CULTURE. Patsy Van Roost sera de passage à Drummondville dans le cadre d’une résidence d’artiste, du 31 mai au 13 juin. Des citoyens de tout âge pourront créer une banderole personnalisée, dans le but d’embellir le tissu urbain, tout en propageant une touche de bienveillance.
La plupart des Montréalais connaissent les réalisations de Patsy Van Roost. Au début de la crise sanitaire, l’artiste a réalisé une banderole qui a dépassé les frontières de la métropole, en faisant le tour du web. «J’avais un couple d’amis qui faisait un grand voyage avec leurs enfants et ils ont été rapatriés à Montréal à cause de la pandémie. Quand ils sont entrés chez eux, ils ont découvert que leur frigo était plein. Les voisins avaient pris soin de préparer leur arrivée», raconte-t-elle.
«Ils ont voulu les remercier et ils m’ont commandé une banderole qui disait : ‘’Heureux en titi d’être confiné parmi vous’’. Ils l’ont installé sur leur balcon pour remercier tout leur voisinage. La banderole a fait le tour de Facebook. Elle est devenue virale», se remémore-t-elle.
À partir de cet instant, les créations de l’artiste ont gagné en popularité. «J’en ai fait environ 200. Ça m’a tenue occupée pendant un an. Les gens m’envoyaient le message qu’ils voulaient. L’idée était de répandre de la joie.»
Une résidence singulière
Le travail de Patsy Van Roost a eu un écho jusqu’à Drummondville. La coordonnatrice de la Galerie d’art Desjardins, Maude Hénaire, a tout de suite été interpellée par le projet. Après plusieurs mois de discussion et de planification, le projet de résidence d’artiste à Drummondville est né.
«C’est une résidence de deux semaines durant laquelle on attache Patsy à plusieurs types de groupe. Il y a des groupes scolaires de niveau primaire et secondaire. Il va avoir des groupes communautaires. Le grand public va être invité au parc, dans le respect des mesures sanitaires», explique-t-elle, en précisant que la Ville de Drummondville collabore aussi au projet.
La création de banderoles, en présence de l’artiste, est au cœur des activités. «L’idée est de trouver un message et de le fabriquer en banderole et d’aller l’installer, mentionne Patsy Van Roost. La banderole sera offerte à l’espace public. Ça fait vraiment partie de ma démarche. La création ne nous appartient plus. Tous les gens qui vont fabriquer les banderoles, ils vont les fabriquer pour quelqu’un d’autre. Même s’ils vont l’installer sur leur balcon, ça va être pour les passants. C’est une manière de prendre soin de l’autre.»
Les ateliers avec le grand public se dérouleront dans des endroits extérieurs. Le premier se déroulera le 5 juin 12h à 17h au parc St-Frédéric et le deuxième aura lieu le 12 juin 12h à 17h au parc MGR-Alphonse-Demers. Les activités seront remises au lendemain en cas d’averses.
Accessible à tous
Tous les gens de la communauté sont invités à participer. «Pour Patsy, ça fait vraiment partie de son travail de générer des rencontres diversifiées. Pour la création des banderoles, les enfants du primaire vont avoir des références différentes versus les personnes âgées. On veut aussi aller vers les communautés culturelles. Drummondville est une ville qui accueille beaucoup de nouveaux arrivants et c’est dans notre volonté de les inclure», témoigne Maude Hénaire.
«Pour nous, la diversité en communauté est une richesse. Ça serait dommage que le projet ne soit pas rendu et accessible à toute cette richesse de personnes», ajoute-t-elle.
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Ce n’est pas tout. La résidence a également un deuxième volet, qui inclut la participation de l’autrice Virginie Blanchette Doucet, citoyenne de Drummondville. «Virginie va être mandatée pour composer une douzaine de banderoles. Elle va composer les textes en fonction des lieux qui seront choisis», mentionne Maude Hénaire.
Les réalisations seront installées dans le quartier Saint-Joseph. «L’objectif et l’intérêt sont de venir activer ce quartier-là où il y a le Marché public et le skate park. C’est un quartier qui est décentralisé du centre-ville et des actions culturelles», précise-t-elle.
Quoi qu’il en soit, Patsy Van Roost a bien hâte de fouler le territoire drummondvillois, pour la première fois. «Je suis dans le même état lorsque je pars en voyage, même si c’est à une heure de chez moi. L’idée est de perdre mes repères et rencontrer du monde. Quand on est un artiste et on va en résidence ailleurs, on ne sait jamais ce qu’il va se passer. Je suis très excitée», conclut-elle.
Mentionnons que le projet est financé par l’Entente de développement culturel (EDC). Il s’agit de la première résidence d’artiste à Drummondville que l’EDC finance.