«Un petit pansement sur le bobo» – Yan Bussière

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Par Louis-Philippe Samson
«Un petit pansement sur le bobo» – Yan Bussière
L'Autodrome Drummond. (Photo : gracieuseté Autodrome Drummond)

COURSE AUTOMOBILE. L’Autodrome Drummond pourra accueillir les pilotes dès le 1er mai pour la tenue de sessions de pratique à huis clos seulement. Yan Bussière, promoteur du circuit, espère être en mesure de proposer des courses et d’accueillir des spectateurs à la fin du mois de juin si la situation le permet.

Alors que la région du Centre-du-Québec est considérée comme une zone orange, Yan Bussière a approché la Santé publique afin de savoir quelles activités seraient permises sur la piste de Drummondville.

«Selon le décret gouvernemental, nous n’avons pas le droit d’organiser de compétitions. C’est bien dommage, parce qu’on a le droit d’organiser des pratiques avec toutes les classes de coureurs. Je trouve ça spécial parce que, pratique ou compétition, ça ne change rien quand il n’y a pas de spectateurs pour les pilotes et leur équipe. Les règlements sont les mêmes concernant les mesures sanitaires. La Santé publique semble ne pas faire de tri entre les différents sports», a déploré M. Bussière.

L’Autodrome Drummond. (Photo gracieuseté : Autodrome Drummond)

Le promoteur et pilote se réjouit néanmoins qu’il soit possible de pratiquer le sport sans pour autant présenter de courses officielles. Malgré tout, les pratiques ne seront pas suffisantes à plus long terme si les courses ne sont pas permises rapidement.

«Les pratiques sont comme un petit pansement sur le bobo. Ce ne sont pas les pratiques qui nous aident à 100 %, c’est vraiment l’aspect compétition. À un moment donné, les pilotes n’auront plus d’intérêt à faire des pratiques. Dès que leurs bolides seront prêts pour la saison, ils ne viendront plus en grand nombre pratiquer. Après deux ou trois séances, ça risque d’être terminé pour les pilotes», a élaboré le promoteur de l’ovale drummondvillois.

Concernant le retour des courses, Yan Bussière continue de suivre la situation de près, alors que le meilleur scénario serait qu’elles soient permises à la fin du mois de juin. «Si je me fie à ce que le premier ministre Legault dit, le 24 juin, environ 70 % de la population serait vaccinée et on pourrait reprendre nos activités dans le secteur événementiel et retrouver la vie plus normale. Je suis aussi conscient qu’on ne repartira pas avec une foule de plusieurs milliers de personnes à ce moment», a dit le promoteur.

Situation financière difficile

Le promoteur a dit avoir pu trouver une formule qui lui aurait permis d’organiser des événements sans spectateurs afin de garder le sport et aussi l’Autodrome Drummond en vie. En effet, le circuit doit être entretenu malgré des activités réduites. Ces frais d’entretien et coûts fixes d’exploitation doivent être payés.

«Nous avons des dettes et des prêts à rembourser. En ce moment, on paye notre dette à même notre prêt parce qu’on n’a pas d’entrée d’argent. On s’est gardé un fonds pour l’ouverture de l’autodrome en prévision de la saison de course. En plus, on n’a pas accès à des subventions. On a travaillé fort pour en trouver, mais on tombe entre deux chaises j’ai l’impression. Il faut que les activités reprennent parce qu’on ne peut pas tout le temps s’engouffrer dans les dettes et je ne crois pas que nous allons voir plein de spectateurs avant plusieurs mois», a fait savoir Yan Bussière. Celui-ci espère que les amateurs seront de nouveau au rendez-vous lorsqu’ils pourront revenir à l’autodrome.

Rappelons que l’Autodrome Drummond avait fait plusieurs travaux en 2020, dont l’ajout d’une nouvelle couche de glaise sur la piste et la réfection d’une partie des estrades.

Un 70e anniversaire chamboulé

La saison 2021 marquera le 70e anniversaire de l’Autodrome Drummond. Yan Bussière se désole que l’occasion doive se pointer dans les circonstances actuelles. «Malheureusement, ça ne tombe pas dans une belle année. On était prêt avec plein de nouveautés et de belles choses. On espère être capable de faire quelques courses avec les amateurs pour fêter le 70e anniversaire. On a le Québec Dirt Week-End prévu à la fin du mois de septembre. J’aimerais qu’on puisse souligner l’anniversaire à ce moment-là. J’espère que la pandémie sera derrière nous pour nous donner l’opportunité de finir la saison en beauté à l’autodrome», a souhaité Yan Bussière.

De plus, en 2020, l’Autodrome Drummond a aménagé une nouvelle piste, appelée Offroad Speedway, qui s’adresse aux motos, véhicules tout-terrain (VTT) et côtes-à-côtes. Yan Bussière y a déjà prévu six événements qui se tiendraient les dimanches à la lumière du jour.

«Les pilotes ont hâte d’essayer le nouveau circuit. Cette nouvelle classe va nous permettre de diversifier nos activités. D’ici là, on est anxieux de savoir quand on pourra ouvrir plus normalement avec des spectateurs. L’avenir est super prometteur, c’est juste qu’on ne sait pas quand on pourra repartir», a commenté Yan Bussière.

À ce propos, plusieurs nouveaux coureurs devraient faire leur apparition dans l’ensemble des classes présentées à Drummondville et ainsi proposer un bon niveau de compétition ces prochaines années selon M. Bussière.

Lorsque les courses devant spectateurs pourront reprendre, Yan Bussière souhaiterait que celles-ci puissent se tenir devant une foule qui représente environ 30 % de la capacité d’accueil des estrades. Il a tiré l’exemple de certains autodromes aux États-Unis qui empruntent cette façon de faire. À l’Autodrome Drummond, cela représenterait environ 1 800 spectateurs selon le promoteur.

En terminant, l’Autodrome Drummond a lancé un nouveau site web qui est accessible depuis le 26 avril. Celui-ci était en développement depuis l’automne dernier.

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