50 ans de photographie pour Jean Lauzon

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Par Ghyslain Bergeron
50 ans de photographie pour Jean Lauzon
Jean Lauzon. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Le Drummondvillois d’adoption Jean Lauzon a consacré sa vie à la photographie. À travers les années, il a laissé sa marque dans une douzaine de livres et catalogues d’expositions, dont le plus reconnu est Transcanadienne sortie 109, et a vu plusieurs de ses œuvres être achetées par les plus grands musées québécois. Détenteur d’un doctorat en sémiologie, le retraité continue d’appuyer sur le déclencheur, pour le plaisir.

L’intérêt de M. Lauzon pour la photographie a commencé en 1970 alors qu’il était étudiant au Cégep de Jonquière en Techniques de communication. «Un ami faisait des photos de nature morte et j’ai été intrigué. Je me suis alors procuré mon premier appareil-photo argentique, un Kowa set, et j’ai commencé à faire de la photo de rue. On développait nos pellicules dans la chambre noire du cégep», a-t-il expliqué.

Jean Lauzon dans sa chambre noire vers 1976. (Photo archives)

Après ses études, il déménage à Drummondville où il déniche un emploi dans son domaine d’expertise. «Je suis le premier à avoir été engagé par le journal L’Express (fondé par Arcade Latour en 1974) comme photographe et journaliste. J’ai travaillé avec le regretté Jean-Guy Fréchette. C’est lui qui me faisait des «lifts», car je n’avais pas de voiture», s’amuse à raconter M. Lauzon.

C’est à cette époque aussi que le groupe de photographes PRISME est formé, duquel est né le tout premier livre Transcanadienne sortie 109, publié en 1978. «Nous étions quelques-uns, mais c’est le noyau principal, moi, Normand Rajotte et Pierre Rondeau qui avons plus d’une centaine de photos dans ce livre déclaré par Alexis Desgagnés, dans le magazine Ciel variable en 2014, comme «faisant partie de quelques livres mythiques qu’on peut aisément compter sur les doigts d’une seule main». La série de photos a même été exposée un peu partout au Québec, en France et en Belgique.

D’autres ouvrages tels que Drummondvillois, Ces images qui nous regardent et La Photographie sans professeur sont parus au fil du temps sous la plume du photographe.

Jean Lauzon a publié une dizaine de livres et catalogues d’exposition. (Photo Ghyslain Bergeron)

Un musée unique au Québec

Après avoir roulé sa bosse dans les médias comme photographe, journaliste, infographiste, et avoir enseigné la photo et les arts martiaux, Jean Lauzon a eu l’idée un peu folle de créer un musée dédié à la photographie. «J’étais dans l’avion qui me ramenait d’Europe où j’avais visité, à l’été 2002, plusieurs musées dédiés à la photo. Mon dernier hôtel à Paris faisait face à la rue Daguerre, nom de l’inventeur de la photographie. Il y a eu comme un phénomène de synchronicité! La tâche n’a pas été de tout repos, mais le 15 février 2006, le Musée populaire de la photographie (MPP) ouvrait ses portes dans le soubassement de l’église Saint-Frédéric (aujourd’hui basilique)», a livré l’homme de 67 ans. C’est à contrecœur que le photographe drummondvillois a dû «quitter» la direction générale du MPP à la suite d’une restructuration de l’organisme, en 2016.

Lauzon est aussi l’instigateur des installations photographiques monumentales qui se trouvent au parc Woodyatt. «Ç’a vu le jour en juin 2015, le même mois que la fondation de Drummondville, deux cents ans plus tôt. Ça se voulait une extension du musée à l’époque afin d’inciter les gens à venir visiter nos expositions intérieures», relate-t-il.

La première photo vendue à La Parole le 9 octobre 1974. (Photo Jean Lauzon)

Que lui réserve l’avenir?

Depuis qu’il est petit, Jean Lauzon admire le Musée des beaux-arts où il se plaisait à fréquenter lors des journées de congé scolaire. «Quand le Musée des beaux-arts de Montréal a acheté mes photos, j’ai dit à ma blonde que je pouvais mourir! C’est une reconnaissance importante d’avoir pu leur en vendre. J’aimerais ça un jour avoir une exposition rétrospective en solo au Musée de l’architecture, des beaux-arts… Ma carrière a été une addition de petites réussites et j’en suis bien fier, a-t-il précisé. Je viens de sortir un livre, mais sinon je n’ai pas de projet. Au printemps, je vais retrouver mon chalet et demain, je vais descendre dans la rue faire des photos. M’amuser.»

Où se retrouvent ses photos

  • Société d’histoire de Drummond
  • Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ)
  • Musée des beaux-arts de Montréal
  • Musée d’art contemporain de Montréal
  • Ville de Montréal
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