Onde de choc chez les finissants

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Par Emmanuelle LeBlond
Onde de choc chez les finissants
Maxine Joyal était prête pour assister à son bal des finissants. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TÉMOIGNAGE. L’élève de cinquième secondaire de l’école Jean-Raimbault, Maxine Joyal, a été dévastée d’apprendre l’annulation de son bal des finissants. Sous le coup de l’émotion, la Drummondvilloise a rédigé une lettre s’adressant au gouvernement du Québec, dans l’espoir de finir en beauté son parcours au secondaire.

«Quand j’ai appris la nouvelle hier, j’ai réagi comme certains finissants. J’ai pleuré. J’étais en colère. Je me disais qu’ils ne pouvaient pas nous enlever ça. J’étais extrêmement malheureuse. Ça m’a affecté beaucoup. Je voyais le bal comme le seul événement heureux de l’année», exprime-t-elle. En discutant avec son entourage, la jeune femme a décidé d’écrire une lettre ouverte, dans le but de partager sa réalité.

Maxine Joyal concède qu’elle avait des attentes positives quant à la tenue de l’événement, malgré les incertitudes. «Avec le plan de déconfinement, la diminution des cas, la vaccination, je me disais qu’on allait avoir un bal. J’ai attendu jusqu’en avril avant d’acheter ma robe. Je me suis mis dans un certain état d’esprit, en regardant pour les souliers, les boucles d’oreilles, les colliers, les sacs à main, le maquillage et la coiffure. On était sur notre nuage et ils viennent de péter notre bulle», affirme-elle.

Maxine Joyal soutient que le bal des finissants est une étape importante. (Photo Ghyslain Bergeron)

La Drummondvilloise soutient que l’année scolaire n’a pas été de tout repos. «Depuis la pandémie, on nous en met beaucoup sur les épaules des adolescents. On nous a imposé le port du masque et la distanciation. On a été confiné et déconfiné à répétition. On l’a accepté sans rien dire. L’interdiction du bal est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On ne peut plus resté silencieux.»

Après avoir vécu une gamme d’émotions, Maxine Joyal est maintenant à la recherche de solutions. «Je veux tout faire pour améliorer la situation. Idéalement, on espère que le gouvernement change d’idées», affirme-t-elle.

Déception partagée

En tant que président de l’école et membre du comité du bal des finissants, l’élève en cinquième secondaire Phillipe Tessier a été inondé de messages, à la suite de l’annonce.

«Plusieurs personnes m’ont contacté pour savoir si c’était vrai. Tout le monde était vraiment surpris. Tout le monde avait l’air vraiment déçu aussi. C’est quand même la fin d’une grande étape. C’est le fun de pouvoir la célébrer.»

Phillipe Tessier s’implique dans le comité du bal depuis le mois de décembre. «On n’a pas eu de réunions dans les trois dernières semaines parce qu’on attendait de savoir ce que les réglementations allaient être. On n’était pas sûr si on pouvait en avoir un ou pas, mais on restait toujours optimistes. Tout avait l’air de s’enligner pour qu’on ait un bal», dit-il.

De son côté, l’animatrice de vie étudiante, Louise Mailhot, a été étonnée par l’intensité des mesures annoncées. «On doit organiser une activité de jour. L’an passé, on avait fait quelque chose de soir. Les règles étaient moins strictes. On avait fait quatre collations des grades entre 40 et 50 personnes. Les jeunes choisissaient à quel moment ils voulaient vivre leur célébration», raconte-t-elle.

Selon ses informations, les directions des écoles secondaires du Centre de services scolaire des Chênes et les techniciens en loisir se réuniront jeudi matin afin d’élaborer un plan de match. «On a décidé de se réunir pour faire front commun afin de donner la même offre de service dans toutes les écoles», indique-t-elle. Cette dernière confirme que chacun des établissements a à cœur le bien-être des finissants.

La Santé publique a tranché

Rappelons que c’est la Santé publique qui ne recommande pas la tenue d’un tel événement. Il sera toutefois possible de tenir des activités destinées à souligner la fin des études secondaires dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.

Ces activités devront se dérouler pendant les heures de classe, sur le terrain de l’école et en présence des élèves d’une même bulle-classe. Les directives ont été transmises lundi au réseau scolaire.

Le directeur national de Santé publique, Horacio Arruda, a fait le point sur la situation lors d’un point de presse, en début de semaine. «On considère qu’actuellement, même si le virus circule moins, ça demeure un rassemblement. Je comprends que c’est très triste pour ces gens. Par équité par rapport au fait que les rassemblements intérieurs avec plusieurs personnes sont interdits, on a considéré qu’il était sage de ne pas le faire cette année et de voir d’autres types d’activités ou on peut reconnaître la réussite éducative des jeunes», a-t-il affirmé.

 

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