L’avenir de Saint-Lucien : la municipalisation des chemins et sa mairesse (tribune libre)

L’avenir de Saint-Lucien : la municipalisation des chemins et sa mairesse (tribune libre)
(Photo : Illustration, L'Express)

TRIBUNE LIBRE Autrefois, à Saint-Lucien, on ne mettait pas un sou sur les chemins privés, mais on collectait les taxes et ne donnait aucun service : pas de déneigement, pas d’entretien de la route, pas de collecte d’ordures à la porte, pas de transport scolaire à la porte, pas de service d’urgence, pas de livraison par camion lourd alors que dans le village et ses alentours proches, les citoyens avaient des services. Voici la triste vérité de deux classes de citoyens : ceux qui payent leurs taxes et reçoivent des services sur un chemin municipalisé versus ceux qui payent les mêmes taxes, mais qui doivent payer leurs services en plus, sur un chemin privé. À qui la faute?

À Saint-Lucien, municipalité bornée par deux rivières, les domaines se sont développés avant le centre du village. Saint-Lucien compte au moins 13 domaines, certains existant depuis plus de 60 ans. Un bel exemple : le Domaine Talbot situé au centre du village. Développé par Roger Talbot en 1965, on y compte alors plusieurs maisons et l’électricité. Les citoyens du village résident sur une première partie de la rue laquelle sera municipalisée en 1986 et asphaltée. À l’autre bout de cette rue, sur les bords de la rivière Nicolet, des résidents saisonniers qui deviendront par la suite des Luciennois et Luciennoises vivront dans un îlot déstructuré, qu’on aura zoné CPTAQ (Commission de Protection du Territoire Agricole du Québec), une rue en terre battue, non municipalisée, qui appartient toujours à M. Talbot, qui a tout tenté pour qu’elle soit dézonée. Pourquoi la municipalité n’a-t-elle pas continué la municipalisation de ce chemin, la rue de Chantal? Par contre, on a privilégié la rue du Chevreuil, un endroit où il n’y avait pas de route, pas d’électricité, pas de fossé. Démarche politique? Faites votre opinion…

La gestion de la municipalité, à l’époque, mérite un questionnement : il y a eu un avant Mme Diane Bourgeois, mairesse actuelle de Saint-Lucien et il y a maintenant un Saint-Lucien qui change avec Mme Bourgeois.

La philosophie de la gestion avant Mme Bourgeois était qu’on ne développe pas, qu’on ne dépense pas, qu’on met tout en banque, mais rien ne se fait pour l’expansion des services pour les citoyens : c’est la seule municipalité n’ayant pas de bibliothèque, qui n’a jamais réclamé de droit de parc pourtant prévu par la loi ce qui se fait partout ailleurs. Les raisons : on ne veut pas faire de parc dans les domaines parce qu’il faudra ensuite les entretenir…

Sous l’ancienne administration, j’ai déjà fait une demande pour un lampadaire sur la rue de Chantal. Une conseillère m’avait répondu que les gens préféraient se promener avec une lampe de poche… Je lui avais répondu : «Alors achetez des lampes de poche à tout le monde». Une réponse inadéquate pour une élue en place à ce moment-là. Ne mettez rien sur votre maison pendant cinquante ans et elle sera délabrée.

Mme Bourgeois, mairesse actuelle, nous a enlevé une épine du pied quand elle a commencé à mettre les entretiens sur les comptes de taxes des propriétaires dans les domaines privés. C’était très difficile à gérer par les propriétaires des domaines.

Voici quelques exemples de propriétaires qui voulaient s’exonérer du paiement de l’entretien des chemins privés :

1- Un disait : «Moi je ne viens pas l’hiver, je ne paye pas l’hiver pour le déneigement».

2- Un autre : «Moi, je mets du gravier en avant de ma maison et je ne paye pas pour le reste du monde».

Mme Bourgeois a tenté de mettre fin aux chemins privés, mais elle n’a pas eu les appuis nécessaires : bien des gens ont critiqué cette démarche et ont tenté de lui mettre des bâtons dans les roues.

Oui, c’est dispendieux la municipalisation des chemins, car la plupart des gens dans les domaines sont à la retraite ou sont de jeunes familles qui débutent dans la vie.

Je dois dire que cette femme (mairesse) s’investit plus que n’importe qui depuis les dernières années : école, centre communautaire, église et j’en passe.

Saint-Lucien a fait un pas de géant avec Mme Bourgois et malgré tout cela, elle reçoit les critiques incessantes de ses contribuables. Il n’y a jamais eu de meilleure gestionnaire à Saint- Lucien depuis longtemps, mais oui cela a un coût monétaire et politique.

Je reviens à mon premier point qui était le développement du centre du village : si le Domaine Talbot avait été appuyé par la Municipalité et développé, il aurait rapporté 1,5 M$ de taxes en 20 ans à la municipalité. Assez pour aider à municipaliser.

En passant, dans les 20 dernières années, il y a eu une construction dans le périmètre urbain et 150 constructions dans le reste de la municipalité, ce qui prouve que le périmètre urbain avait été mal évalué par les élus du moment. Même si une demande de changement du périmètre urbain a été faite par l’administration de Mme Bourgeois, rien n’a été modifié par la MRC ne voulant pas remettre en question la décision de la municipalité du temps.

Le député provincial aurait-il dû s’ingérer plus à Saint-Lucien? M. Schneeberger est bien au fait de ce problème. Aurait-il fallu régler ce problème dans toute la MRC et repartir à neuf en divisant les coûts entre riches et pauvres? Je crois que tout le monde doit réfléchir : provincial, MRC et municipal pour mettre fin à ce problème qui engendre stress et insécurité pour une partie de nos concitoyens.

Je tiens à remercier Mme Bourgeois qui a eu le courage politique de faire cette croisade pour les chemins privés.

Claude Talbot, fils de Paul-Émile Talbot 89 ans, propriétaire du Domaine Talbot, une famille souche de Saint-Lucien

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