À la découverte des chocolats de Véronique Rousseau

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Par Ghyslain Bergeron
À la découverte des chocolats de Véronique Rousseau
Véronique Rousseau crée ses chocolats dans son atelier de Notre-Dame-du-Bon-Conseil. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TESTÉ POUR VOUS. Ce n’est pas à Paris, mais à Notre-Dame-du-Bon-Conseil que l’on retrouve les succulents chocolats de Véronique Rousseau. Fière de ses origines, qui lui ont permis de se démarquer dans le domaine, elle a établi sa chocolaterie sur la rue Principale, au cœur du village. L’Express magazine a testé pour vous, sans trop se faire prier, différentes variétés de chocolats tous plus fins les uns que les autres.

Pour ce banc d’essai tenu virtuellement, la chocolatière Véronique Rousseau a soigneusement sélectionné une appétissante variété de chocolats fins, qu’elle a déposé dans de petites boîtes, lesquelles ont été distribuées aux membres de la salle de rédaction.

Tout en présentant ses petits chefs-d’œuvre, Mme Rousseau a expliqué qu’il est important d’accorder une attention toute particulière à l’apparence, la texture et la flaveur (ensemble complexe des sensations olfactives, gustatives et trigéminales, soit la sensation en bouche) des chocolats que l’on choisit.

Véronique Rousseau crée des pièces chocolatés. Ici, elle est à peaufiner ce qui deviendra un hérisson. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Les papilles gustatives sont éveillées par cinq saveurs fondamentales soit le sucré (sucre), l’acide (citron), le salé (sel de cuisine), l’amer (café) et l’umami (champignon noir)», résume-t-elle.

Premier essai : le chocolat blanc. Avec son côté lisse et très doux en bouche, il a fait l’unanimité malgré son goût très sucré. Quant à la bouchée de chocolat à l’érable, elle a conquis les membres de la salle de rédaction. Le parfum qui s’y dégageait constituait un plaisir pour l’odorat, alors imaginez-le en bouche!

L’une des plus belles découvertes a certainement été le chocolat Ruby qui se démarque des autres en raison de sa couleur unique et de sa douceur. Sa teinte naturellement rose est le fruit d’un processus d’extraction particulier de la cabosse de cacao rose provenant principalement de la Côte d’Ivoire, du Brésil et de l’Équateur. Son goût est étonnant et se rapproche de celui des petits fruits.

Quant à lui, le chocolat de couverture au lait Ghana (40 %) apporte le goût du cacao tout en laissant percevoir une note de caramel. Le lacté supérieure, à environ 38 % de cacao, a fermé la marche des chocolats plus légers en bouche qui ont été testés.

Véronique Rousseau crée ses chocolats dans son atelier de Notre-Dame-du-Bon-Conseil.

Pour les fins connaisseurs, Mme Rousseau avait pris soin de réserver une pièce de Guayaquil à 64 % qui dévoilait un puissant goût de cacao avec des pointes de café et de châtaigne. Pas pour les peureux, celui-là!

L’Alto el Sol, qui provient des plantations protégées du Pérou, s’est avéré une belle découverte pour l’équipe de L’Express Magazine! Affichant un taux de cacao à 65 %, il présentait des notes de banane qui résulte de son environnement de culture.

L’ultime expérience : le Tanzanie à 75 % de cacao. L’amertume était présente et il était intensément fruité en plus de dévoiler des notes florales.

Enfin, simplement pour découvrir le cacao sous toutes ses formes, Véronique Rousseau avait glissé trois petites pastilles de beurre de cacao brutes à expérimenter. La texture grasse et sans goût n’a pas été très populaire auprès des testeurs. La chocolatière s’est cependant fait rapidement pardonner, puisqu’elle avait déposé dans nos petites boîtes une petite bouchée unique réalisée à partir de chocolat Guayaquil. À l’intérieur de cette œuvre chocolatée, le caramel fleur de sel et les éclats de noix de pécan dévoilaient le parfait équilibre du sucré-salé, ce duo parfait. Un plaisir coupable!

 

Jonathan Habashi

Jonathan Habashi.

Pour ma part, je suis un amateur de chocolat noir. C’est un goût que j’ai développé avec les années. J’ai particulièrement adoré le chocolat Origine tanzanien à 75 % que nous a fait goûter Véronique. Sa saveur puissante et intense qui s’attarde en bouche m’a charmé. Mention honorable également au chocolat Alto El Sol du Pérou (65 %) et à son goût acidulé avec une étonnante touche de banane. Belle découverte!

 

 

 

Marilyne Demers

Marilyne Demers.

Difficile de déterminer parmi la gamme de chocolats que Véronique Rousseau a pris soin de préparer pour nous lequel est le meilleur, chacun ayant une spécificité propre à l’origine de la fève de cacao. Étant à la fois mordue de chocolat et d’érable, le choix m’apparait somme toute évident. Autant l’odeur que le goût du chocolat à l’érable dégagent une note à la fois sucrée et fruitée. Le goût unique de l’érable et celui du chocolat offre une combinaison qui, selon moi, est tout simplement parfaite!

 

 

Louis-Philippe Samson

Louis-Philippe Samson.

Parmi les huit chocolats que nous avons goûtés, plusieurs m’ont agréablement surpris. Le chocolat à l’érable avait un goût et une odeur d’érable plus prononcé que ce à quoi je m’attendais. Le chocolat Ruby ne goûtait à aucun chocolat que j’avais mangé auparavant. Étant un grand amateur du chocolat au lait, c’est le Ghana Origine qui m’a laissé la plus forte impression. Il était tendre et sucré, mais conservait le goût du cacao, même qu’il proposait des arômes de caramel salé.

 

 

Lise Tremblay

Lise Tremblay.

Me définissant comme une petite bibitte à sucre, j’ai adoré le chocolat Ruby. Il m’a littéralement amené ailleurs! Son goût est tout à fait unique. Il ne ressemble en rien au chocolat blanc ou au chocolat au lait. Il a sa propre personnalité et j’aime les aliments qui ont du caractère, qui se distinguent. J’ai particulièrement apprécié les notes fruitées et sa couleur alléchante.

 

 

 

Cynthia Giguère-Martel

Cynthia Martel.

Le Alto El Sol est définitivement mon favori pour sa saveur exotique. Son goût amer et acidulé est parfait et bien dosé en bouche laissant découvrir des notes fruitées et quelque peu épicées. J’ai même perçu dès la première croquée, un goût léger de banane, au plus grand plaisir de mes papilles gustatives! D’ailleurs, le cacao utilisé pour la confection du chocolat Alto pousse dans un champ entouré de bananiers. Gourmande de chocolat noir à plus de 60 %, il m’a séduit et c’est pourquoi je le recommande sans hésitation.

 

 

Ghyslain Bergeron

Ghyslain Bergeron.

Personnellement, je donne la note de 10/10 à tous les chocolats. Ils ont chacun leur petite caractéristique qui leur permet de se démarquer. Le chocolat Ruby m’a agréablement surpris par sa douceur en bouche et son goût unique. La création personnalisée de la chocolatière de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, un dôme chocolaté Guayaquil à 64 % fourré d’un caramel fleur de sel et de noix de pécan, a couronné cette sublime dégustation.

 

 

 

Emmanuele Le Blond

Emmanuelle Le Blond.

J’ai adoré le chocolat Ruby parce qu’il a une odeur et un goût tout simplement unique. C’était la première fois que je savourais cette sorte de chocolat et je n’ai pas été déçue.

 

 

 

 

Qui est Véronique Rousseau ?

C’est par hasard que la chocolatière Véronique Rousseau s’est lancée dans cette aventure commerciale sucrée. À la recherche d’une sécurité pour elle et ses deux enfants, elle s’est inscrite en 2005 à la formation professionnelle dans le programme d’alimentation, un choix qui a changé sa vie.

Véronique Rousseau. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Je voulais faire le cours de cuisine, mais il était complet. J’ai alors opté pour la pâtisserie. Je me disais que ça allait m’aider. Au terme de cette année, j’ai effectué un stage en France. Par la suite, j’ai fait mon cours en cuisine et, de fil en aiguille, des enseignants m’ont incité à participer à des compétitions ou concours de desserts», a expliqué le Bonconseilloise.

Ainsi, en avril 2010, Véronique Rousseau s’est présentée à Toronto pour prendre part à la sélection canadienne en vue du World Chocolate Master (WCM), un événement qui s’est tenu à Paris, en 2011. C’est avec la création d’un bonbon trempé, prix coup de cœur du public, et d’autres réalisations, qu’elle a pu obtenir son laissez-passer pour le Vieux Continent. Elle est devenue la première femme à représenter son pays au WCM.

«J’ai terminé 13e à Paris et personne ne voulait me croire que ça ne faisait que quelques années que je travaillais le chocolat! Mon talent et ma soif d’apprendre ne sont pas passés inaperçus. Je dois retenir ça de mon père qui était un excellent sculpteur sur neige. J’ai par la suite reçu des offres pour rester en France, mais j’ai refusé. Je voulais revenir vers ma famille et mes amis», avait-elle raconté à l’époque dans une entrevue accordée à L’Express.

Aujourd’hui, Véronique Rousseau détient sa propre chocolaterie, Signé Véronique Rousseau, chocolatière, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Elle est aussi enseignante en formation professionnelle.

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