L’as de la glace

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Par Marilyne Demers
L’as de la glace
Rodrigue Bélanger est responsable des deux patinoires et du sentier glacé du parc Guillemette, dans le secteur Saint-Charles, depuis une dizaine d’années. (Photo : Ghyslain Bergeron)

PORTRAIT. Rodrigue Bélanger, 78 ans, travaille sans relâche pour que les résidents du secteur Saint-Charles puissent profiter des deux patinoires et du sentier glacé du parc Guillemette.

– 18 degrés Celsius, température ressentie – 23. Vêtu de quatre couches de vêtements et équipé de crampons à glace, celui que l’on surnomme «Rod» est en poste. «C’est dans le travail qu’on trouve le bonheur. J’aime être dehors et être occupé. C’est ce qui fait que je n’ai pas le temps de penser à autre chose et de m’ennuyer. C’est comme si je suis en mission», s’enthousiasme celui qui s’est autrefois enrôlé dans la Marine royale canadienne.

Visiblement en forme, Rodrigue Bélanger arrose les deux patinoires et le sentier glacé, déplaçant le boyau de plus de 250 livres entre chacune des surfaces. «J’ai l’impression d’avoir 50 ans», lance l’homme, qui célébrera son 79e anniversaire le 3 janvier.

Le septuagénaire, qui troque parfois ses crampons à glace pour ses patins, accorde une grande importance à l’exercice physique et la saine alimentation. Chacune de ses journées commence avec un grand verre de smoothie vert du Panier Santé et… un entraînement d’une vingtaine de minutes. «Avant de sortir de la maison, je me réchauffe. Je fais des chin-ups, des push-ups, des pull-ups, des squats», énumère-t-il.

Rodrigue Bélanger. (Photo Ghyslain Bergeron)

«J’ai appris ça au CrossFit. Je m’entraîne trois fois par semaine chez CrossFit 500 depuis quatre ans. Les autres journées, je vais faire un tour au gym. Quand je ne m’occupe pas des patinoires, je marche 12 kilomètres par jour. Pour avoir de l’énergie, il faut en dépenser», poursuit le Drummondvillois, qui a déjà remporté le titre de champion canadien en racquetball.

Rien n’arrête Rodrigue Bélanger. Récemment, il a perdu la vue de son œil droit. «J’ai eu peur de ne pas pouvoir m’occuper des patinoires et du sentier cette année, mais je m’adapte vite», dit celui qui a œuvré à l’hôpital Sainte-Croix pendant 27 ans, où il a débuté à l’entretien ménager et terminé comme inspecteur chargé de faire appliquer la Loi sur le tabac.

Malgré cette perte de vision, tous les jours, depuis que le mercure est descendu sous zéro degré Celsius, M. Bélanger arrose les surfaces du parc Guillemette. Accompagné de son fidèle compagnon Rocky, un chien husky de sept ans, il est présent entre 7 et 14 heures. Et preuve qu’il ne chôme pas, la patinoire du parc Guillemette a été parmi les trois premières à accueillir des patineurs amateurs sur le territoire drummondvillois cette année.

«Si nos patinoires sont aussi belles à Saint-Charles, c’est grâce à lui, complimente Isabelle Jutras, la directrice générale du Centre Communautaire Sintra Saint-Charles, responsable de l’entretien des patinoires du secteur. M. Bélanger est fidèle et assidu. Tous les matins, il est là beau temps mauvais temps. C’est un homme qui inspire la santé et qui veut que les enfants et les adultes puissent bouger eux aussi.»

Après l’entrevue, l’homme de 78 ans retourne à ses tâches. Bâton de hockey à la main, un garçon s’approche de lui. «Rod, est-ce que la patinoire est prête, lui demande-t-il. Je ne peux plus jouer à cause de la COVID et j’ai hâte.»

Lorsque l’homme lui répond positivement, le visage de l’enfant s’illumine. «Il fait bien des heureux!», lance sa mère, qui l’accompagne.

Si les deux patinoires et le sentier glacé du parc Guillemette sont parmi les plus populaires à Drummondville, Rodrigue Bélanger est sans aucun doute l’homme derrière ce succès.

Patinoires de quartier
Drummondville compte 16 patinoires de quartier, en plus du sentier glacé du parc Bellevue et des deux patinoires extérieures réfrigérées. Les surfaces sont entretenues par les centres communautaires, à l’exception de deux d’entre elles qui le sont par des employés de la Ville.

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