Où s’en va l’élection municipale de Drummondville? (Tribune libre)

Où s’en va l’élection municipale de Drummondville? (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Dans tout ce que j’ai lu jusqu’ici, qu’il s’agisse d’articles de journaux (électroniques et sur papier), aucune des personnes qui se portent candidates dans les districts de la ville de Drummondville – oui aucune – n’a semblé préoccupée par les effets des changements climatiques dans la vie des citoyens de notre ville.

Aucun engagement de leur part à trouver des solutions pour contrer les effets nocifs sur la santé de notre population. Et cette nocivité est de plus en plus présente. Pourtant, les candidats demeurent silencieux sur le sujet.

Au lieu de cela, ils promettent de défendre la réparation de l’asphalte des rues, de défendre la création ou le prolongement de pistes cyclables, praticable été comme hier, des anneaux de glace, des piscines, des patinoires réfrigérées et bien autres choses du même gendre. Je n’ai rien contre cela. Cependant quand il y a le feu à la maison, ce n’est pas le temps d’aller jouer une partie de baseball. Il y a urgence d’agir. Vraiment on se croirait au temps de Maurice Duplessis… Dans ce temps-là, vous vous souvenez, on achetait des votes par un bout d’asphalte devant la maison d’un électeur, une laveuse; on aurait même déjà promis un réfrigérateur! Serions-nous devenus des duplessistes?

Il est vrai que le conseil actuel n’en parle pas non plus. J’en ai pour exemple les pesticides. Alors que depuis des années des citoyens réclament l’arrêt de l’utilisation des pesticides sur leur territoire afin de protéger la santé des gens, le maire d’alors et le responsable du dossier à la ville ont sans cesse tergiversé sur la réponse à donner aux citoyens. Si bien que, dernièrement, on n’a même pas accepté de voter un règlement pour éliminer ces pesticides alors qu’il y a 140 villes du Québec qui l’ont fait… Il est clair que quelqu’un s’est laissé traîner les pieds dans ce dossier ou qu’il y a là des intérêts à protéger.

Alors que notre rivière est à sec, que les berges du Saint-Laurent sont de plus en plus larges, qu’autour de nous la sécheresse fait lancer la serviette de bien des cultivateurs découragés, que faisons-nous à Drummondville? Et comment se fait-il qu’aucun candidat ne parle de changements climatiques?

Des solutions

Faut-il baisser les bras? Oh que non! Selon des études publiées par la Fondation David Suzuki, la végétalisation serait de loin la méthode la plus efficace préconisée par les experts québécois pour lutter contre l’augmentation des températures dans nos villes. Allez donc lire l’article de La Presse + du samedi 19 juin. L’article s’intitule : Les végétaux aussi cool que la sueur qui perle sur votre front. Vous apprendrez qu’en élargissant le couvert végétal diversifié d’une ville, celui-ci nous permet de lutter efficacement contre l’augmentation des températures urbaines par l’ombre rafraîchissante qu’il nous procure et par l’évaporation des vapeurs d’eau qu’il produit et qui nous reviennent sous forme de pluie bienfaisante.

Il faut éviter de couper un arbre ou bien il faut en planter un tout de suite si on prévoit devoir le faire dans quelque temps. Je ne compte pas les années où je demande à la ville de planter partout des arbres; non seulement en planter, mais aussi les entretenir, en prendre soin. La machinerie utilisée pour tondre les pelouses mutile souvent les arbres qu’on a plantés à grands frais quand ce ne sont pas les charrues l’hiver qui les endommagent en passant trop près. Une ville intelligente ne fait pas juste acheter, elle entretient ce qu’elle a. C’est l’argent de la population après tout!

Tous les espaces libres qui appartiennent à la ville devraient être végétalisés; ce serait là la moindre des choses. De même pour les espaces privés; la ville pourrait inciter les propriétaires à y planter des arbres en les faisant bénéficier d’un programme financier à cet effet, sous certaines conditions bien entendu. D’autre part avant d’accorder un permis à une grande bannière (magasin à grande surface) qui désire s’installer chez nous, la ville devrait s’assurer que ses stationnements soient ombragés; à celles déjà installées, elle devrait leur suggérer fortement d’apporter des correctifs.

Les grandes artères de Drummondville sont dépourvues d’arbres. Pensons au boulevard St-Joseph et au boulevard Lemire. À la place des trottoirs où pas un chat s’y promène, la ville pourrait les retirer et les remplacer, des deux côtés, par des bandes de gazon ou de graminées sur lesquelles elle planterait des arbres au lieu d’en avoir uniquement au centre, comme elle l’a déjà fait il y a quelques années. C’était une bonne idée, mais on peut toujours la bonifier. Le boulevard Saint-Joseph et le boulevard Lemire sont des immenses îlots de chaleur et de surcroît, sans attrait. Ils pourraient devenir des contributeurs importants dans notre protection contre les effets négatifs créés par les changements climatiques.

Il y a plein de projets constructifs et porteurs d’avenir à réaliser si on le veut vraiment. Mais les candidatures, que ce soit à la mairie ou dans les districts, anciennes et nouvelles, ne semblent pas être animées par la «vision verte»; elles pourraient le devenir si elles prenaient la peine de s’informer sérieusement sur la protection de l’environnement et les changements climatiques et si elles décidaient d’accorder une portion importante des budgets annuels qui leur est consacrée.

Indépendance des candidats

Quelle sera la liberté des candidates et candidats de penser, de réfléchir, de faire valoir leurs opinions et de voter de la façon la plus responsable possible et en toute honnêteté, vis-à-vis les citoyens qu’ils représentent?  Presque tous les candidats appuient le maire actuel et celui-ci les présente comme faisant partie de son équipe. Un petit nombre aime se dire indépendant tout en se faisant présenter par le maire et photographier avec lui. Là-dessus, nous ne sommes pas dupes. Il n’y a qu’une candidate dans le district 7 qui se présente comme indépendante et qui ne s’est pas faite présenter par le maire; je l’en félicite.

J’inviterais tous les candidates et candidats à prendre leur distance vis-à-vis le maire, afin d’avoir les coudées franches lorsqu’il y aura des décisions importantes à prendre. Le maire actuel aime à dire qu’il est un homme d’affaires. Soyez certains que tous les promoteurs, les entrepreneurs et les développeurs de cette ville s’attendent à profiter de sa « bonne compréhension » et de la manne qu’ils espèrent obtenir du fait de sa présence à la ville, s’il est élu bien évidemment. Mais le maire actuel n’est pas le seul à prétendre au trône… D’autres ont l’intention de lui faire concurrence.

Retenons ceci : l’heure n’est pas aux industries, aux parcs industriels, à l’étalement urbain, à la construction de stationnements à étage, à des immeubles, etc. L’heure est à l’environnement et aux changements climatiques. Ce sont-là définitivement les dossiers les plus urgents sur lesquels il faut agir, et cela pour les décennies à venir.

Michelle Théroux, Drummondville

 

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