Un été prometteur pour les restaurants du centre-ville

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Par Louis-Philippe Samson
Un été prometteur pour les restaurants du centre-ville
Ludovick Gaudet et Mathieu Raîche sur la terrasse de la brasserie Daniel Lapointe. (Photo : Ghyslain Bergeron)

DÉCONFINEMENT. Les restaurateurs du centre-ville de Drummondville peuvent dorénavant accueillir des clients pendant de plus longues heures en soirée en raison de la fin du couvre-feu. Avec l’arrivée du beau temps et leur terrasse ouverte depuis quelques semaines, ceux-ci entrevoient une saison estivale sous le signe d’un retour à la normale.

«On a déjà un petit tour de roue de fait avec notre terrasse qui est ouverte depuis quelque temps. On gère le tout en fonction de la distanciation. On attend juste que le beau temps arrive. Pour respecter les mesures, on peut accueillir jusqu’à environ 50 % de notre capacité maximale», a exprimé Vicky Boisvert, directrice générale de L’Établi brasserie urbaine de la rue Lindsay.

«Je pense que les gens vont probablement se sentir plus rassurés de sortir dans les restaurants compte tenu de la vaccination. Je crois que la clientèle sera au rendez-vous. On a tous envie de sortir, de bouger et de socialiser surtout. Je pense qu’on a un bel été qui s’en vient», a-t-elle poursuivi.

Au Pub La Sainte Paix, Yannick Letendre, co-propriétaire, a tenu à saluer le bon travail des policiers ces dernières semaines alors que l’été approche à grands pas. «Ils font beaucoup de tournées depuis un peu plus d’un mois. Une douzaine de policiers différents nous ont rendu visite ce dernier mois et ils ont tous été gentils, coopératifs et ils étaient vraiment là pour nous aider.»

«Les gens sont heureux et, parfois, ça devient difficile de garder les clients assis lorsqu’ils voient des gens qu’ils connaissent. On le sent depuis quelques semaines que les clients sont contents de pouvoir sortir et profiter des terrasses. Avec les mesures qui commencent à s’assouplir, j’ai l’impression que ça ressemblera à l’été dernier. On s’adapte et on s’est habitué à cette nouvelle réalité depuis un an. On suit les mesures et on reste au parfum de ce qui est annoncé tous les jours», a ajouté M. Letendre.

Quant à Steve Quirion, associé directeur de la Brasserie Daniel Lapointe, sur la rue Heriot, il s’attend à connaître un été semblable à ce qu’il a vécu en 2020. «Nous nous sommes préparés en conséquence des normes de distanciation sociale, comme demandé. Pour le reste, ça ne change pas du tout, il n’y aura pas beaucoup de différences. Par contre, la construction sur la rue Saint-Georges va peut-être nous nuire un peu, mais je m’attends à vivre un été aussi bon que l’an passé, où on avait eu une très belle saison», a-t-il commenté.

Au Pub le Saint-Georges, sur la rue Heriot, le gérant de l’établissement, Damien Moreno, avait hâte que le couvre-feu soit levé. «On est content de pouvoir ouvrir jusqu’à minuit. On a eu beaucoup de réservations pour vendredi soir, c’était assez positif. On a hâte de revoir notre monde, même si on a beaucoup de restrictions. On est quand même optimiste avec le vaccin et le nombre de cas en baisse, surtout à Drummondville. On est chanceux d’être passé à travers de tout ça. Maintenant, on a hâte que les restrictions s’allègent, notamment concernant le nombre de personnes permis par table», a-t-il rapporté. Ce dernier anticipe que les bars et restaurants retrouveront un peu plus de liberté d’ici le début du mois de juillet.

Hugo Leclerc, chef co-propriétaire du restaurant Les Garnements.

Au restaurant Les Garnements, le chef co-propriétaire, Hugo Leclerc, accueille la saison estivale avec beaucoup d’optimisme : «Je pense qu’avec les annonces qui ont été faites concernant le déconfinement, la saison va être bonne. Je crois que ce qui sera le fun, c’est quand on sera en zone jaune. On devrait pouvoir passer des tables de deux personnes à des tables pour six personnes. En ce moment, c’est un peu bruyant parce que les gens veulent se parler, mais ils sont plus éloignés. Les nouvelles sont bonnes et ça augure bien.»

L’établissement avait été fermé pendant près d’un an pour des rénovations. Il avait néanmoins pu proposer des repas pour emporter dès le mois de décembre. «Depuis qu’on a ouvert la salle à manger, on a tout le temps eu à vivre avec les restrictions. C’était notre première fin de semaine sans couvre-feu. À date, ça va super bien, il y a un bel engouement au centre-ville en ce moment. Je pense que c’est pareil pour tous les autres restaurants, tout le monde va profiter de cette réouverture. J’ai hâte de voir l’effet avec la clientèle de pouvoir être ouvert jusqu’à minuit», a indiqué le co-propriétaire de Les Garnements.

Recrutement encore difficile

Plusieurs établissements du centre-ville ont soutenu éprouver certaines difficultés à recruter des employés, surtout dans les cuisines.

«C’est sûr que la COVID-19 nous a amené des casse-têtes. Le gros manque en restauration est principalement en cuisine. Malheureusement, avec la pandémie, il y en a plusieurs qui en ont eu assez d’attendre et se sont ressourcés dans un autre domaine», a confirmé Vicky Boisvert.

L’Établi avait d’ailleurs participé à une mission de recrutement à international organisé par la Société de développement économique de Drummondville (SDED). «C’était déjà un problème avant la pandémie. Nous avions participé à la mission de recrutement à Paris. On avait pu embaucher trois cuisiniers, mais en raison de la pandémie, il n’en reste qu’un. On se retrouve encore au point de départ. Tous les restaurants au Québec ouvrent en même temps et ils recherchent tous des cuisiniers. Le fait d’avoir participé à la mission en France nous a permis de créer des contacts. Cependant, il se crée une surenchère avec laquelle il est difficile de compétitionner dans les circonstances actuelles», a renchéri M. Boisvert.

Hugo Leclerc abonde dans le même sens : le recrutement de nouveaux employés n’est pas une mince affaire. «C’est dur de recruter en ce moment. J’ai publié une annonce il y a un mois et demi et je n’ai pas reçu de CV. J’ai été chanceux de trouver une plongeuse qui a le cœur de Steve Bégin, l’ancien joueur de hockey. Je pense que c’est le domaine qui est aussi un peu difficile. C’est pareil à peu près partout. Je conçois la restauration comme une vocation. Un peu comme être infirmière ou proche aidant, il faut aimer ça pour travailler dans ce domaine», a-t-il fait savoir.

Comme à chaque réouverture pour l’été, le gérant du Pub Le Saint-Georges vit, lui aussi, un certain «rush» pour embaucher de nouveaux employés. «On est en plein recrutement actuellement. En passant d’une fermeture à 9h à minuit, on voudrait embaucher deux ou trois personnes pour nous aider. On pourrait former du nouveau personnel dès cette semaine», a prévenu Damien Moreno.

Contrairement à ses homologues, Yannick Letendre affirme qu’il n’éprouve pas de problème de recrutement au Pub La Sainte Paix. «On a, au minimum, une quarantaine de CV qui nous ont été envoyés dans les trois dernières semaines. Heureusement, on a l’embarras du choix si on veut. On se considère chanceux parce que ça ne semble pas être le cas partout», a conclu M. Letendre.

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