Le Tricolore ou la «petite flamme» de Mathieu Perreault

Le Tricolore ou la «petite flamme» de Mathieu Perreault
Mathieu Perreault a enfilé le chandail des Canadiens pour la première fois vendredi. (Photo : Twitter, Canadiens de Montréal )

HOCKEY. D’Yvan Cournoyer à Gilbert Dionne, en passant par Yvon Lambert et Serge Boisvert, les Canadiens ont souvent misé sur des joueurs originaires de Drummondville lorsqu’ils ont soulevé la coupe Stanley. C’est maintenant au tour de Mathieu Perreault de suer sang et eau dans l’espoir de ramener le fameux trophée dans la métropole québécoise.

Testant la marché des agents libres pour la seconde fois de sa carrière, Mathieu Perreault n’a pas hésité avant d’apposer son nom au bas d’un contrat d’une saison d’une valeur de 950 000 dollars, jeudi soir. L’attaquant de 33 ans venait d’écouler un lucratif contrat de quatre ans d’une valeur globale de 16,5 millions de dollars chez les Jets de Winnipeg.

«J’étais rendu à un point dans ma carrière où le côté argent était un peu moins important. Je voulais trouver un endroit où je serais confortable et heureux avec ma famille. Montréal remplit toutes ces cases. Quand les Canadiens ont démontré de l’intérêt, j’ai tout de suite dit à mon agent qu’ils étaient au top de ma liste», a lancé Perreault dans un point de presse virtuel, vendredi.

«D’avoir une chance de gagner une coupe Stanley à Montréal, je ne pouvais pas passer à côté de ça, a-t-il ajouté. Je regarde le noyau de joueurs qu’il y a ici et ce qu’ils ont fait la saison passée. C’est vraiment encourageant.

Bien qu’il soit trop jeune pour avoir pleinement savouré la dernière coupe Stanley remportée par le Tricolore, en 1993, Mathieu Perreault a néanmoins vécu sa jeunesse comme un fier partisan de l’équipe.

«En grandissant, Saku Koivu était mon joueur préféré. J’aimais la façon dont il jouait. Il était petit comme moi, alors je pouvais m’identifier à lui pour développer mon style de jeu», a-t-il raconté.

Pour l’ex-capitaine du Titan d’Acadie-Bathurst, il s’agit donc d’un véritable rêve de jeunesse qui se matérialise. Il a d’ailleurs pris soin d’accrocher un jersey des Canadiens au mur derrière lui lors de sa rencontre virtuelle avec les médias.

«Pendant les discussions, il y avait une petite flamme qui s’allumait en moi et que je ne pouvais pas vivre avec les autres équipes, a confié celui qui est représenté par l’agent drummondvillois André Ruel. Juste d’avoir la chance d’embarquer sur la glace du Centre Bell avec un chandail du Canadien, c’est une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer. L’émotion que je vis depuis hier, c’est vraiment incroyable. J’ai déjà hâte que ça commence.»

Durant sa carrière, Perreault a d’ailleurs souvent connu du succès face au Bleu Blanc Rouge. C’est particulièrement le cas au Centre Bell. «C’est un building où j’aime jouer. Cette année, je vais avoir la chance d’y disputer 41 parties», a souligné Perreault.

Un couteau suisse

Au cours des dernières heures, Perreault a eu l’occasion de discuter avec l’entraîneur-chef Dominique Ducharme. «C’est un coach que j’adore. J’ai vu comment il a fonctionné la saison passée. Il utilise bien ses joueurs», a indiqué Perreault au sujet de l’ex-pilote des Voltigeurs.

Impliqué dans quelques joutes verbales avec Corey Perry durant les dernières séries éliminatoires, Perreault pourrait être appelé à jouer un rôle similaire chez les Canadiens étant donné le départ de l’Ontarien de 36 ans. Les deux hommes ont d’ailleurs évolué ensemble pendant une saison chez les Ducks d’Anaheim… aux côtés de Saku Koivu.

«Je suis un joueur différent de Corey Perry, mais c’est un rôle qui me plairait. Je veux amener de l’énergie, du leadership et de l’expérience, et peut-être mon talent offensif sur l’avantage numérique, comme Perry l’a fait l’an passé.»

«À Winnipeg, j’avais un rôle de couteau suisse. C’est un peu la même chose que Dominique voit en moi.»

Mathieu Perreault a pris soin d’accrocher un jersey des Canadiens au mur lors de sa rencontre virtuelle avec les médias. (Capture d’écran)

Éventuellement, Perreault pourrait donc être employé au cercle des mises en jeu. «J’ai joué longtemps au centre avant d’être muté à l’aile. C’est une position où je suis confortable. Si Dominique a besoin de moi au centre, je suis prêt à le faire. J’ai de l’expérience dans les trois positions à l’avant. Je suis à l’aise partout», a fait valoir Perreault.

Chez les Jets, Perreault s’est aussi démarqué par sa présence efficace devant le filet en avantage numérique au cours des dernières saisons. «On avait tellement de talent qu’il a fallu que je remplisse ce rôle. J’ai appris à travailler là. Avec les années, j’ai développé des habiletés différentes pour être efficace dans cette position. Notre deuxième unité était d’ailleurs parmi les meilleures de la ligue», a-t-il souligné.

«Devant le filet, tu n’obtiens pas toujours de points, mais tu caches la vue du gardien, ce qui fait autant partie de l’équation. C’est un rôle que j’aime bien accomplir.»

Après avoir vécu l’affront d’un balayage en finale de la division Nord le mois dernier, Perreault aura donc fait le choix de joindre l’équipe qui a éliminé les Jets.

«C’était une déception, comme c’est le cas chaque année que tu perds une occasion de gagner la coupe. J’ai pris quelques semaines de repos avec ma famille, puis j’ai repris l’entraînement. Bien sûr, j’ai suivi le parcours des Canadiens. Mes amis sont de grands passionnés de hockey. Tous les gens qui m’entourent prennent pour les Canadiens. On écoutait les matchs ensemble», a raconté Perreault.

«Après avoir vécu tout ça, et après avoir vu la façon qu’ils ont joué en séries, c’est vers là que j’ai choisi de me diriger comme agent libre», a conclu le fier nouveau membre drummondvillois des Canadiens.

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