Un «marathon de bonheur» pour l’artiste Patsy Van Roost

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Par Emmanuelle LeBlond
Un «marathon de bonheur» pour l’artiste Patsy Van Roost
Patsy Van Roost a offert pendant deux semaines des ateliers de confection de banderoles. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

CULTURE. Au parc Monseigneur-Adolphe-Demers, des citoyens de tout âge ont manié ciseaux et cayons pour confectionner des banderoles personnalisées, dans le cadre de la résidence de l’artiste Patsy Van Roost, en collaboration avec la Galerie d’art Desjardins.

La légèreté était au rendez-vous à même cette activité, qui soulignait la fin des ateliers de l’artiste montréalaise Patsy Van Roost. «Ce fut un marathon de bonheur, exprime-t-elle avec sincérité. Aujourd’hui, c’est le douzième jour de la résidence et le 15e atelier. J’ai été dans toutes sortes de milieux extraordinaires.»

Un exemple de banderole que les élèves ont réalisé dans les écoles. (Photo: tirée de Facebook)

Au cours des deux dernières semaines, Patsy Van Roost a invité les Drummondvillois à créer des banderoles. Les participants avaient pour mission d’y accrocher une phrase évocatrice à leurs yeux. À bord de son vélo de couleur jaune, l’artiste a sillonné les rues de Drummondville pour faire une halte au marché public, à une école primaire et secondaire, à des résidences pour personnes âgées ainsi qu’à des organismes comme Les Impatients et la Rose des Vents.

La Montréalaise a également collaboré avec l’autrice Virginie Blanchet-Doucet pour fabriquer une quinzaine de banderoles destinées au quartier Saint-Joseph.

Sans contredit, Patsy Van Roost a été marquée par chacune des rencontres. «On retient que les gens sortent d’un isolement incroyable qui a fait beaucoup de mal aux gens. Ils sont contents de sortir. On sent qu’ils se déconfinent. Dans les résidences, les gens vivent dans la même résidence et ils ne se connaissent pas. Ça m’a frappé», exprime-t-elle.

L’activité a permis de tisser des liens. «Je suis allée aux Jazz. Les sept femmes ne se connaissaient pas. Elles ont vraiment tripé. Elles voulaient poursuivre. Elles m’ont demandé si je pouvais revenir. Je leur ai laissé les patrons de lettre et elles vont continuer à faire des banderoles», raconte-t-elle.

Amada Aldama en premier plan. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

L’écoute et la bienveillance ont dicté les ateliers. «Quand les mains font du travail manuel, le cœur s’ouvre. C’est vraiment lié. Au début, les gens doivent entrer dans eux-mêmes parce qu’ils doivent chercher le message qui vont fabriquer. Après, le cœur est complètement ouvert pour recevoir et accueillir l’autre. Le message que la personne choisit dévoile une partie de sa personnalité. Ça incite à l’ouverture.»

Une activité appréciée

Au parc Monseigneur-Adolphe-Demers, les participants se sont prêtés au jeu avec grand bonheur. Pour sa part, la Drummondvilloise Amada Aldama attendait avec impatience la venue de Patsy Van Roost. «Je la suis depuis une dizaine d’années. J’aime beaucoup ce qu’elle fait. Je la trouve très inspirante parce qu’elle a la capacité de rassembler les gens de tous les horizons», témoigne-t-elle.

Cette dernière a découpé chacune des lettres de sa banderole avec minutie. «J’ai écrit la phrase: ‘’S’arrêter et contempler’’. C’est devenu mon mantra. Je trouve que parfois ça vaut la peine de s’arrêter et de contempler ce qui est autour de nous. Si on ne s’arrête pas, on peut passer à côté des petits miracles de la vie quotidienne», explique-t-elle.

Nicole Jalbert à l’oeuvre. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Un peu plus loin, Nicole Jalbert participait à l’activité avec entrain. Celle qui est responsable de ateliers d’art chez Les Impatients a décidé d’assister à l’atelier pour une deuxième fois. «Ça a vraiment été extraordinaire. Les participants ont trouvé leur phrase très facilement. C’était spontané. C’était vraiment touchant de les voir travailler et s’impliquer dans ce projet-là. Au moment des photos, on voyait un ‘’avant’’ et un ‘’après’’. Ils avaient tous un sourire rayonnant», se remémore-t-elle.

Mentionnons que le projet est financé par l’Entente de développement culturel (EDC). Il s’agit de la première résidence d’artiste à Drummondville que l’EDC finance. La Ville de Drummondville a aussi appuyé le projet.

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