Le temps fait son œuvre : regard sur Lorne Holland Bouchard

Martin Bergevin, collaboration spéciale
Le temps fait son œuvre : regard sur Lorne Holland Bouchard
Portrait de Lorne Holland Bouchard. (Photo : artworldfineart.com)

HISTOIRE. Artiste peintre, dessinateur, illustrateur et membre de la prestigieuse Académie royale des arts du Canada, Lorne Holland Bouchard est reconnu pour ses scènes de ville et ses paysages ruraux associant réalisme et impressionnisme. La plupart de ses œuvres, réalisées en plein air, témoignent de ses nombreux voyages et des endroits où il a vécu, dont Drummondville.

Lorne Holland Bouchard naît à Montréal le 19 mars 1913. Fils de Roch Bouchard et de Jennie Holland, il découvre la nature et le dessin à l’âge de sept ans dans le village natal de sa mère, Douglastown, un petit hameau gaspésien perché sur une colline au sud de l’estuaire de la rivière Saint-Jean. Ses parents remarquent très tôt son talent naturel et l’envoient étudier à l’École d’art Barnes dès 1928, sous la direction de Wilfred Molson Barnes, puis à l’École des beaux-arts de Montréal, de 1930 à 1932, auprès du professeur Maurice Félix. Les médiums préférés du jeune homme sont alors la peinture à l’huile, la tempera et l’aquarelle.

Usine Dennison Manufacturing de Drummondville, 1930. (SHD, Fonds Pierre Dozois; P184-007593)

Les premiers vernissages de Lorne Holland Bouchard se tiennent en 1931 dans les galeries de l’Académie royale des arts et de l’Association des arts de Montréal, une collaboration qui durera jusqu’au milieu des années soixante avec les deux institutions. L’artiste dévoile aussi ses œuvres à l’Exposition nationale canadienne de Toronto et dans plusieurs autres galeries illustres du Québec et du Canada. Ses sujets de prédilection sont les côtes de Gaspé, la Baie-Saint-Paul, le Bas-du-Fleuve, les Laurentides, la côte de Beaupré et Oka. Il s’est aussi adonné, lors de ses pèlerinages, à illustrer la lumière et la singularité des paysages européens, notamment en France, en Italie, en Espagne et au Portugal.

Sur le plan strictement professionnel, après avoir travaillé dans le Nord-du-Québec durant quelques années, Lorne se pose à Drummondville, en mai 1935. Il épouse Lucille Milot à l’église Saint-Frédéric, le 10 avril 1939. Deux enfants naissent de cette union : une fille prénommée Joyce et un garçon appelé William. Le couple habite à Drummondville jusqu’en 1948. Les annuaires téléphoniques de l’époque indiquent que Bouchard travaille durant cette période comme concepteur d’étiquettes à la Dennison Manufacturing, puis à titre de directeur adjoint du service artistique de l’usine de papier. En 1946, il accepte un poste d’illustrateur commercial chez Bomac Limited et quitte finalement Drummondville pour s’installer à Montréal deux ans plus tard. En souvenir de son passage, il conserve un tableau peint en 1936, intitulé April Day Drummondville Farm.

Œuvre intitulée April Day Drummondville Farm, 1936.

Dans le journal La Parole, édition du 9 août 1956, on annonce que la couverture du nouveau bottin téléphonique de la ville sera ornée d’un dessin du parc Saint-Frédéric et que l’illustration est l’œuvre de Bouchard. Au cours des années suivantes, le dessinateur récidive avec des images de l’église Saint-Frédéric, de la centrale Hemming, de la maison Trent, de l’édifice provincial, de l’école des Arts et Métiers et du centre civique, et les Drummondvillois peuvent à nouveau admirer son art et son talent.

Annuaire téléphonique de Drummondville, 1956. (SHD, Collection régionale; C1.)

Lorne Holland Bouchard s’éteint à Montréal en 1978. La Galerie Walter Klinkhoff présente peu après une exposition rétrospective en son honneur au grand public. Aujourd’hui, ses œuvres se retrouvent dans de nombreuses collections publiques et privées, dont le Musée des beaux-arts du Canada, le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée des beaux-arts de Montréal et la Tom Thomson Memorial Art Gallery de Owend Sound, en Ontario. Son univers pictural est aussi mentionné dans plusieurs livres d’art, dont A Dictionary of Canadian Artists.

À Drummondville, le 15 novembre 2012, une résolution du Comité de toponymie officialise la désignation d’une petite artère à son nom et rappelle depuis sa mémoire. Cette dernière est située à l’intersection de la rue Roger, entre la rue Parisien et le boulevard Jean-De Brébeuf.

Annuaire téléphonique de Drummondville, 1964. (SHD, Collection régionale; C1.)

 

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