«Je suis prêt à tout pour ravoir mon sport» – François Delarosbil

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Par Emmanuelle LeBlond
«Je suis prêt à tout pour ravoir mon sport» – François Delarosbil
François Delarosbil a visité huit institutions collégiales avant de choisir le Cégep de Drummondville, pour rejoindre les rangs des Voltigeurs. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TÉMOIGNAGE. La dernière fois que François Delarosbil a mis les pieds sur un terrain de football remonte au mois de septembre. L’athlète, qui arbore les couleurs des Voltigeurs du Cégep de Drummondville, demande un assouplissement en faveur de la pratique du sport.

«En ce moment, ma santé mentale est vraiment affectée par l’arrêt du sport. Beaucoup d’entre nous comptent sur le sport pour réussir. Chaque matin, j’étais motivé de sortir de mon lit parce que j’avais des pratiques», raconte l’étudiant en première année.

L’activité physique est indispensable dans la vie de l’athlète. «J’ai compris assez vite que la meilleure thérapie est de faire du sport. Quand on fait du sport, on se concentre sur ce qu’on a à faire. Sur le terrain de football, je vais penser à mon jeu et non à mon cours de français.»

Les derniers mois ont été difficiles à traverser pour le jeune homme, âgé de 18 ans. «Souvent, il y a des soirs où je vais pleurer parce que je n’ai pas mon sport. C’est ma passion. Mon objectif est de devenir un joueur professionnel. Actuellement, mon rêve est arrêté. Je ne sais plus quoi faire. C’est la première fois en sept ans où j’ai eu un automne sans football.»

En parallèle, la pédagogie à distance démotive l’étudiant-athlète qui s’ennuie du contact humain. «Cette session, j’ai seulement un cours en présentiel. Ça ne change pas le fait qu’on reste à la maison à longueur de journée. Je suis en train de capoter», exprime celui qui habite dans les résidences près du Cégep.

Dans ce contexte, les échecs académiques se multiplient. «Il y a eu un gros impact sur mes notes. Je coule la majorité de mes cours. À l’école, je n’ai jamais été le meilleur. J’ai des difficultés d’apprentissage. J’ai tout le temps travaillé fort pour avoir de bonnes notes. Maintenant, je fais mes devoirs, mais je ne me donne plus à 100 % comme avant», soutient-il.

Le jeune homme a récemment contacté des professionnels pour le soutenir dans cette période particulière. «[La semaine dernière], je suis allé voir un psychologue parce que j’avais besoin de parler. Dans ma nature, j’ai de la difficulté à communiquer mes émotions. Quand j’y suis allé, ça a vraiment fait du bien. Je compte y retourner», prononce-t-il, avec transparence.

Arrêt total

Les Voltigeurs du Cégep de Drummondville ont rapidement annulé leur saison de football. «Le Cégep n’a pas attendu qu’on soit en zone rouge pour annuler notre saison. La décision a été prise lorsqu’on était en zone orange», précise François Delarosbil.

«Vu qu’on n’était pas encore en zone rouge, on avait accès au gymnase. On pouvait faire des activités à deux personnes. La salle de musculation a été transférée dans le gymnase. On pouvait aller s’entraîner à l’heure qu’on voulait sous rendez-vous.»

Au mois d’octobre, toutes ces permissions ont été enlevées à la suite de l’alerte maximale. La situation n’a pas changé depuis ce temps, à cause de la situation sanitaire.

Initiatives

Malgré tout, François Delarosbil se dit satisfait du support des entraîneurs. «Nos coachs nous ont envoyé des programmes d’entraînement. Ça a commencé il y a environ trois semaines. Chaque jour, on se connecte en ligne en équipe et on s’entraîne ensemble.»

Le jeune homme a aménagé un espace dans son appartement afin de pouvoir exécuter les exercices. «Ce n’est pas la même chose qu’une salle d’entraînement», reconnaît-il.

Aussi, les entraîneurs encouragent les athlètes à aller courir à l’extérieur, question de garder la forme. «On n’est pas laissé à nous-mêmes. Mon coach me texte chaque jour pour savoir comment ça va. Chaque joueur est pris en compte.»

Quoi qu’il en soit, François Delarosbil espère que son cri du cœur sera entendu. «J’ai hâte de reporter mes casques et mes épaulettes pour aller sur le terrain. Je suis prêt à tout pour ravoir mon sport.»

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