Des syndicats insatisfaits de l’offre gouvernementale

Rédaction
Des syndicats insatisfaits de l’offre gouvernementale
Une photo tirée de la manifestation du 30 mars dernier. (Photo Ghyslain Bergeron)

NÉGOCIATIONS. Les dirigeants des principaux syndicats de la fonction publique ont dénoncé le manque d’ouverture du gouvernement vis-à-vis leurs demandes. Ceux-ci ont aussi fortement critiqué ce qu’ils ont qualifié «d’opération de relations publiques» de la part de l’administration Legault.

À la sortie d’une rencontre avec le premier ministre du Québec, François Legault, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, à propos des négociations des conditions de travail du personnel œuvrant dans les services à la population, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, a pointé du doigt la «position inflexible» du gouvernement et a réitéré, par communiqué de presse, que ses offres globales sont «largement insuffisantes» pour répondre aux besoins vécus dans les milieux en éducation, dans les cégeps et en santé.

«Le gouvernement persiste avec des offres qui ne permettent pas d’attirer et de retenir la majorité du personnel dans les établissements scolaires, de santé et les cégeps. Les offres actuelles du gouvernement ne changeront pas les situations de surcharge, de manque de ressources et de pénurie. Les emplois en éducation et en santé ont tout cela en commun : ils manquent de ressources, ils manquent de monde, ils manquent de reconnaissance et ils sont occupés en majorité par des femmes», a dit la présidente de la CSQ, Sonia Ethier.

Contrairement à ce qu’a affirmé le premier ministre dans son point de presse après la rencontre avec les chefs syndicaux, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Nancy Bédard rapporte que son syndicat n’a pas reçu d’offre salariale bonifiée. Actuellement, c’est toujours une offre de 5 % d’augmentation salariale sur trois ans qui serait sur la table.

«Il y a des fermetures de lits et des épisodes de bris de services dans presque tous les établissements. Les salaires consentis doivent être compétitifs par rapport à ceux offerts par les agences privées. Il faut à tout prix déployer les leviers pour convaincre les professionnelles en soins de rester dans le réseau public ou d’y revenir. En ce sens, nos offres sont plus que raisonnables. Le gouvernement est à 6,4 % d’une proposition d’entente avec la FIQ, avec les bonifications essentielles pour soigner dans les régions éloignées. La balle est dans son camp», a commenté Mme Bédard par communiqué de presse.

L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) se dit surprise par cette soudaine urgence que le gouvernement Legault semble éprouver alors qu’il a dans ses mains la contre-offre de l’alliance APTS-FIQ sur les salaires et les disparités régionales depuis le 12 avril et celle sur les conditions de travail du personnel professionnel et technique depuis le 20 avril.

«On avait compris les offres du gouvernement il y a un mois, on n’avait pas besoin que le premier ministre Legault nous les répète. Elles restent inacceptables pour nos membres. Il n’y a aucune mesure de rattrapage salarial pour rejoindre le niveau des autres salariés québécois et il n’y a aucune mesure pour favoriser l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre alors que la pénurie frappe de plein fouet le réseau de la santé et des services sociaux. Nous sommes prêts à négocier, mais le gouvernement devra faire preuve d’ouverture et écouter les solutions que nous proposons pour répondre aux problèmes vécus par nos membres sur le terrain», a déclaré Andrée Poirier, présidente de l’APTS, via communiqué.

La CSN déplore l’entêtement du gouvernement qui refuse de bonifier ses offres pour répondre aux «besoins réels» des réseaux. «Ce qui est sur la table présentement, on l’a déjà rejeté, deux fois plutôt qu’une. Si M. Legault veut que les choses aillent plus vite, c’est très simple, il suffit que l’argent et les mandats soient au rendez-vous pour améliorer les salaires et les conditions de travail. Sur les salaires, le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor ont beau essayer de maquiller les chiffres, dans les faits, ce sont, encore et toujours depuis décembre 2019, les mêmes augmentations qu’ils proposent», a lancé Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN, via un communiqué.

La CSN a conclu avec une mise en garde pour le premier ministre : «un règlement rapide passe par une réelle volonté du gouvernement d’améliorer les services à la population, à défaut de quoi, il y aura d’autres mouvements de grève, dans plusieurs secteurs. Ça ne peut plus continuer comme ça. Nous allons agir pour toutes les Québécoises et tous les Québécois, pour qu’ils aient accès aux services auxquels ils ont droit.» (LPS)

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