Un jardin nommé Terre : première exposition solo de l’artiste visuelle Clara Lacasse

Un jardin nommé Terre : première exposition solo de l’artiste visuelle Clara Lacasse
La Maison des arts de Drummondville est située sur la rue Riguet. (Photo : Archives, Ghyslain Bergeron) (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

CULTURE. La Galerie d’art Desjardins (GAD) annonce sa réouverture en présentant l’exposition Un jardin nommé Terre à compter du mercredi 10 février.

Fruit d’une année de collaboration avec le Biodôme de Montréal, ce tout premier solo de l’artiste émergente Clara Lacasse présente son dernier projet photographique, qui révèle la transition récente de ce musée vivant et ouvre toute grande la voie à des réflexions sur notre rapport à l’environnement. En faisant dialoguer des images d’archives de la genèse de l’institution avec des photographies captées lors de sa rénovation, Clara Lacasse met en lumière un moment charnière dans l’histoire du Biodôme et de notre société.

À travers sa documentation des scénographies chamboulées et inusitées du site, l’artiste invite à repenser notre rapport à la nature en révélant les enjeux sous-jacents à sa conservation dans un contexte d’effondrement écologique. La sélection présentée en galerie ouvre la voie à une réflexion toute particulière, comme en témoignent les intentions de l’artiste ayant motivé cette première exposition.

«Je souhaite à la fois interpeller, séduire, émouvoir et déranger, à la lumière des changements qui transforment irrémédiablement notre monde. Mes images témoignent de l’étrangeté de déambuler dans une «nature» en chantier qui, une fois vide d’espèces animales et de travailleurs, devient habitée d’un silence empreint d’une sorte toute particulière de sacralité mêlée d’angoisse», dit-elle.

Son travail est apparu d’autant plus pertinent, s’exprime Maude Hénaire sur le choix de présenter ce projet de Clara Lacasse, qu’il s’inscrit dans la lignée d’une série d’artistes qui placent la muséologie au cœur de leurs recherches. En autorisant l’artiste à séjourner dans le chantier qui témoigne de son introspection récente, le Biodôme de Montréal ouvre, non sans audace et humilité, sa porte à une réflexion transhistorique nuancée. Poétique et politique à la fois, l’exposition révèle les valeurs sociétales qui donnent forme à la mémoire de ce jardin maintenu sous l’arche de verre – une image que l’on se devra d’actualiser encore et encore, puis qui pose la question centrale de notre rapport de bienveillance envers le vivant.

Détentrice d’un baccalauréat ès beaux-arts avec une majeure en photographie de l’Université Concordia, Clara Lacasse oriente ses recherches sur la construction des récits liés à l’Histoire, à la nature et aux sciences, ainsi qu’à l’imaginaire collectif. Ses projets sont souvent le fruit de collaborations avec des institutions scientifiques, médicales, juridiques ou culturelles : ils témoignent du dialogue complexe entre science et culture en questionnant les vérités qui leur sont propres. Par le passé, elle a ainsi travaillé de concert avec le musée Redpath, la morgue de Montréal, le musée du Service de Police de la Ville de Montréal et la compagnie minière ArcelorMittal, en plus d’avoir réalisé une résidence à Fermont dans le cadre de la programmation du centre d’artistes autogéré PANACHE art actuel. (LT)

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