Trois enfants en sécurité grâce à la bienveillance d’un ami… et d’adultes

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Par Lise Tremblay
Trois enfants en sécurité grâce à la bienveillance d’un ami… et d’adultes
(Photo : Depositphoto)

SANTÉ. L’expression «il faut tout un village pour élever un enfant» a pris tout son sens à Drummondville, le 10 février dernier. En quelques heures à peine, trois enfants âgés de 10 à 11 ont eu droit à tout un éventail de services après qu’ils aient discuté d’un projet de suicide.

Cette histoire n’avait pas fait de bruit à Drummondville avant ce lundi matin. C’est l’animateur Paul Arcand, de la station radiophonique 98,5 FM, qui en a fait état. Une mère de famille inquiète a déploré le manque d’information qui a été communiquée aux parents, par le Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC).

«On a su qu’il y avait eu quelque chose en soirée et que si on en entendait parler à la maison, qu’on pouvait appeler au centre de prévention de suicide. On a manqué d’informations (…) J’ai trouvé ça un peu désolant», a exprimé Marie-Claude, sur les ondes.

Mercredi soir dernier, un enfant est arrivé chez lui après une journée à l’école. Une journée qui s’est avérée être différente des autres : il a surpris une conversation inquiétante entre trois amis. Il a alors pris la décision d’en parler à ses parents.

«Ses parents n’ont pas pris la chose à la légère et c’est ce qu’il fallait faire. Ils ont jugé opportun d’appeler les policiers et les trois jeunes ont été retracés rapidement», a expliqué Bernard Gauthier, directeur adjoint du service des communications au sein du CSSDC, en mettant en relief que le «tout s’est joué en 35 minutes».

La Sûreté du Québec a effectivement localisé rapidement les enfants. Deux étaient dans un parc; un troisième se trouvait chez lui.

Bernard Gauthier. (Photo d’archives)

«Nous avons reçu un appel à 17 h 15 d’un adulte qui nous a donné des informations concernant des propos préoccupants venant de trois préadolescents. À partir de là, les policiers ont fait des démarches pour les localiser et pour que des intervenants soient appelés auprès des jeunes. L’école a aussi été interpellée dans ce dossier. Ça semblait davantage être un projet. Les jeunes n’étaient pas en train de passer à l’acte», a informé Aurélie Guindon, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Les enfants, un garçon et deux filles, se portent bien. Ils ont rapidement bénéficié d’une panoplie de services.

«Il y a eu des adultes bienveillants qui se sont occupés de ces enfants-là dans les minutes qui ont suivi», a assuré M. Gauthier.

Cinq jours après l’événement, on ignore cependant si leur plan était réfléchi ou non.

«Qu’est-ce qu’il s’est dit exactement? Comment l’ont-ils dit? Avaient-ils un plan sérieux? Cette partie-là reste à être élucidée, mais il n’en demeure pas moins que c’est très préoccupant, surtout dans le contexte de la pandémie», a ajouté Bernard Gauthier.

Le lendemain de l’événement, qui s’est déroulé à l’extérieur du cadre scolaire, la direction de l’école a fait parvenir un courriel à l’ensemble des parents de l’institution pour les aviser de la situation. C’est d’ailleurs cette communication qui semble avoir déplu à la dame qui s’est exprimée dans l’émission de Paul Arcand, lundi matin.

Affirmant comprendre ses doléances, M. Gauthier a soutenu que les élèves concernés ont été placés au cœur des choix du CSSDC.

«C’est le genre de situation où les choses vont vite et où il faut prendre les décisions rapidement. On savait qu’on devait diffuser de l’information aux parents, mais il fallait y penser deux fois. L’idée, c’était de les mettre au courant au cas où leur enfant en parlerait à la maison. Dans ce genre de message, on ne peut pas tout déballer. Il y a quand même des informations sensibles qu’on ne peut pas communiquer. Ça concerne des enfants, donc, il faut y aller avec tact. Notre priorité, dans de telles circonstances, c’est vraiment de mettre un filet de protection pour qu’il y ait des ressources quand les élèves vont arriver à l’école le lendemain», a expliqué M. Gauthier.

À cet égard, dans les heures qui ont suivi, un psychoéducateur a rencontré les trois enfants. Le lendemain, tous les élèves de leur classe ont aussi eu droit à des services d’aide psychosociale.

«On a travaillé avec la collaboration du Centre de prévention suicide Drummond, pour s’assurer que tous les outils soient mis à la disposition des jeunes et de leurs parents. Ce qu’on devait mobiliser comme ressources, on l’a mobilisé», a affirmé Bernard Gauthier, en ajoutant qu’encore aujourd’hui, la direction de l’école assure un suivi. «Tant que sera nécessaire, on sera aux aguets et on offrira des services», a conclu M. Gauthier.

 

Des ressources d’aide disponibles en tout temps

  • Le Centre d’écoute et de prévention suicide Drummond au 819-477-8855
  • La ligne téléphonique 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)
  • La plateforme d’information et de clavardage en ligne suicide.ca
  • Info-Social (811)
  • Jeunesse, J’écoute au 1 800 668-6868 ou Tel-Jeunes au 1 800 263-2266
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