La Tablée populaire redouble d’ardeur

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Par Louis-Philippe Samson
La Tablée populaire redouble d’ardeur
Rachel Bissonnette est la directrice générale de la Fondation de la Tablée populaire. (Photo: Ghyslain Bergeron) (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENTRAIDE. La Fondation de la Tablée populaire a du pain sur la planche. Elle a servi, durant les 16 semaines de la première vague de la pandémie de COVID-19, 4 000 repas de plus que le total sur une année complète.

Dans une année dite normale, ce sont, en moyenne, 27 000 repas qui sont servis à la population. Cependant, la Tablée populaire a dû s’adapter à une plus forte demande et à des conditions non-optimales pour accomplir son mandat.

Plus de 13 000 repas ont été livrés gratuitement au cours de la première vague et 6 600 autres en formule «take out». «On a eu beaucoup plus de personnes qui ont demandé de l’aide. Dans une année, on aide habituellement 700 personnes environ. Durant la première vague, on en a aidé 1 842», a commenté Rachel Bissonnette, directrice générale de la fondation.

Un défi de logistique

Afin de respecter les contraintes émises par la Santé publique, la capacité d’accueil de la salle à manger a été réduite pour passer d’une centaine de places à 24 aujourd’hui. Chaque place est séparée par des plexiglas et est désinfectée régulièrement par un employé.

«On a décidé de prioriser le repas. On est ouvert de 11h30 à 13h30. Les gens mangent et doivent quitter. Ils ont la possibilité d’apporter du “take out” à la maison et on en profite pour leur donner un souper en même temps», a expliqué Mme Bissonnette. Le vendredi, les utilisateurs peuvent repartir avec de la nourriture pour la fin de semaine.

Déjà que la pandémie a fait passer le nombre d’utilisateurs quotidiens d’environ 75 à près d’une centaine par jour, le temps des Fêtes risque lui aussi d’amener de nouveaux utilisateurs. «Il y a des gens qu’on ne voyait pas qui sont venus. Des travailleurs qui ont été dans l’obligation de venir à la Tablée, parce que ce n’est pas tout le monde qui a un petit bas de laine de côté», a-t-elle dit.

Les autres activités de la fondation ont aussi été suspendues en raison de la pandémie. Les séances d’informations, les ateliers offerts par des organismes partenaires, les cours, la chorale, les soirées karaoké et plus encore ont donc dû s’arrêter. Sans compter que quelques départs au sein de l’effectif de la Tablée populaire ont créé un nouveau défi aux ressources humaines.

La Fondation de la Tablée populaire n’a que deux heures par jour, du lundi au vendredi, et une capacité d’accueil nettement réduite pour offrir des repas aux personnes dans le besoin.

La période des Fêtes s’annonce bien différente cette année. Le traditionnel réveillon aura lieu, mais dans une formule adaptée à la COVID-19. «Le réveillon sera le midi cette année. On souhaite offrir du réconfort et ne pas être pressés avec ces gens-là. On a prévu une hausse de personnes présentes, parce que les gens ont le besoin de briser leur isolement», a ajouté Rachel Bissonnette.

Une aide précieuse

C’est grâce à l’aide de ses différents partenaires du milieu que la Tablée populaire peut continuer d’accomplir son mandat durant cette période moins facile. Le programme de récupération des denrées avec les supermarchés et certains restaurants permet d’avoir en bonne quantité de la nourriture pour les repas, boites à lunch et sacs santé qu’offre l’organisme.

La Ville de Drummondville a annoncé, le 24 novembre, une aide financière de 25 000$ à la Fondation de la Tablée populaire. Ce montant permettra l’installation d’un abri de toile chauffé à l’extérieur, lequel servira d’aire d’attente aux usagers durant la saison froide.

De plus, puisque la Guignolée des médias ne pourra pas avoir lieu dans sa forme traditionnelle, c’est via une plateforme web que les dons seront amassés. Desjardins, grâce à son programme «Du cœur en double», égalera les dons faits dans la région jusqu’à concurrence de 25 000 $.

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