«Enfin!» -Caroline Paris, première Drummondvilloise vaccinée

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Par Cynthia Martel
«Enfin!» -Caroline Paris, première Drummondvilloise vaccinée
Caroline Paris a été la première à recevoir le vaccin à Drummondville le 22 décembre. (Photo : Ghyslain Bergeron)

COVID-19. «Enfin!» Tel est le premier mot qui a surgi dans l’esprit de Caroline Paris quelques minutes avant de recevoir le tant attendu vaccin contre la COVID-19, le 22 décembre. Cette infirmière-chef d’équipe au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot est la première Drummondvilloise vaccinée. Un moment sans contredit historique.  

C’est avec une certaine fébrilité que Caroline Paris a rencontré les médias dans une pièce adjacente au gymnase du Centre communautaire Drummondville-Sud complètement transformé en centre de vaccination.

«Le seul mot qui me vient en tête, c’est enfin. Depuis le mois de mars qu’on vit dans l’inquiétude et en étant dans le domaine de la santé, c’est vraiment difficile. Si le virus entre dans les unités, on sait qu’avec les mesures actuellement en place, ça va être quelqu’un de l’extérieur qui va l’avoir rentré et non un patient, car aucun ne peut sortir. Moi, personnellement, la dernière affaire que je voulais, c’était d’être l’agent vecteur du virus, en sachant que si ça entrait sur mon unité, j’aurais eu des pertes à assumer et je n’étais pas prête à vivre ça. C’est une des raisons pourquoi je suis ici aujourd’hui. J’avais très hâte de me faire vacciner pour pouvoir protéger les résidents, ma famille et moi-même», a exprimé la principale concernée, derrière son masque.

Le nom de Caroline Paris figurait au premier rang de la liste des rendez-vous du 22 décembre. Elle a appris pas plus tard qu’hier qu’elle serait la première personne à Drummondville à recevoir le vaccin. Elle dit avoir été sélectionnée pour son ouverture d’esprit.

«On m’a approchée hier pour voir si j’avais une ouverture d’esprit à recevoir le vaccin à la suite d’une discussion que j’avais eue avec mon

Caroline Paris soulagée et heureuse d’avoir reçu le fameux vaccin contre la COVID-19. (Photo Ghyslain Bergeron)

infirmière-chef par rapport à ça. Je crois beaucoup à l’efficacité du vaccin», a-t-elle expliqué, sur un ton décidé.

À 10 h 55, Mme Paris a été invitée à s’enregistrer à l’accueil tandis que les premières doses ont été distribuées aux six vaccinateurs sur place, dont Mylène Grenon, l’infirmière attitrée à vacciner la première Drummondvilloise. À 11 h, après avoir répondu verbalement à un questionnaire, la principale concernée s’est installée puis a présenté son bras gauche pour enfin recevoir la fameuse injection du vaccin.

«Non, je ne le sens même pas», a-t-elle répondu à l’infirmière qui lui avait précédemment demandé si ça allait bien.

À peine quelques secondes plus tard, c’est avec un sourire dans les yeux et le pouce en l’air que Caroline Paris a réagi, avant de se diriger dans la salle de repos.

Ouverture d’esprit

Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a reçu les premières doses hier, le 21 décembre. En tout, l’établissement, rappelons-le, dispose de 6000 doses de vaccin Pfizer-BioNtech qui permettront de vacciner 3000 personnes sur tout le territoire au cours des trois prochaines semaines. Chacune de celles-ci, en majorité les travailleurs de la santé œuvrant au sein des CHSLD, doit recevoir deux doses.

À Drummondville, 1950 doses ont été livrées. L’équipe sur place, composée actuellement d’une vingtaine de personnes, prévoit vacciner 245 travailleurs de la santé aujourd’hui et autant demain.

«C’est un moment historique dans la mesure où on n’attendait pas le vaccin aussi tôt et qu’il est en plus sécuritaire et efficace», a souligné Dre Marie-Josée Godi, directrice de la Santé publique régionale.

Marie-Josée Godi, directrice de santé publique et responsabilité populationnelle au CIUSSS MCQ. (Photo Ghyslain Bergeron)

Celle-ci a d’ailleurs noté une ouverture d’esprit satisfaisante jusqu’à maintenant face à la vaccination.

«Nous avons une très bonne intention de vaccination sur l’ensemble du territoire, autant du côté de la population que des travailleurs de la santé, soit plus de 70 %. Nous espérons que cette intention va demeurer afin que nous puissions atteindre à la fin de la campagne de vaccination la cible de 75 % qui nous permettrait d’avoir une bonne immunité collective», a-t-elle laissé entendre.

Pour sa part, Caroline Paris observe elle aussi une bonne ouverture d’esprit, mais teintée de questionnements et de craintes.

«Vu que c’est un nouveau vaccin, ça crée des craintes. Il n’y a pas de non catégorique, mais plutôt des questionnements. Les travailleurs de la santé cherchent à avoir les deux côtés de la médaille et avoir le plus de réponses possibles. D’un autre côté, ils sont conscients que les vaccins ont fait des petits miracles par le passé, on n’a qu’à penser au vaccin contre la variole dans les années 60. On a réussi à enrayer ce virus qui était très mortel pour tout le monde. Pour ma part, c’est ce qui a aiguillé ma décision. Présentement, ce vaccin, c’est le médicament sur lequel le plus de scientifiques travaillent dans tout le monde entier», a-t-elle fait valoir.

Après la journée de demain, les équipes reprendront le travail le 28 décembre. Le CIUSSS MCQ est également en attente d’informations supplémentaires quant au vaccin de la compagnie Moderna, lequel sera bientôt disponible pour l’ensemble de la province et qui permet une plus grande latitude quant à sa conservation.

«Nous pourrons ainsi se déplacer dans les milieux de vie, soit les CHSLD, les ressources intermédiaires et les ressources de type familial», a terminé Dre Godi.

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