RESTAURATION. C’est en se penchant sur la rentabilité des restaurateurs de même que sur les enjeux traversés lors de la première vague de la COVID-19 que Richard et Hugo Leclerc ont eu l’idée de se lancer dans le service très tendance du prêt-à-manger. Leur projet Yougochef s’inscrit dans un modèle d’économie de partage.
«La restauration est reconnue pour sa bouffe, mais malheureusement aussi pour la faiblesse de ses marges bénéficiaires. La réalité du confinement n’a fait que révéler sa trop grande fragilité, témoigne Richard Leclerc. Lorsque le Québec a été mis sur pause en mars, on a réalisé une petite étude. On a fait en quelque sorte une microgestion des résultats d’un restaurant pour voir à quel endroit on pouvait maximiser sa rentabilité. On a réalisé que ce qui coûte cher, c’est la salle à manger (décoration, pieds carrés à opérer, personnel, etc.). En contrepartie, la cuisine, c’est ce qui coûte le moins cher à opérer. Alors, pourquoi ne pas la rentabiliser en l’utilisant au maximum durant la journée?»
C’est à partir de ce principe que l’idée a jailli. Si à première vue le concept peut se rapprocher de celui des Goodfood et Wecook de ce monde, M. Leclerc estime néanmoins que l’approche et le modèle sur lequel le projet est basé sont tout à fait différents.
«Notre approche ressemble beaucoup à celle de Airbnb, c’est-à-dire qu’on recherche des restaurateurs locaux qui souhaitent avoir une source de revenus additionnelle et stable, sous le principe d’une économie de partage, et ce, en offrant des repas préparés réconfortants à saveur à la fois locale et exotique», explique M. Leclerc, anciennement propriétaire de L’Odyssée resto ambiance.
«Contrairement aux approches plus industrielles comme Goodfood, ce ne sont pas seulement les actionnaires qui feront de l’argent, mais tous les partenaires, soit les restaurateurs. De plus, lorsque les gens recevront leurs plats choisis, ils n’auront pas à les cuisiner et assembler, tout sera prêt, à l’exception des mets choisis dans la section «spécialités»», ajoute-t-il, considérant que les prix sont raisonnables.
De la production à la livraison, M. Leclerc assure que tout est en place pour que le service soit le plus écoresponsable possible.
«Ce sont des restaurateurs locaux qui viennent livrer directement à votre porte. Ça ne part donc pas d’une région éloignée de la nôtre. De plus, presque la totalité de nos emballages est recyclable et compostable», fait-il savoir.
Le duo père-fils se dit d’avis que cette nouvelle solution se veut aussi bonne pour les consommateurs que rentable pour les restaurateurs. M. Leclerc est même convaincu qu’à travers le temps, l’initiative permettra de créer une communauté de chefs qui mettront à profit leur expertise, et ce, dans un esprit non compétitif.
«Nous voulons devenir une référence dans le domaine de l’alimentation partout au pays et, éventuellement, dans le monde!» lance-t-il, ajoutant que malgré la COVID, de belles histoires peuvent y émaner.
Pour en savoir davantage : www.yougochef.com
