Une nouvelle exposition signée Ljubomir Ivankovic au centre de diffusion Axart

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Par Emmanuelle LeBlond
Une nouvelle exposition signée Ljubomir Ivankovic au centre de diffusion Axart
L’artiste peintre Ljubomir Ivankovic exerce son métier d’artiste depuis 45 ans. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CULTURE. Ljubomir Ivankovic a toujours été fasciné par les cariatides, ces immenses statues de femmes qui agissent à titre de pilier sur les bâtiments. Terrassé d’apprendre que ces sculptures subissaient des actes de destruction, l’artiste peintre a empoigné pinceaux et tableaux pour se porter à leur défense. Ainsi est née l’exposition Les cariatides, survivront-elles?, présentée au centre de diffusion Axart, du 6 au 30 mai.

Le Yougoslave d’origine a toujours été passionné par l’histoire de l’art. «J’ai voyagé beaucoup, notamment en Grèce et en Méditerranée. L’art grec et romain est la chose la plus belle que nous avons sur la planète. Ces sculptures m’ont toujours intéressé. À cette époque-là, ils produisaient les cariatides en masse. De grandes équipes se chargeaient de les sculpter. Ça prenait des jours et des mois à faire», soutient-il, en précisant que ces statues ont été érigées dans les alentours du cinquième siècle avant Jésus-Christ.

Les toiles ont été réalisées à la peinture à l’huile. (Photo: gracieuseté)

Il y a quelques années, l’artiste peintre a été attristé de savoir que ces monuments subissaient des actes de destruction. «J’ai beaucoup écouté les nouvelles. Pendant la guerre en Irak et en Syrie, il y a eu des bombardements. Ça m’a beaucoup touché parce que les gens détruisaient les sculptures grecques qui existaient depuis très longtemps. Je voulais protester et essayer de les sauver en expliquant qu’il faut conserver ces statues.»

D’ailleurs, les conflits armés ne sont pas les seuls ennemis des cariatides. «La pollution endommage aussi les statues qui sont faites en marbre. C’est aussi très dangereux pour la sculpture extérieure», souligne-t-il.

Des créations uniques

Ljubomir Ivankovic est passé à l’action en créant 13 tableaux, mettant en vedette les célèbres statues. D’un trait précis et avec une technique juste, l’artiste s’exprime par la figuration d’une manière unique en son genre. «Je reviens toujours à l’art figuratif. Le personnage est mon sujet préféré parce que je pense que c’est un défi à faire. Pour moi, produire un tableau est un défi. Si ce n’est pas un défi, ça ne m’intéresse pas», mentionne celui qui s’inscrit dans la lignée des maîtres européens.

La toile Métamorphose. (Photo Ghyslain Bergeron)

Ce dernier affectionne tout particulièrement la peinture à l’huile. «Avec les grands formats, j’ai beaucoup de liberté. J’ai travaillé avec de gros pinceaux de deux pouces. Pour avoir de la transparence, il faut utiliser ces pinceaux en donnant des coups. Ce sont les avantages de la peinture à l’huile.»

La réalisation des œuvres de l’exposition s’est échelonnée sur plusieurs années. Par exemple, la toile Métamorphose est composée de douze tableaux. Chacun d’entre eux a sa propre démarche artistique.

«Je visualise les positions dans ma tête. Je les vois devant moi. Je n’ai pas de modèle. Je travaille avec mon imagination. Ensuite, je fais l’esquisse. Après, je fais des aquarelles à partir des esquisses pour choisir les couleurs. Pour la troisième étape, je fais le tableau avec de la peinture à l’huile. Même s’il y a trois phases, c’est très spontané», décrit-il.

Ljubomir Ivankovic espère que les visiteurs auront la même sensibilité que lui sur le sujet. «J’aimerais que le spectateur soit à mes côtés pour protéger l’histoire. J’aimerais qu’on travaille à mes côtés pour protéger l’histoire de l’art. Détruire les choses n’est pas logique», conclut-il, en précisant que la destruction de monuments historiques est un enjeu qui touche tous les continents.

Les toiles de l’artiste sont colorées. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Le centre de diffusion Axart est situé au centre-ville de Drummondville, ouvert le jeudi et le vendredi de 12h à 19h et le samedi et le dimanche de 12h à 17h.

Exposition des finissants

En parallèle, le public pourra aussi découvrir les créations de 25 élèves artistes finissants du Programme en arts visuels de l’école secondaire Jeanne-Mance. Par leur formation, ces élèves artistes culminent cinq années d’expérience en arts plastiques. En dépit de cette année scolaire marquée par les imprévus, ils proposent des œuvres artistiques de qualité faisant état de leurs démarches personnelles. Intitulée expo21, l’exposition invite le public à voyager à travers les œuvres et à découvrir l’univers artistique propre à chacun des finissants.

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