Ram, ainsi que les GMC Sierra et les Chevrolet Silverado sont aussi dans le top 10 des modèles les plus populaires dans la province, selon Protégez Vous.
Au concessionnaire Drummondville Ford, la situation est difficile, mais l’équipe fait preuve de résilience, estime Guillaume Lapointe. «On est en attente de nos véhicules vendus et, présentement, on n’a pas l’inventaire qu’on a habituellement. On est résilient, c’est-à-dire que l’on comprend la situation de nos clients alors qu’ils sont eux aussi dans l’attente de leur voiture. D’un autre côté, on ne peut rien y faire non plus. On espère que ça va débloquer bientôt», a exprimé le directeur des ventes.
Les effets de cette pénurie ont commencé à se faire ressentir au début de l’année 2021, signale M. Lapointe. «Chez nous, ça a commencé en début d’année. Il y a un changement de mentalité à faire avec les clients. Ils doivent venir commander leur véhicule. Quelqu’un qui se présente chez nous pour acheter une automobile et l’avoir le lendemain, il y a très peu de choix dans la cour. Tout dépendamment du modèle, un client pourrait attendre quelques mois pour recevoir sa voiture», a-t-il expliqué. L’inventaire actuel du concessionnaire représente environ 10 % de ce qui est conservé en temps normal.
Certains fabricants ont aussi dû stopper leurs chaînes d’assemblage au début de la pandémie. Ces interruptions ont causé l’accumulation de retards de production. Par la suite, le manque de matériel électronique a accentué ces retards.
Des usagés plus rares
Le marchand de voitures d’occasion Autorama subit aussi certains contrecoups de cette pénurie d’automobiles. «Les concessionnaires de véhicules neufs n’ont pas de voitures, donc ils n’en vendent pas et n’ont pas de voitures en échange. Souvent, nous en récupérons leurs échanges. C’est une roue qui tourne. Je parle à d’autres marchands et c’est la même histoire pour tout le monde», a expliqué Joël Blanchette.
Étant donné la popularité des camionnettes, des modèles d’occasions récents peuvent se vendre parfois au même prix que son équivalent neuf. «C’est dans le domaine des camions que la situation est la pire. Quelqu’un qui se spécialise dans les camionnettes usagées, il doit avoir plus de misère en ce moment. Pour nous, c’est le nombre de voitures en inventaire qu’on ne peut pas avoir comme on voudrait», a poursuivi M. Blanchette.
Guillaume Lapointe a aussi constaté que le roulement de l’inventaire usagé se fait à une vitesse plus élevée qu’à l’habitude. «Le marché fait que les voitures d’occasion sont plus rares. Les véhicules ne restent que 10 à 12 jours entre nos mains», a remarqué le directeur des ventes de Drummondville Ford.
De leur côté, les consommateurs n’ont d’autres choix que d’être patients en attendant un rétablissement du marché automobile.