De la retraite aux enquêtes épidémiologiques

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Par Cynthia Martel
De la retraite aux enquêtes épidémiologiques
Retraitée depuis 2017, la Dre Diane Amyot réalise des enquêtes épidémiologiques. (Photo : Gracieuseté)

COVID-19. Médecin à la retraite depuis 2017, la Dre Diane Amyot a senti l’appel de contribuer d’une quelconque façon à la crise du coronavirus. Depuis octobre, elle a enquêté près de 400 cas de COVID-19 dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec en plus de collaborer à la gestion des éclosions dans les milieux de soins et de vie.

«Au printemps 2020, je souhaitais aller prêter main-forte pour le dépistage, mais ça n’a pas fonctionné, car il fallait un permis de pratique valide, ce que je n’ai plus en étant à la retraite. J’avais donc abandonné l’idée. Puis, à l’automne, c’était tellement la débandade dans le système et j’étais un peu choquée de voir que le gouvernement ne s’était pas préparé plus que ça pour la deuxième vague, donc j’ai posé ma candidature sur la plateforme jecontribue pour les enquêtes épidémiologiques», explique d’emblée la Dre Amyot, qui travaille à temps partiel.

Après une formation de cinq jours, la retraitée était prête à travailler… seule à sa maison.

«Ça faisait beaucoup au début, car il y a plusieurs facteurs à tenir en compte avant de déterminer le risque de contagion. Aussi, parfois, c’est difficile de trouver la date de début des symptômes – une donnée sur laquelle on se fie beaucoup pour la suite des choses – car les gens n’ont pas, par exemple, porté attention à un mal de tête. Heureusement, on a un médecin qui est disponible pour nous avec lequel on peut valider certaines choses et on a un numéro de téléphone qu’on peut composer en cas de besoin», indique-t-elle.

Au cours de l’hiver, les tâches de la Dre Amyot ont été bonifiées : elle a intégré l’équipe des milieux de soins et de vie afin d’enquêter sur les cas. Elle y joue également un rôle de gestion lorsqu’une éclosion éclate dans les résidences et CHSLD.

«Mon rôle, avec un autre collègue, est de mobiliser les équipes requises et d’accompagner la direction et le personnel dans la mise en place des procédures. Par la suite, on voit à isoler les cas et à organiser des dépistages sériés aux trois jours, et ce, tant qu’il y a des cas. Quand ça va bien, ça dure 14-15 jours, quand ça ne va pas bien, ça peut aller jusqu’à un mois», explique-t-elle, en ajoutant que parfois, la source de contamination peut s’avérer un véritable casse-tête. «Des fois, on n’arrive pas à déterminer comment le virus est rentré. Et c’est arrivé quelques fois qu’après plusieurs jours sans cas, un cas surgissait et on n’avait aucune idée pourquoi. Comme mon patron dit, il y a des fois des petits coquins qui ne nous disent pas tout!».

Au dire de la Dre Amyot, le comité de gestion des éclosions en place dans les résidences est une belle preuve de collaboration entre différents intervenants.

«C’est quelque chose qui s’est mis en place rapidement. Ça n’existait pas, car les résidences ne sont pas en lien avec le CIUSSS normalement. Elles font leurs affaires de façon indépendante. Il s’agit d’un beau projet qui fonctionne bien sur le terrain et que les gens apprécient».

Si depuis quelques jours les cas sont heureusement peu nombreux, la retraitée ne compte pas cesser son nouveau travail.

«Je ne compte pas arrêter, je suis très bien où je suis. Je vais rester tant et aussi longtemps que c’est nécessaire. C’est valorisant. On sent qu’on fait la différence!» exprime-t-elle.

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