Transformer la maison familiale en maison intergénérationnelle

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Par Marilyne Demers
Transformer la maison familiale en maison intergénérationnelle
Louise et Roland Couture habitent en maison intergénérationnelle depuis cinq ans. (Photo : Ghyslain Bergeron)

DOSSIER. Louise Couture vit dans la maison où elle a grandi et Roland Couture, dans la maison qu’il a en partie construite. Ensemble, ils vivent en maison intergénérationnelle.

La décision de vivre sous le même toit s’est prise naturellement, il y a cinq ans. «À 53 ans, je suis retournée à l’école pour être infirmière auxiliaire. Je travaillais déjà comme préposée auprès de personnes en perte cognitive, raconte Louise Couture. Je savais que ma mère était en perte cognitive et mon père s’en occupait beaucoup. Vers la fin de mes études, étant mère de trois enfants qui sont maintenant adultes, j’ai proposé à mon père de revenir à la maison pour l’aider. D’ailleurs, on est cinq enfants et on est tous impliqués.»

Louise Couture. (Photo: Ghyslain Bergeron)

«Je me suis occupée de ma mère, avant qu’elle soit placée en résidence, il y a maintenant quatre ans. Au fil du temps, j’ai proposé à mon père de modifier la maison pour avoir mon espace, et finalement, je l’ai achetée. Même si on a chacun notre espace de vie, on vit en communauté. C’est un aspect à considérer. Je crois qu’il est important que les choses soient bien établies pour que ça fonctionne bien», poursuit la femme de 58 ans.

Étant tous deux habiles de leurs mains, le père et la fille ont effectué les rénovations. «On a tout fait tout seul. On a modifié le sous-sol pour en faire un loft. Par la suite, on a rénové le haut de la maison. Pour mon père, ça fait un milieu de vie agréable et ça lui permet de rester dans la maison qu’il a construite. Souvent, ce n’est pas évident pour les personnes âgées d’être déracinées de leur domicile et de s’en aller dans un petit logement. Mon père a 85 ans et il est encore en forme. Je lui ai dit que jamais il ne quitterait la maison, même dans le cas le plus extrême», soutient Mme Couture.

«Je pense qu’on se complète bien. Elle a besoin de moi, et moi, j’ai besoin d’elle. On fait du mieux qu’on peut ensemble», mentionne pour sa part Roland Couture.

Privilège
Bien qu’elle soit travailleuse de la santé, Louise Couture estime que la vie en maison intergénérationnelle s’est somme toute bien orchestrée,  malgré la pandémie. «Il y a eu une éclosion à mon travail, mais en ayant chacun notre espace, on a réussi à passer au travers. Au moins, il y avait quand même un bonjour le matin, en prenant les précautions nécessaires», indique l’infirmière auxiliaire.

Mme Couture ne regrette en rien la décision qu’elle a prise il y a cinq, les avantages étant considérables, autant pour elle que pour son père. «De vivre avec mon père, c’est de revivre quelque chose qu’on aurait peut-être voulu vivre plus jeune, mais qui n’était pas possible parce qu’on était une grande famille. Je dis souvent à mes trois sœurs que, quand on était jeunes, on voulait papa pour nous et que maintenant, je suis la plus chanceuse», blague-t-elle.

«C’est un privilège d’être avec un parent et de partager des souvenirs. Mon père me raconte sa vie. Ce sont des choses que je sais déjà, mais rendu à 85 ans, il a un autre regard. C’est intéressant. C’est un beau trésor que j’ai. On se trouve bien chanceux l’un et l’autre», conclut-elle.

 

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