Alex Henry Foster se livre à cœur ouvert dans l’album Standing Under Bright Light

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Par Emmanuelle LeBlond
Alex Henry Foster se livre à cœur ouvert dans l’album Standing Under Bright Light
Standing Under Bright Lights a été enregistré en juillet 2019 lors d’un spectacle à guichets fermés au Club Soda lors du Festival International de Jazz de Montréal. (Photo : gracieuseté)

MUSIQUE. Dans son dernier album Standing Under Bright Light, Alex Henry Foster propose au grand public de plonger dans un moment déterminant de sa carrière : son retour sur la scène après trois ans d’arrêt, au Club Soda lors du Festival international de Jazz de Montréal. Surmontant ses insécurités, l’artiste a livré une performance à la fois personnelle et grandiose.

Il y a quelques années, le chanteur du groupe Your Favorite Enemies (YFE) a amorcé un virage important dans sa carrière afin de renouer avec une approche à son image. Le décès du père d’Alex Henry Foster s’est avéré un élément déclencheur. «Je ne me suis jamais vraiment arrêté pour faire mon deuil et m’attarder sur les dernières années. Avec le groupe, j’étais tellement dans un feu roulant. Ça faisait dix ans qu’on roulait en fou en enchaînant les albums et les tournées», raconte celui qui a connu un fort succès à l’international.

Alex Henry Foster a connu beaucoup de succès en tant que chanteur dans le groupe Your Favorite Enemies. (Photo: gracieuseté)

«Quatre jours après la mort de mon père, j’étais déjà parti en tournée. Ce soir-là, on était devant presque 100 000 personnes. C’est une des premières fois que je ne pouvais pas me mentir. Je ne ressentais absolument rien. Il n’y avait plus rien qui vibrait en moi», se remémore-t-il.

À la suite de cette prise de conscience, une pause s’est imposée. Alex Henry Foster s’est exilé à Tanger au Maroc afin de faire une introspection sur sa vie et sa carrière. «Croyant que j’allais écrire le prochain album de YFE pendant trois semaines, j’y suis demeuré pendant deux ans. Ça m’a permis de faire un grand ménage émotionnel. J’ai écrit mon premier album solo, Windows in the sky, que j’ai lancé en 2018.»

La sortie de cet album a été significative pour l’artiste, partageant des chansons à la fois personnelles et intimes. L’authenticité était au cœur de sa démarche. «Je suis retourné à ce qui me faisait vibrer en tant que personne, mais aussi en tant qu’artiste», affirme-t-il.

Le premier concert

L’artiste ne ressentait pas le besoin de retourner sur la scène, jusqu’à ce qu’une opportunité vienne brouiller les cartes. «Laurent Saulnier, le vice-président de la programmation du Festival de Jazz de Montréal, a communiqué avec moi pour m’inviter comme tête d’affiche lors de l’événement, en 2019. Au début, j’avais peur. J’avais beaucoup de doutes. J’étais inquiet à l’idée d’embarquer sur la scène. La dernière fois que j’étais monté sur la scène, c’était à New York avec YFE. Je n’avais pas envie de refaire ce que je faisais. Ça ne me correspondait plus», exprime-t-il.

Après plusieurs mois de réflexion, Alex Henry Foster a décidé d’embarquer dans l’aventure, en créant un spectacle hors du commun. L’artiste avait une vision précise du concert, autant au niveau de la musique que de l’installation scénique. «J’ai eu carte blanche. Ils m’ont permis de faire ce que je voulais. J’ai décidé de faire une relecture de mon album Windows in the sky avec 11 musiciens sur la scène», explique celui qui voulait rendre hommage à son père, par la même occasion.

L’improvisation était au cœur des performances. «Ma principale crainte était de perdre la véritable nature des chansons. À force de répéter, on perd un peu l’intégrité émotionnelle des textes, de la musique et l’essence des chansons. Pour le spectacle, la majorité des musiciens savaient l’essentiel des chansons. J’étais le conducteur de l’orchestre et je conduisais selon l’émotion qui transcendait le moment. Chaque répétition était différente», exprime-t-il.

Pendant le spectacle, l’artiste s’est laissé porté par les chansons. (Photo: gracieuseté)

Le saut dans le vide

Avant le début du spectacle, l’artiste était habité par une profonde sérénité, contrairement à ses expériences passées. «Je vivais une paix qui ne s’explique pas, car je n’ai jamais vécu ça auparavant. Avec mon autre groupe, je vivais toujours du stress. J’étais malade avant mes concerts. C’était l’horreur. Au Festival de Jazz, c’était juste paisible. J’ai eu un moment de cafard une fraction de seconde et c’est tout.»

Alex Henry Foster s’est laissé porter par les chansons, en se livrant à cœur ouvert. «Comme je suis musicien dans le band, j’ai laissé la musique prendre sa place. Il y a eu un beau moment musical au début. Ça m’a permis de me recentrer et d’apprécier le moment… pour la première fois depuis longtemps», raconte-t-il, d’un ton sincère.

L’artiste s’est affranchi de ses insécurités, pour son plus grand bonheur. Devant le succès de son spectacle, Alex Henry Foster a fait le choix de partager l’enregistrement dans son intégralité sur l’album Standing Under Bright Light, disponible dès vendredi.

«Le titre de l’album s’appelle Standing Under Bright Light, car ça représente le fait de prendre une chance de s’exposer sous la lumière, malgré la peur d’être rejeté et la peur de l’échec. Pour moi, c’était un moment significatif qui m’a permis d’aller plus loin. En tant que personne, ça a été un moment très important», assure-t-il.

Le film du concert est également disponible. En parallèle, Alex Henry Foster travaille également sur un roman qui verra le jour en automne, afin de recenser les grandes lignes de son cheminement jusqu’à aujourd’hui.

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