TRIBUNE LIBRE. On entend souvent des affirmations du genre : «la pandémie nous fait sortir de notre zone de confort» ou bien «ça m’a fait sortir de ma zone de confort, mais j’ai réussi» ou encore lors d’une évaluation annuelle : «tu as tel ou tel point à travailler, il va falloir que tu sortes de ta zone de confort».
Pourquoi faut-il absolument sortir de sa zone? Moi, j’y suis très bien dans ma zone de confort.
Ça m’apporte une sécurité et me permet d’être efficace et performant parce que je ne suis pas distrait par la peur de l’échec. Le dictionnaire Collins définit l’expression américaine sportive «In the zone» comme suit : “in a mental state that enables one to perform to the best of one’s ability”*
La compagnie Hygrade avait un slogan pour sa saucisse «Plus de gens en mangent parce qu’elles sont plus fraîches et elles sont plus fraîches parce que plus de gens en mangent». Dans mon travail, c’est un peu le même principe. Je suis bon parce que j’aime ce que je fais et j’aime ce que je fais parce que je suis bon! Bon, j’avoue que ce n’est pas la modestie qui m’étouffe!
Ne me parlez pas d’améliorer des aspects dans lesquels je performe moins bien. Je n’aime pas ça! Et c’est pour ça que je performe moins bien. Je n’aspire aucunement à être bon dans tout. Je veux juste (et c’est un gros juste) être bon dans ce que j’aime et peut-être un jour pouvoir être qualifié d’expert.
À la place, demandez-moi d’améliorer ce que je maîtrise déjà ou ce dans quoi je performe déjà. J’atteindrai de plus hauts sommets et avec le sourire en plus. Voilà la bonne façon de me garder motivé.
Après tout, est-ce qu’on demande aux installateurs de revêtements de toit d’être bons à faire des coffrages de béton? Et est-ce qu’on demande à Carey Price de marquer des buts?
Jean-René Dubois, Saint-Germain de Grantham
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