Conflit d’intérêt ou confusion conflictuelle (Tribune libre)

Conflit d’intérêt ou confusion conflictuelle (Tribune libre)
(Photo : L'Express de Drummondville)

TRIBUNE LIBRE. Dans le numéro 11 vol 17 du 16 juin, L’Express publie en page 4 une opinion du lecteur signée Marc Lapierre. Marc partage aux lecteurs un malaise perceptuelle lié à une suspicion de conflit d’intérêts à l’endroit du maire Alain Carrier, dans «l’affaire des Pères Montfortain».

Marc Lapierre soulève un problème majeur de compréhension et de perception de ce que nos lois proscrivent pour vices de conflit d’intérêts. Dans cette affaire (j’avoue ne pas être au fait des faits évoqués), Marc semble vouloir faire dire à la loi que faire avancer un dossier d’intérêt public dans le but de se faire un capital électoral serait proscrit. Une telle interprétation est à mon avis erronée, très erronée.

De un, il n’y a point de conflit entre le travail «démocratique» d’élu ou de candidat et son désir de se faire élire, entendu que les élus décident en conseil. Séduire l’électorat est tout à fait légitime et légal. Ça peut se faire par des discours, par des promesses, et mieux par des bilans. Peut-on vraiment reprocher au maire d’agir dans cette dernière direction surtout qu’il est arrivé au poste par un malheureux concours de circonstances?

De deux, Marc a beau avoir raison sur le fait que l’intérêt évoqué par l’éthique ne soit pas que pécuniaire, mais-il ne sera de nature différente que dans des cas rares sans lueur de chèques au bout du compte. Ainsi, l’absence de conflit d’intérêts ne pourrait signifier absence d’intérêt. Autrement, il n’y aurait ni maire ni conseiller au municipal. Ne disons-nous pas que «pas d’intérêt, pas actions»? Ce que le concept de «conflit d’intérêts» traduit, fondamentalement, c’est le rejet du favoritisme dans la gestion des fonds publics. C’est ce que je crois.

Francois Munyabagisha, Drummondville 

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