COVID-19. La situation dans les hôpitaux est de plus en plus critique au Québec alors que le délestage est au maximum dans la majorité des établissements. Les hôpitaux ont de plus en plus de difficulté à réaliser les chirurgies urgentes et oncologiques, a-t-il été annoncé lors du point de presse du premier ministre.
La sous-ministre adjointe au Ministère de la Santé et des Services sociaux, la docteure Lucie Opatrny, a donné en exemple que le nombre d’hospitalisations a plus que doublé depuis la mi-décembre dans le grand Montréal. «Si la tendance se maintient, il pourrait y avoir un dépassement des capacités de lits d’hospitalisations et de soins intensifs pour les patients autant ceux de la COVID-19 que pour d’autres maladies. Les impacts sont énormes et se feront sentir pendant encore plusieurs mois, voire des années en raison des retards qui s’accumulent dans les listes d’attente», a expliqué la Dr Opatrny.
Le protocole national de priorisation pour l’accès aux soins intensifs n’a pas encore été déployé. Cependant, la Dr Opatrny a annoncé que des simulations, en prévision de la mise en place du protocole, sont en cours. «C’est un exercice qui était purement hypothétique il y a quelques mois. Malheureusement, la possibilité d’y avoir recours est de plus en plus réelle», a-t-elle ajouté. Avec la tendance actuelle, ce protocole pourrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines si rien ne change.
Retour en classe
Le premier ministre François Legault a affirmé que le retour des enfants dans les écoles primaires aujourd’hui et secondaires la semaine prochaine est un «risque calculé» dont il assume la décision. «C’est un risque calculé, moi j’assume ce choix-là. Ça fait partie de ma job de prendre des décisions et je pense qu’il y a plus de désavantages que d’avantages de laisser les enfants à la maison», a justifié le premier ministre. M. Legault a précisé qu’il devenait alors très important que les enfants qui vont à l’école ne soient pas en contact avec des personnes de 65 ans et plus, qui sont les plus à risque face à la COVID-19.
Il a aussi été question des étudiants des cégeps et universités, qui ont souvent été qualifiés d’oubliés durant la pandémie. «On prend pour acquis, et je sais que c’est dur pour eux autres [les étudiants], qu’ils sont plus capables que les plus jeunes de suivre des cours à distance. On travaille là-dessus avec la santé publique, on met beaucoup de pression pour qu’il y ait un peu de cours présentiels dans les cégeps et les universités», a ajouté François Legault.
Le premier ministre s’est aussi montré satisfait de la collaboration des Québécois lors des premiers jours de l’application du couvre-feu. «J’ai été vraiment impressionné, touché, de voir comment les Québécois ont suivi les directives. C’était beau de voir les Québécois solidaires et sont restés chez eux pour s’assurer qu’il y ait le moins de contacts possibles et puis qu’on finisse par casser cette deuxième vague et réduire les hospitalisations et les décès. Le couvre-feu est une mesure qui est grave parce qu’on a une situation qui est grave», a dit M. Legault. Il en a profité pour remercier les policiers qui ont dû faire respecter le couvre-feu. Ceux-ci ont eu à remettre 740 constats d’infraction sur l’ensemble du territoire au cours de ces deux soirées de couvre-feu.
Éviter les contacts
M. Legault demande aussi à la population d’éviter au plus possible les contacts avec les personnes de 65 ans et plus. Ceux-ci représentent 80% des cas de la COVID et 95% des décès. «Si on se met tous ensemble, en équipe, pour éviter les contacts avec les personnes de 65 ans et plus, on va régler une grande partie du problème. Je comprends que ça arrive que des personnes de 65 ans et plus qui sont seules et qui ont besoin de proche aidant, mais, ce que j’oserais dire, c’est qu’on pourra se reprendre après. […] Je ne veux pas les stigmatiser, je ne veux pas les pointer du doigt. C’est juste factuel. Ce sont les personnes de 65 ans et plus, ou qui ont des problèmes de santé, qui sont plus vulnérables, alors faisons attention», a fait valoir le premier ministre.
Vaccination
Concernant la vaccination, à l’heure actuelle, le gouvernement estime avoir atteint à 50% l’objectif du nombre de résidents de CHSLD qu’il souhaite vacciner. Environ 80% des vaccins reçus ont été administrés jusqu’à présent. Le Québec est la province qui a le meilleur taux de vaccination en pourcentage de doses reçues. L’objectif de vacciner l’ensemble du personnel des CHSLD pourrait être réalisé au plus tard d’ici deux semaines selon le ministre de la Santé, Christian Dubé. L’objectif de vacciner 250 000 personnes d’ici le 8 février devrait aussi être atteint, si les doses sont livrées comme prévu, toujours selon M. Dubé. Près de 80 000 doses des vaccins de Pfizer et Moderna doivent être livrées au Québec cette semaine.
Le premier ministre a conclu sur une note encourageante alors que le taux de tests positifs est à 7% alors qu’il était à 8% la semaine dernière et autour de 10-11% certaines journées.
