Airex industries décrète un lockout à Drummondville

Photo de Louis-Philippe Samson
Par Louis-Philippe Samson
Airex industries décrète un lockout à Drummondville
Les employés s’étaient réunis devant l’hôtel Le Dauphin lundi matin. (Photo : Ghyslain Bergeron)

LOCKOUT. À la suite de la grève de trois jours qui a eu lieu la semaine dernière, la direction d’Airex industries a pris la décision de décréter un lockout dimanche soir. La partie patronale et les représentants syndicaux se rencontraient, lundi, pour faire avancer les négociations avec l’aide d’un médiateur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

C’est la partie patronale qui a demandé la présence d’un médiateur lors des négociations. «Notre objectif est, évidemment, de régler le conflit. Cependant, au niveau monétaire, on est à quelques sous de s’entendre, mais clairement, la partie patronale, par rapport à ce qui se fait ailleurs sur le marché, est vraiment en dessous. Et clairement, on a l’impression qu’ils voient les travailleurs comme une colonne de chiffres», a commenté Richard Lemelin, gérant d’affaires à l’Association provinciale des ferblantiers couvreurs (APFC) local 116, qui représente les employés.

Richard Lemelin, gérant d’affaires à l’APFC local 116. (Photo Ghyslain Bergeron)

Richard Lemelin poursuit en affirmant que les actions posées par la partie patronale ont créé une grogne chez les employés. «On n’a pas l’impression qu’ils sont conscients qu’ils ont créé une grogne qui n’existait pas chez Airex industries. Il y a des employés qui quittent, parce qu’ils ont besoin d’un salaire pendant le lockout. Ils vont voir dans d’autres entreprises et se font offrir des salaires de deux à trois dollars de plus dès leur entrée alors qu’ils travaillaient depuis plus de 10 ans chez Airex», a-t-il poursuivi. Cette grogne pourrait se poursuivre même lorsque le travail reprendra craint le syndicat.

Frustration

Le lockout, décrété dimanche soir, a frustré plusieurs employés alors qu’un retour au travail était prévu lundi matin après les trois journées de grève. «C’est un manque de respect. S’ils étaient au courant qu’ils allaient déclencher un lockout, pourquoi ne pas avoir averti les employés vendredi, ne serait-ce que pour leur donner le temps de s’y préparer. Clairement, ce n’était pas une option pour la direction et ça a été très mal reçu par les travailleurs», a indiqué M. Lemelin.

Les employés se sont donc réunis devant le lieu de négociation, à l’hôtel Le Dauphin, pour accueillir leurs patrons et faire savoir leur frustration. Cependant, ceux-ci ont pris les moyens pour pouvoir entrer par l’arrière du bâtiment sans attirer l’attention des employés.

Le syndicat et les employés considèrent toujours que leurs demandes ne sont pas exagérées. «Si on était à, par exemple, 10% d’augmentation pour un rattrapage salarial, on comprendrait mieux l’appel à un médiateur. Sauf qu’on est en moyenne de 2,6% à 2,8% d’augmentation. On croit que dans les conjonctures actuelles, on n’est pas trop excessif de demander 2,6% d’augmentation, surtout pour des travailleurs qui sont déjà en dessous du marché», a ajouté Richard Lemelin.

La partie syndicale déplore aussi le fait que l’employeur n’ait fait aucun travail, dimanche soir, sur la proposition qui leur avait été remise la semaine dernière. «On a de la difficulté à concevoir qu’ils aient pu faire le travail entre 20h hier soir et ce matin. Le syndicat a fourni toutes les informations nécessaires, mais de l’autre côté, il n’y a rien qui avance. Oui, notre but est de régler et négocier de bonne foi. On était très proche d’une entente de règlement, mais on s’est rendu compte que le travail se fait de façon unilatérale», s’est désolé Richard Lemelin. Il concède, cependant, que l’employeur a fait un bon travail sur les points normatifs de la convention.

Le syndicat a déjà proposé une convention collective d’une durée de six ans qui aurait assuré une paix syndicale.

Partager cet article