Projet centre-ville : une occasion en or de faire connaissance avec notre maire (Tribune libre)

Projet centre-ville : une occasion en or de faire connaissance avec notre maire (Tribune libre)
(Photo : L'Express)

TRIBUNE LIBRE. Lorsque le maire a annoncé son intention d’être candidat à l’élection à la mairie du 3 mai 2020, j’ai voulu faire connaissance avec le candidat. Donc, comme beaucoup de gens j’en suis sûr, j’ai lu le publireportage et sa lettre ouverte publiée dans L’Express le 21 janvier 2020.

Je dois admettre que certains commentaires ont soulevé quelques questions. C’est assez normal, car il est presque impossible de transmettre la philosophie, la personnalité et les objectifs d’une personne dans un seul document. Cela dit, il y avait deux questions qui m’ont le plus préoccupé, dont :

  • Le candidat sera-t-il le maire de tout le peuple ou seulement du top 1% et de la classe affaires?
  • Serons-nous la tirelire du top 1% et de la classe affaires?

Je me suis dit qu’il y aurait des occasions de mieux connaître le candidat au fil du temps et surtout lors de la prochaine campagne à la mairie en mai.

Je croyais que cette campagne nous permettrait de connaître sa philosophie, ses convictions et ses objectifs par le biais de débats et de périodes de questions. Malheureusement, comme nous le savons tous, la campagne a été déraillée par la Covid-19.

Une élection nous a ensuite été imposée par le Québec et, en l’absence d’opposition, le candidat a obtenu le siège de maire sans avoir à faire campagne et sans, pour une seconde fois, que nous ayons l’occasion de le connaître.

Occasion en or

Le maire termine la partie restante du mandat de l’ancien titulaire, et cela signifie qu’il fera face à l’électorat cette année. Espérons que cette fois, nous aurons une campagne électorale en bonne et due forme et que nous serons en mesure d’exercer notre droit de vote.

Ceci, combiné au fait que le maire donne le ton et fixe les priorités de l’administration municipale, signifie qu’il est d’autant plus important d’en savoir plus sur lui.

Dans un sens, nous avons maintenant une occasion en or de le faire. Laquelle?

Le projet de stationnement du centre-ville! Les actes sont plus éloquents que les mots et le projet nous offre notre première occasion de voir le maire en action.

Il y a deux énoncés sur le site Web du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation sous la rubrique Démocratie municipale, Rôle du conseil et des élus, qui sont très pertinents à cette démarche. Ceux-ci sont :

-«Outre ce rôle administratif et légal, les conseillers / conseillères ainsi que le maire doivent assumer un rôle politique que le Code municipal ne décrit pas. Ce rôle consiste principalement à être à l’écoute des citoyens et disponible pour écouter leurs revendications, leurs doléances, mais aussi leurs suggestions.» et,

-«La personne élue mairesse ou maire représente l’ensemble de la population de la municipalité.»

Je crois que ce sont les fondements de la démocratie dans la politique municipale et je crois aussi que ces principes sont trop souvent ignorés.

La manière dont ce projet sera géré et dirigé à travers ses différentes étapes nous donnera des informations précieuses en cette année électorale et fournira des réponses au moins partielles à certains questionnements.

Responsabilités des citoyens

Notre responsabilité en tant que citoyen est de suivre l’évolution de ce projet et de nous poser les questions suivantes qui serviront un double objectif.

Tout d’abord, on peut s’attendre à être inondé de chiffres destinés à nous vendre les mérites du projet. Les chiffres sont une composante importante du processus décisionnel, mais encore plus important est l’impact du projet sur la qualité de vie des citoyens. Ces questions nous aideront à focaliser sur les considérations les plus importantes.

Deuxièmement, les réponses à ces questions nous aideront à mieux connaître le maire et voir la mesure dans laquelle il adhère aux deux énoncés du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation ci-dessus.

  • Quel segment de la population bénéficiera le plus du projet et est-ce que ce segment est assez large pour mériter d’engager les fonds de la collectivité?
  • Le projet place-t-il les intérêts d’un segment spécifique de la société au-dessus de ceux de la collectivité?
  • D’autres options ont-elles été identifiées et évaluées pour s’assurer que le projet proposé est celui qui répond le mieux aux besoins de la communauté?
  • Toutes les options de financement appropriées ont-elles été évaluées et la structure financière choisie est-elle la meilleure pour la collectivité?
  • Les considérations économiques et de qualité de vie ont-elles été suffisamment évaluées et attribuées le poids qu’elles méritent dans le processus décisionnel?
  • Le processus de consultation a-t-il été transparent et la population a-t-elle reçu toutes les informations nécessaires pour évaluer correctement le projet recommandé?
  • La population a-t-elle eu suffisamment de temps pour participer ou est-ce que les délais ont été si courts que, bien qu’ils puissent respecter la loi, ils rendent intentionnellement impossible une participation sérieuse?

Et enfin

  • Les énoncés du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation ont-ils été respectés et les intérêts de la population ont-ils été placés au-dessus des autres considérations?

Il est impossible de prévoir toutes les éventualités, mais les questionnements ci-dessus abordent les principaux éléments et les réponses et observations fourniront un meilleur aperçu de la philosophie, les croyances et le style de gestion du maire.

Évaluation d’impacts financiers municipaux

Je veux revenir et faire une précision mineure sur ma lettre publiée le 23 décembre 2020 intitulée :

«Centre-ville : vers une étude de faisabilité «légitime» ou «bidon?» pour clarifier un point.

Les études de faisabilité sont largement utilisées dans le secteur privé pour déterminer si un projet sera rentable et devrait être entrepris.

L’approche s’applique également au secteur municipal, mais les municipalités ont plus de considérations à prendre en compte que la simple rentabilité. Cela nécessite que l’étude de faisabilité soit modifiée pour tenir compte à la fois de considérations autres qu’uniquement monétaires.

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a ainsi publié un Guide de la prise de décision en urbanisme.

Le principe d’une étude de faisabilité en milieu urbain demeure, mais dans ce contexte nécessite une évaluation d’impacts financiers municipaux, en plus des évaluations de

  • Conformité à la planification et à la réglementation
  • Technique de faisabilité
  • Impacts environnementaux et sociaux

Le guide renforce la notion selon laquelle les décisions doivent prendre en compte un large éventail de facteurs, pas seulement les facteurs monétaires.

 

Marc Lapierre – Résident de Drummondville

M. Lapierre invite les gens à échanger avec lui à l’adresse suivante : mlapierre282@gmail.com

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