Les restaurateurs se préparent à une vague d’embauches

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Par Louis-Philippe Samson
Les restaurateurs se préparent à une vague d’embauches
Bistro de la gare. (Photo : Ghyslain Bergeron)

RESTAURATION. Les restaurants de la région peuvent maintenant rouvrir leurs salles à manger grâce au passage de la région en zone orange. Cependant, la fermeture prolongée de ce service a causé le départ de plusieurs employés qu’il faut remplacer tôt ou tard.

Au Bistro de la Gare, François Timmons peut encore compter sur un nombre d’employés suffisants pour faire fonctionner son établissement pour l’instant. «L’un des objectifs pour lesquels je voulais faire de la livraison, pendant notre fermeture, c’était pour faire travailler mes cuisiniers et mes employés principaux pour pouvoir les garder. Ça a fonctionné parce qu’on est juste assez pour repartir. En prévision de l’été, c’est certain qu’il va falloir que j’embauche des gens», a fait savoir le propriétaire.

Laurent Proulx, qui est impliqué dans les restaurants Le Vieux Saint-Charles, Le Canadien et Roy Jucep, se considère chanceux jusqu’à présent. «On a bougé rapidement et on a beaucoup d’employés qui sont revenus. On a encore quelques postes à combler, mais les opérations fonctionnent actuellement à plein régime», a-t-il informé.

Suzanne Rajotte, propriétaire du Resto bistro L’Entracte, rouvrira aussi ses portes et entend reprendre là où elle avait laissé les choses. «Parce qu’on a des employés très fidèles ici, je peux fonctionner, mais ce sera limité. Ils vont nous permettre de passer à travers vents et marées. Ils ont été patients et ce qui a aidé notre cause, c’est que nous avons continué à produire et à élargir notre offre. Ça a permis le maintien d’emplois», a expliqué Mme Rajotte.

Des embauches en vue

Les restaurateurs devront se démarquer pour attirer les candidats potentiels à l’embauche en prévision d’une forte demande. «En cuisine et au service, on a encore quelques postes à combler. L’embauche va être un exercice de trouver les candidats et de leur offrir de bonnes conditions de travail», a ajouté M. Proulx.

Laurent Proulx. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«J’ai hâte de voir comment ça va se passer. Tout le monde va s’arracher les candidatures, mais je suis ouvert à prendre des jeunes et des étudiants qu’on va entraîner à notre main. Aussitôt que je vais ouvrir plus d’heures par jour, à ce moment, c’est sûr que je avoir besoin de plus d’employés que ça. Dans le prochain mois, je vais être en recherche d’employés. Ça va être difficile de trouver des gens avec beaucoup d’expérience», a, de son côté, proposé M. Timmons.

Suzanne Rajotte craint que les difficultés liées à la pénurie de main-d’œuvre reviennent en force. «Ce n’est pas nécessairement l’impact de la baisse d’achalandage qui va faire mal. L’impact le plus grand va être au niveau des employés et de la pénurie de main-d’œuvre qu’on avait déjà avant la pandémie. Ce sera le nerf de la guerre. Je pense que les restaurateurs vont s’arracher les candidats. Il va falloir avoir des nerfs très solides», a prédit Suzanne Rajotte.

Ouverture graduelle

Afin de se donner un peu plus de temps et être mieux préparés pour leur ouverture, François Timmons et Suzanne Rajotte ont préféré repousser leur ouverture de quelques jours, jusqu’à ce jeudi 11 mars. Les restaurateurs ont appris, comme tout le monde, le mercredi 3 mars, qu’ils pouvaient rouvrir leur salle à manger dès le 8 mars. Ils n’ont eu que cinq jours de préparation, un travail qui prendrait deux ou trois semaines à accomplir.

Suzanne Rajotte. (Photo : Ghyslain Bergeron archives)

«On aurait pu avoir un mémo, ou un avertissement quelques jours d’avance. Ça n’aurait pas été difficile avec l’Association des restaurateurs du Québec, je crois. Si on avait pu le savoir peut-être quatre jours avant le public, nous aurions eu neuf jours pour nous préparer. On s’est donc créé notre délai en ouvrant seulement dès jeudi. On s’est donné une chance, mais à nos frais», a exposé Suzanne Rajotte.

«Honnêtement, je ne m’attendais pas à ça. Les dernières fois que le gouvernement avait annoncé des réouvertures, on le savait environ deux semaines à l’avance. C’est excessivement rapide. C’est pour cette raison que j’ai repoussé mon ouverture. Je n’aurai pas l’ensemble de mon menu de bières disponible, par exemple. On réussit à se débrouiller, même si on a été pris de court un peu», a commenté M. Timmons.

Laurent Proulx a préféré se réjouir des réouvertures plutôt que de s’en faire avec les courts délais énoncés par le gouvernement. «J’étais de ceux qui ont milité fortement pour la réouverture. Mon tempérament d’entrepreneur fait en sorte que je prends ce qu’on me donne et je fais avec. Je n’ai pas l’intention de me plaindre des délais qu’on a eus, je suis bien content qu’on soit ouvert», a lancé M. Proulx.

«Ouvrir et ne pas avoir de clients, ce n’est pas rentable. Je préfère y aller graduellement et stratégiquement pour essayer de perdre le moins d’argent possible. On a assez écopé dans les derniers mois», a conclu François Timmons.

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