Une maison des aînés et alternative sera construite sur la rue Heriot

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Par Marilyne Demers
Une maison des aînés et alternative sera construite sur la rue Heriot
Maquette

SANTÉ. Une maison des aînés et alternative comprenant 72 places verra le jour au centre-ville de Drummondville. Elle sera construite sur la rue Heriot, où était érigé l’ancien complexe de la Foster démoli en janvier dernier, ainsi que sur une partie du terrain de l’ancienne usine Fortissimo.

C’est ce qu’a annoncé lundi la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, accompagnée du ministre responsable du Centre-du-Québec et député de Johnson, André Lamontagne, et du député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger.

«On ne voulait pas avoir des maisons des aînés et alternatives éloignées. On veut que la communauté ait le goût de participer à la vie active de la maison des aînés et alternative. On veut que ce soient des maisons ouvertes sur la communauté et vice versa. On veut que les gens aient à la fois le goût de faire du bénévolat et de venir visiter, et que les personnes âgées puissent aller prendre des marches à l’extérieur de la maison des aînés», a indiqué la ministre Marguerite Blais, par visioconférence.

La future maison des aînés sera située au 450 rue Heriot, et sur une partie du terrain de l’ancienne usine Fortissimo. (Photo Ghyslain Bergeron)

Avant le début des travaux de construction, une demande de permis devra être effectuée auprès de la Ville de Drummondville. Le 1er février dernier, les élus municipaux ont autorisé des modifications relatives au zonage du 450 rue Heriot pour permettre la construction d’un bâtiment institutionnel et accorder diverses dérogations relatives à la construction du bâtiment et à l’aménagement de terrain. «Ce sera près de l’hôpital Sainte-Croix, fait valoir le maire de Drummondville, Alain Carrier. Nos aînés pourront bénéficier d’installations de grande qualité à la fine pointe de connaissances, tant au niveau de la technologie que sur le plan humain.»

Concept
Représentant un investissement de 41 millions de dollars, la future maison des aînés et alternative de Drummondville comprendra 60 places pour les personnes âgées en perte d’autonomie modérée qui seront accompagnées jusqu’à la perte d’autonomie majeure et 12 autres pour les adultes ayant des besoins spécifiques.

«Nous avions pensé à ce concept bien avant la pandémie. Nous avions pensé à ce concept parce qu’entre autres, dans nos CHSLD actuellement, plus de 80 % des personnes qui y résident vivent avec des troubles neurocognitifs majeurs et ces gens-là ont besoin d’être accompagnés différemment. Ils ont besoin d’espaces aussi pour marcher à l’extérieur, ils ont besoin de plus de loisirs. Depuis quelque temps, on a commencé à diminuer les antipsychotiques, donc on aime avoir des éducateurs spécialisés pour continuer à travailler sur l’autonomie et non pas sur la perte d’autonomie», affirme la ministre Marguerite Blais.

Le projet prévoit six unités climatisées regroupant chacune douze résidents partageant des caractéristiques et des intérêts similaires. Des chambres individuelles avec toilette privée et douche adaptée seront offertes. «Nous pouvons être très fiers de ce projet qui favorisera l’épanouissement des aînés et des adultes ayant des besoins spécifiques de notre communauté, dans le respect de leur besoin d’intimité et de sécurité. Cette maison des aînés et alternative contribuera également à leur mieux-être physique et psychosocial», commente le député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger.

Des espaces communs, un espace dédié aux proches aidants le jour comme la nuit et des aménagements extérieurs sont notamment prévus. Les postes infirmiers seront également dissimulés. «Ce qu’on veut, c’est que les gens se sentent comme à la maison. On ne veut pas voir les déambulateurs de pilules à travers les corridors. On veut vraiment que ce soit une réelle maison où les gens se sentent bien, où les gens ont à cœur d’y vivre», mentionne la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.

Selon elle, l’environnement de ces milieux de vie facilitera l’application des mesures de prévention et de contrôle des infections en cas d’éclosion. «Ce sont de petites unités. Nous avons décidé d’y mettre plus d’attention pour prévenir les infections, comme de la ventilation mécanique, des vestiaires pour le personnel, une plus grande cuisine pour le personnel, énumère-t-elle. On s’est rendu compte avec la pandémie que des personnes étaient deux par chambre, qu’ils partageaient une salle de bain, avec de petits corridors et de petites salles à manger aussi pour le personnel. C’est ce qui faisait bien souvent que le virus se propageait à la vitesse de l’éclair.»

«La crise sanitaire que nous traversons a mis en lumière de manière éloquente la fragilité de nos milieux de vie, de même que la nécessité de mieux les adapter pour faire face à de telles situations dans l’avenir. Avec l’annonce de la maison des aînés et alternative de Drummondville, c’est ce que nous faisons, en plus de nous engager à offrir des conditions de vie qui correspondent encore mieux aux valeurs et aux désirs des aînés et des adultes ayant des besoins spécifiques», ajoute le ministre responsable de la région du Centre-du-Québec et député de Johnson, André Lamontagne.

Besoins
Le ministère des Aînés et des Proches aidants soutient que les nouvelles places ont été déterminées par un croisement des plus récentes données de la liste d’attente en hébergement avec les projections du nombre de places supplémentaires qui seront requises dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population. Actuellement, selon les données du gouvernement, il y aurait 81 demandes en attente pour obtenir une place en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) dans la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

«À travers le Québec, il y a environ 3700 personnes en attente d’une place. Il faut dire que le précédent gouvernement a développé 285 places en quatre ans. Nous avons développé près de 1300 places en CHSLD et on s’est engagé avec les maisons des aînés à construire 2600 places, en plus de rénover 2500 places en CHSLD. Notre gouvernement s’est aussi engagé à faire du maintien à domicile une priorité», soutient Marguerite Blais, précisant que les personnes vivant en CHSLD représentent 2,6 % de la population du Québec.

Les 2600 nouvelles places en maisons des aînés et maisons alternatives annoncées par le gouvernement Legault sont attendues d’ici 2022. Québec compte aussi rénover ou reconstruire 2500 places en CHSLD au cours des prochaines années. Ce projet de transformation, promis par la CAQ en campagne électorale en 2018, prévoit des investissements de plus de 2,6 milliards de dollars.

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