TRIBUNE LIBRE. C’est étrange cette façon de faire : tout détruire pour reconstruire quelque chose de nouveau, de moderne sans plus, qui rapporte de l’argent, mais qui est sans valeur véritable.
On n’a pas beaucoup de bâtiments patrimoniaux à Drummondville. Je considère que la Maison des Pères Montfortains, qu’on appelait autrefois la Maison Marie-Reine-des-Cœurs, est un bâtiment patrimonial.
Sa construction remonte à 1951. Elle a subi «une mise à jour» il y a une vingtaine d’années. Sa structure est particulièrement bien faite et invitante pour réaliser la mission pour laquelle elle avait été conçue. C’est un édifice dont l’architecture est inspirante, au milieu d’un parc d’arbres matures. Le charme et la beauté de ce lieu sont irremplaçables. Mais le départ des Pères Montfortains a signé l’abandon de ce lieu.
Or la Maison a été achetée par la Ville. On prévoyait à l’époque y loger les étudiants du campus de l’UQTR ou encore y loger l’administration de l’université. C’était là une façon de penser et de faire qui rentabilisait le lieu tout en respectant le patrimoine et l’investissement des citoyens.
Mais voilà : la Ville entend céder La Maison des Pères Montfortains à Monsieur Alain Scalzo (Novellis). Ce dernier prévoit remplacer la construction actuelle par une résidence de plusieurs étages dans le but d’accueillir des étudiants et des travailleurs étrangers. Ce que souhaiterait, semble-t-il, la SDED (Société de développement économique de Drummondville).
Que monsieur Scalzo veuille construire, quelque part, une résidence pour les travailleurs et les étudiants étrangers dans le but d’en retirer un certain profit, c’est son droit. Mais qu’il le fasse à cet endroit? Qu’il le fasse sur le dos des citoyens qui ont payé l’achat du terrain et la Maison des Montfortains? Qu’il le fasse en jetant à terre ce rarissime patrimoine culturel? NON.
Il y aurait, paraît-il, la présence d’amiante dans ses murs. Une bonne raison pour «tout jeter à terre», songez-vous? Comme dirait l’autre : «Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage». Mais plus sérieusement, qu’ont fait l’architecte et l’ingénieur quand, il y a une vingtaine d’années, des travaux ont été entrepris pour mettre à niveau l’édifice des Pères Montfortains? Auraient-ils erré?
Drummondville ne devrait pas s’en laver les mains sous prétexte que la SDED a besoin d’espaces pour loger les travailleurs qu’elle est allée solliciter ou recruter au cours des diverses missions qu’elle a menées à l`étranger.
La Ville doit réfléchir… avant de voter; avant de donner des permis sans avoir analysé les impacts sur l’environnement, sur la vie des citoyens et sur la conservation de son patrimoine. Elle doit prendre le temps de trouver une autre solution.
Ce serait rassurant pour nous, citoyens, que le maire Carrier et ses 12 conseillers recherchent ensemble, pour une fois, cette autre solution. Est-ce trop espérer de nos élus?
Michelle Théroux, Drummondville
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