Que se passe-t-il à Drummondville? (Tribune libre)

Que se passe-t-il à Drummondville? (Tribune libre)
(Photo : Illustration, L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Quelques déclarations des autorités de la ville de Drummondville ont été portées à l’attention du public via les médias locaux; elles méritent que nous y attardions.

Monsieur Husk et Madame Bellavance

Un premier point : monsieur le maire Carrier a accusé publiquement monsieur Husk. Or par la suite il a dû se rétracter et s’excuser voyant qu’il s’agissait là d’une erreur.

Il n’en a pas été de même toutefois pour madame Bellavance.  Monsieur Carrier s’est adonné à une séance de dénigrement envers madame Bellavance, l’accusant d’avoir des idées fixes, qu’elle se plaignait de devoir participer à des réunions trop à bonne heure, de ne pas être écoutée, etc.

Il est étrange qu’un maire se laisse ainsi aller, publiquement, envers une élue de son conseil. Agit-il ainsi parce qu’elle est une femme?

Les pesticides et les insecticides

À la séance du conseil municipal du 19 avril, une citoyenne a réitéré sa demande à l’effet que les membres du conseil votent une résolution pour bannir les pesticides et les insecticides sur le territoire du grand Drummondville. Cela fait des années que des citoyens demandent que la ville intervienne dans ce dossier. Or j’ai entendu un conseiller mentionner que l’étude du dossier devait passer d’abord par la « commission sur l’environnement ». J’ai appris cette semaine que ladite commission siègera le 27 mai prochain… C’est rire du monde; autant dire qu’encore une fois la décision sera reportée… Je me pose la question suivante : est-ce que les membres du conseil sont là pour favoriser les entreprises qui vendent des pesticides, ou bien s’ils sont là pour protéger la santé des citoyens?

L’environnement

Un bien grand mot, mais peu de conviction et d’action de la part des  membres du conseil et de notre maire y compris. Il s’agit pourtant d’un dossier plus que prioritaire.

La ville ne finit pas de couper des arbres. Or tout le monde sait que ce sont les arbres qui nous protègent des grandes chaleurs, des inondations, qui soutiennent la biodiversité et j’en passe.

Il faudrait en planter partout, le long des rues, de sorte qu’on se sente bien de marcher sur des rues ombragées à Drummondville. Des tunnels d’arbres. Mais ce n’est pas avec le budget crève-faim que vote annuellement la ville qu’on y arrivera. Et le maire dit qu’il a planté 100 000 arbres à Drummondville… C’est drôle qu’on ne sentait pas la fraîcheur l’été dernier, quand on se promenait sur les rues… Je me suis dit que probablement ces arbres avaient dû être plantés sur des terrains de résidences privées…

Il y aurait tellement plus à dire et à écrire sur le sujet. Ce sera pour une autre fois.

Un autre parc industriel

Or on est en train de développer un autre parc industriel à Saint-Charles, un de plus, dans l’espoir d’accueillir de nouveaux investisseurs. De nouvelles coupes d’arbres, installation de nouvelles infrastructures, développement de nouveaux services. Faire de la place pour accueillir de nouvelles entreprises.

Mais c’est tout de même de l’étalement urbain tout ça. Qui a décidé qu’il nous fallait un autre parc industriel? Y a-t-il un plan d’aménagement de notre ville? Ou bien déroulons-nous le tapis rouge chaque fois qu’un promoteur se présente?

Monsieur le maire nous explique qu’avec les taxes récoltées, notre ville pourra aider nos organismes communautaires. Soyons honnêtes, avons-nous vraiment besoin de cela pour les aider?

Un autre conseil municipal

Monsieur le maire Carrier se lance en campagne pour l’élection de l’automne prochain. Il voudrait un autre conseil municipal, formé de gens qu’il voudrait choisir, et ce, pour remplacer les conseillers actuels, à l’exception de deux conseillers que je ne nommerai pas… Le maire Carrier affirme que ces nouveaux conseillers pourront faire valoir leurs points de vue, mais par contre qu’ils devront adhérer aux décisions du maire; c’est ce qu’on a compris lors des différentes entrevues que celui-ci a données

Monsieur Carrier dit qu’il est d’abord un homme d’affaires. Un homme d’affaires qui a réussi comme il aime à le dire; nous en convenons. Mais il semble oublier qu’on ne mène pas une ville comme on mène une entreprise. Une ville n’est pas un outil pour réaliser ses ambitions personnelles ou pour donner suite aux ambitions des différents entrepreneurs ambitieux d’obtenir des contrats, mais pour servir au mieux les intérêts de la collectivité.

La démocratie permet à chaque citoyen de voter pour la personne qui répondra le mieux aux besoins de son quartier et de sa ville. Mais qu’en est-il des mois et des années qui séparent chaque scrutin? Les séances du conseil municipal sont opaques. Et comme a déjà fait remarquer quelqu’un du conseil : «la séance du conseil c’est un show». Si vous avez déjà écouté le déroulement des séances, soit en présence ou sur le poste 555 de votre TV, vous avez sûrement entendu à répétition, jusqu’à plus soif : «Je propose», «J’appuie». C’est que, voyez-vous, les décisions ont déjà été prises avant qu’elles soient présentées en public.

Aucun débat lors de la séance du conseil. Et on ne sait pas ce qui est discuté lors des ateliers préparatoires, si les conseillers sont suffisamment vigilants, s’ils ont toute l’information requise pour proposer la meilleure solution. Par exemple, est-ce que chaque permis de construction est examiné sous l’angle de l’environnement : s’agit-il d’un terrain humide, est-ce qu’il y aura des arbres à détruire, une déforestation, des expropriations. Il me semble qu’on est plus empressé d’additionner les montants des permis accordés que d’être soucieux des vrais enjeux environnementaux que ceux-ci soulèvent?

De la transparence. Il faut de la transparence. Il faut des personnes engagées qui n’ont pas peur de faire connaître leurs positions. Il faut trouver une façon de changer le mode de fonctionnement du conseil de manière à ce qu’il soit plus démocratique, plus proche des citoyens. Et pour ce faire, il ne faut pas compter sur les périodes de questions; de toute évidence elles ne peuvent à elles seules remplir cette mission.

Michelle Théroux, Drummondville

 

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