Un peu de Soprema sur le pont Pierre-Laporte

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Par Louis-Philippe Samson
Un peu de Soprema sur le pont Pierre-Laporte
La membrane de Soprema a été appliquée sur l’ensemble de la travée en direction nord au mois de juin dernier. Le travail sur la travée en direction sud sera effectué du 8 au 18 août prochains. (Photo : Soprema; Paul Dionne photographe industriel)

AFFAIRES. L’entreprise drummondvilloise Soprema a son mot à dire sur l’un des plus importants chantiers routiers de la province. En effet, la membrane d’étanchéité qui est installée sur le pont Pierre-Laporte à Québec est un nouveau produit développé par la compagnie spécialisée en matériaux de construction.

La membrane est un nouveau produit de l’entreprise, mais il ne s’agit pas d’une nouvelle technologie. Soprema a adapté l’un de ses produits existants afin qu’il respecte les normes de génie civil établies par le ministère des Transports du Québec (MTQ). Celui-ci a été lancé sur le marché canadien en octobre 2020.

«Cette technologie existait avant. On l’utilisait pour faire l’étanchéité de toitures, de balcons et de plein d’autres ouvrages. Nous l’avons adapté pour aller sur les ouvrages de génie civil. Ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais c’est nouveau pour Soprema», a expliqué Émilie Aimé, chef de produits chez Soprema.

Les ouvrages de génie civil, dont il est question ici, comprennent des ponts, des viaducs, toutes structures où des voitures circulent sur du béton structural et même des bassins de rétention.

La membrane est fabriqué dans l’usine du 1640, rue Haggerty à Drummondville de Soprema. (Photo : Soprema; Paul Dionne photographe industriel)

L’entreprise a travaillé pendant environ trois ans au développement de cette nouvelle membrane. Il a fallu la soumettre à plusieurs tests pour qu’elle soit conforme aux demandes du MTQ. Soprema a aussi travaillé avec un entrepreneur associé pour concevoir un produit qu’il pourra appliquer facilement sans risquer d’endommager ses équipements.

Cette nouvelle membrane est produite sous une forme liquide qui est ensuite pulvérisée ou roulée sur la surface à traiter. L’avantage de ce que Soprema propose est une plus grande rapidité d’installation par rapport à la membrane traditionnelle qui est appliquée sous forme de feuilles. Cependant, la performance des deux produits reste la même. «Pour le pont Pierre-Laporte, l’enjeu principal c’était vraiment l’échéancier. C’était la technologie qui permettait de respecter l’échéancier», a ajouté Mme Aimé.

Rappelons qu’il a été décidé de fermer le pont à la circulation dans une direction sur deux périodes de 10 jours, en juin et en août, pour effectuer l’installation de la membrane.

Contraintes précises

En génie civil, les autorités, tel que le MTQ, imposent des normes et contraintes bien précises afin que les structures résistent à l’épreuve du temps. Les entreprises qui désirent être des fournisseurs sur des projets publics doivent donc s’y plier.

«Ce qui peut faire que c’est long pour développer un produit de génie civil, ce sont les normes qu’on doit respecter. Il y a des normes de durabilité et de résistance aux températures extrêmes notamment. La membrane d’étanchéité est soumise à plusieurs tests qui sont longs. Si on ne les réussit pas, on doit retourner à la table de travail. On a fait beaucoup de petits projets depuis deux ans avec notre partenaire applicateur, le Groupe Lefebvre. On a pris leurs commentaires et on a ajusté. On a vraiment travaillé ensemble pour arriver avec le meilleur résultat possible», a expliqué la chef de produit.

D’ailleurs, Soprema a participé à la finalisation du pont Samuel-de-Champlain à Montréal avec une première version de sa membrane. Depuis, celle-ci a changé de couleur pour arborer le bleu de l’entreprise.

Le rôle de la membrane est essentiel dans l’intégrité d’une structure, comme le pont qui relie Québec et Lévis. Celle-ci vient protéger l’armature de métal du béton de la corrosion qui pourrait être causée par l’infiltration d’eau et de sels de déglaçage.

«S’il y a une fissure qui se crée, la membrane va suivre le mouvement du béton. Ce qui fait que l’eau ne pourra pas entrer dans les fissures. Ça va prolonger la durée de vie de l’ouvrage de génie civil. Tous les ponts doivent avoir cette membrane, c’est une norme au Canada», a indiqué Émilie Aimé.

Jusqu’à maintenant, les résultats obtenus lors de la première phase de travaux effectués sur le pont Pierre-Laporte laissent croire à l’entreprise drummondvilloise que sa membrane d’étanchéité accomplira le travail demandé.

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