POULES URBAINES. Alors qu’un mouvement de retour à la terre et d’autosuffisance a pris de l’envol avec la pandémie, les poulaillers urbains ont aussi été en forte demande. Chaque année aux alentours de la fête de Pâques, plusieurs familles se procurent des poules pondeuses et des poussins qu’ils pourront élever chez eux pour en récolter les œufs frais chaque jour ou presque.
À Saint-Guillaume, le BMR de la Coop Agrilait organise depuis plus de 20 ans des «journées poussins» lors desquelles les clients peuvent récupérer des poules, poussins, canards, cailles et dindes pour en faire l’élevage à la maison. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance, croit la gérante de la succursale, Dominique Laforce.
«Il y a des gens qui recherchent l’autosuffisance, autant avec les potagers que les poules. Ils ont un besoin de retourner aux racines et à la terre pour manger. Je pense que c’est ce qui peut causer un gros engouement. Les gens veulent de plus en plus savoir d’où proviennent leurs œufs et les manger frais. Aussi, ils peuvent avoir du plaisir avec leurs poules, parce qu’une poule, c’est super intelligent. C’est comme un animal de compagnie, à la limite domestique comme un chien ou un chat», a-t-elle fait valoir.
Propriétaire de l’entreprise Les poules à Colin, établie à Drummondville et Sainte-Clotilde-de-Horton, Mylène Lampron, peut aussi témoigner de cette popularité renouvelée. «Le fait que les gens restent plus chez eux, avec la pandémie, peut être un facteur qui explique cette montée en popularité. Ils ne partiront pas nécessairement en vacances pendant plus d’une semaine, donc, ils ont plus le temps de s’occuper des poules. On observe aussi un retour à la terre, un peu comme dans les années 1980. Tout ce qui est jardinage et retour aux sources est à la mode», a proposé Mme Lampron.
Celle-ci suggère aux personnes qui désirent élever des poules pondeuses de respecter un ratio d’une poule pour deux personnes pour avoir une quantité suffisante d’œufs.
Des limites atteintes
Avec une demande plus forte qu’à l’habitude, plusieurs fournisseurs ont dû appliquer une limite quant au nombre de poules disponibles. «Cette année, les fournisseurs ont limité les quantités de poules disponibles. Ça a créé une augmentation des prix. Je sais que certains vendent leurs poules à un prix significativement plus élevé comparativement à l’année dernière. Même que certains fournisseurs n’ont pas réussi à produire suffisamment pour compléter leurs commandes», a raconté Mme Lampron.
Dominique Laforce constate, chaque année, la popularité de ce mode de vie. «C’est vraiment fou! On manque d’animaux chaque année. On ne se rend jamais aux dates limites pour réserver parce qu’on atteint notre maximum avant. En 2020, il y a eu une file d’attente de plus d’un kilomètre, dans la rue à Saint-Guillaume, pour récupérer les commandes», a témoigné la gérante. La plupart du temps, les clients de ce magasin accueilleront entre deux et six poules pondeuses dans leur poulailler à la maison.
«Avec la pandémie, tout le monde vit un peu plus dans leur cour. On essaie de se divertir comme on peut. Mais la tendance existait déjà avant la pandémie. Oui, il y a eu un peu plus de demandes depuis l’année dernière, mais l’engouement était déjà commencé bien avant et encore cette année, ça continue», a ajouté Mme Laforce.
À Drummondville, il faut demander un permis auprès du Service de l’urbanisme pour posséder des poules sur son terrain. La Ville limite à trois le nombre de poules sur un terrain de moins de 1 500 mètres carrés et à cinq sur les terrains de plus de 1 500 mètres carrés.