MAGAZINE. Bien qu’elle soit établie dans les grands centres depuis quelques années déjà, la folie du vin nature est maintenant palpable partout à travers le Québec.
Quoique plusieurs consommateurs en ont encore une image peu reluisante : des vins au style un peu éclaté, un aspect visuel trouble, un premier nez aux arômes de réduction (popcorn brûlé, œufs pourris, odeurs animales, etc.) et un léger perlant en bouche. Cette description ne leur rend pas hommage malheureusement et il faut savoir que la catégorie des vins nature a bien évolué. Même que plusieurs seraient surpris par la netteté et la droiture qui se reflètent dans ce type de vin. Parfois moins conventionnels certes, mais très pures et rassasiants.
Un vin nature est un vin pour lequel aucun intrant n’est ajouté lors du processus de vinification. Cette méthode existe depuis des milliers d’années, mais sa réglementation est assez récente. Les raisins doivent être issus d’une agriculture biologique, les vendanges doivent être manuelles, les vinifications sont conduites avec des levures indigènes (naturelles), sans chaptalisation (ajout de sucre), ni filtration lors de la mise en bouteille (ce qui explique souvent l’aspect trouble du vin à l’œil). Autrement dit, aucune modification volontaire n’est autorisée. L’ajout de sulfite est aussi très limité, certains puristes diraient même interdit.
La notion de sulfite est au cœur de nombreuses discussions entourant le vin. Rappelons d’abord que tous les vins en contiennent une petite quantité, puisqu’ils sont produits naturellement lors du processus de vinification. Par contre, la teneur du vin en sulfites varie et peut vite grimper si le vigneron a la main forte (jusqu’à 400 mg/L pour certains vins liquoreux!). Les vins dits nature ou naturels, ne devraient pas excéder les 30 à 40 mg/L. Aussi connus sous le nom dioxyde de soufre (SO2), les sulfites agissent comme antiseptique et antioxydant. Les vins qui en contiennent peu sont plus sensibles au voyagement et aux conditions d’entreposage. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle les vins nature ont tardé à briller sur les tablettes de la SAQ.
Néanmoins, devant la demande grandissante pour ce type de vin, la SAQ n’a pas eu le choix d’adapter son offre. L’automne dernier, nous avons pu nous réjouir d’un nouvel arrivage d’une cinquantaine de vins nature dans le réseau. Et depuis ce temps, quelques nouveautés sont ajoutées régulièrement et bien identifiées « vin nature », tant sur le site internet qu’en succursale. En voici une qui venait tout juste de faire son apparition au moment d’écrire ces lignes.
Daniele Piccinin 2019, Muni, (Code SAQ : 14491091 23,55 $)
Issu principalement de chardonnay (70%), complété de durella et de pinot grigio, ce blanc italien a des petits airs bourguignons. La pomme, le citron vert et les fleurs composent sont bouquet aromatique. La bouche est sapide, croquante et dévoile des saveurs de fruits mûrs. Un vin frais et facile à boire, doté d’une finale ponctuée de notes minérales. Excellent avec un plateau de fruits de mer. Santé!
