Elle lance un message pour prévenir les disparitions de chiens

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Par Emmanuelle LeBlond
Elle lance un message pour prévenir les disparitions de chiens
Geneviève Duperron est spécialiste dans la recherche de chiens en mode survie. Son groupe se nomme Ge cherche Charly. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ANIMAUX. Avec la période de déménagements et les sorties estivales qui battent leur plein, Geneviève Duperron, instigatrice de l’initiative Ge cherche Charly, désire lancer un message de sensibilisation dans le but de prévenir les disparitions de chiens, demandant aux maîtres de faire preuve de vigilance.

«Honnêtement, depuis un an et demi, on sait que les chiens ont été de plus en plus populaires avec la COVID. Il y a eu plus d’adoptions et pas nécessairement par des gens qui avaient des connaissances ou les aptitudes d’avoir un chien», souligne d’entrée de jeu Mme Duperron.

Depuis 2019, cette dernière est à la tête d’un service provincial d’encadrement et de coordination des recherches pour les chiens perdus. Entourée d’une trentaine de bénévoles à travers le Québec, celle-ci a ouvert pas moins de 250 formulaires de recherches depuis le 1er janvier dernier.

«La demande ne cesse d’augmenter. Oui, il y a un côté plaisant quand on retrouve un chien, mais si je ne pouvais pas avoir de recherches canines, ça serait bien aussi. On ne souhaite ça à personne. Pour moi, c’est important de faire de l’éducation et de la sensibilisation», exprime-t-elle, avec sincérité.

Mme Duperron rappelle qu’un chien peut fuguer s’il fait face à un changement, éprouve un sentiment de peur ou s’il y a un imprévu. «Quand on parle de déménagement, c’est une nouvelle adaptation. Ça prend un certain temps avant qu’il s’habitue dans un nouveau secteur. Même si c’est notre chien depuis les six dernières années, mais qu’on déménage à un nouvel endroit, ça peut prendre jusqu’à trois mois avant qu’il se fasse des repères.» La Drummondvilloise conseille aux maîtres de prendre des marches avec leur animal pour qu’il se familiarise avec les odeurs du quartier.

Tout genre de situation peut mener à une disparition. «Un chien peut aussi être plus réactif quand il y a de nouveaux éléments dans l’environnement, comme le bruit des voitures. Ça se peut qu’il ait peur quand il entend un gros camion passer et qu’il se sorte de son harnais en reculant», illustre Mme Duperron, en ajoutant qu’il est important que le harnais soit bien ajusté.

La vigilance est également de mise dans le cadre des sorties estivales comme les virées au camping. «Il faut être attentif à tous les changements pour éviter les fugues. Même si le chien nous suit au pas et qu’il a un bon rappel, il y a toujours un facteur risque d’un déclenchement qui peut l’effrayer ou le stimuler. C’est quand qu’on le perd qu’on réalise qu’on n’aurait pas dû prendre ce risque-là.»

Opter pour l’approche passive

Quel est le comportement à adopter lorsque nous croisons un chien errant? «La dernière chose à faire est d’essayer de l’attraper. Il ne faut pas courir après. Plus le chien va se faire courir après pendant sa fugue, plus c’est impossible d’opter pour l’approche passive avec le maître», répond Mme Duperron.

Afin d’attirer l’animal, il est conseillé de se mettre à sa hauteur en s’accroupissant ou en s’assoyant au sol, soutient-elle. Parler doucement, tendre la main avec de la nourriture et ne pas faire de gestes brusques sont aussi des actions recommandées.

«Je connais un maître qui a été pendant sept heures en approche passive. C’est un bouvier bernois dans les Laurentides. Ça faisait un mois qu’elle était en cavale. La dame était déterminée et elle l’a capturée à 4h du matin.»

En mode survie

Lors d’une fugue, l’animal va tôt ou tard tomber en mode survie, tout dépendant des facteurs qui l’ont poussé à s’enfuir et le type de chien. «Le mode survie c’est la régression du chien à ses instincts primaires. À partir du moment où le chien comprend qu’il n’est plus nourri, plus protégé, plus dans un environnement sécuritaire et qu’il dépend de sa propre survie, il ne se mettra pas en danger. L’humain devient automatiquement un prédateur. Il tombe en état de choc», décrit Mme Duperron.

Règle générale, les chiens ne reconnaissent pas leurs maîtres dans un tel état de panique, d’où l’importance de ne pas pourchasser l’animal afin d’accentuer sa détresse.

Dans tous les cas, le port de la laisse est recommandé pour éviter tous incidents. «Il y a de longues longes qui existent. Le chien peut se promener dans le bois et il se sent libre. Quand on le baigne dans la rivière, il est quand même attaché.»

En moyenne, le service Ge cherche Charly retrouve les chiens entre 10 et 14 jours. En début de semaine, Rémi, un Teckel de deux ans, a été retrouvé après une disparition de huit jours à Lorraine. Les maîtres ont opté pour l’approche passive, durant plus d’une heure.

 

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