Le Phoenix en sortira grandi, selon Bernard

Le Phoenix en sortira grandi, selon Bernard
Xavier Bernard. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Pendant que l’action bat son plein dans la bulle de Québec, le Phoenix ronge son frein. Seule équipe inactive à travers la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) à l’heure actuelle, la formation sherbrookoise ignore quand elle renouera avec la compétition.

À sa cinquième et dernière saison dans les rangs juniors, le défenseur Xavier Bernard souhaite simplement jouer et démontrer son savoir-faire sous les yeux des recruteurs professionnels. Limité à cinq matchs en sept semaines, l’ex-porte-couleurs des Voltigeurs de Drummondville prend son mal en patience en attendant la suite des événements.

«On garde le moral et on continue de travailler fort à l’entraînement, a raconté Bernard en entrevue téléphonique. Les gars arrivent à l’aréna avec le sourire au visage. On a du fun sur la patinoire. Les coachs font un travail exceptionnel. L’accent est mis sur notre développement.»

«Je profite de la situation pour m’entraîner fort et devenir encore meilleur chaque jour», a poursuivi le vétéran de 20 ans.

Xavier Bernard (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

La région de l’Estrie ayant basculé en zone rouge quelques jours seulement après la mise sur pied du projet, le Phoenix n’a pas été invité à se joindre à la bulle sanitaire de la LHJMQ. Pendant un moment, la possibilité de remplacer les Saguenéens de Chicoutimi a entretenu l’espoir chez les joueurs sherbrookois.

«C’est une déception, on ne peut pas le cacher. Les gars veulent jouer des matchs, peu importe l’endroit ou la façon. Là, on n’a aucune idée de quand on va jouer notre prochain match. C’est assez spécial, mais on se prépare toujours comme si on jouait», a expliqué Bernard.

Avant cet épisode, le Phoenix a été contraint à l’inaction pendant un mois en raison d’une éclosion de COVID-19 dans son vestiaire. «On a été malchanceux, parce que les gars respectent le protocole à la lettre. On a traversé beaucoup d’adversité depuis le début de la saison, mais je suis sûr qu’on va apprendre de tout ça. On peut juste en sortir grandis. On a un bon groupe de leaders. On sait qu’on a l’équipe pour aller vraiment loin en séries», a affirmé Bernard.

Meilleure équipe au Canada la saison dernière, avant que la pandémie ne provoque l’annulation des séries éliminatoires, le Phoenix compte à nouveau sur une solide formation cette saison. Notamment privée du gardien slovaque Samuel Hlavaj et du défenseur américain Gregory Kreutzer, la troupe de Stéphane Julien a perdu ses cinq parties jusqu’ici.

«Dans certains matchs, c’était juste une question de détails. Les choses vont se replacer», a assuré Bernard, qui revendique trois passes à sa fiche.

«Je suis appelé à jouer de grosses minutes. Je veux juste aider l’équipe et être l’un de ceux qui font la différence», a-t-il ajouté.

Les yeux sur les pros

Outre leurs sorties quotidiennes à l’aréna pour s’entraîner et étudier à distance, les joueurs de la LHJMQ sont pour ainsi dire confinés dans leur famille de pension depuis le début de la saison. Comme ses parents demeurent maintenant à Sherbrooke, Bernard a la chance de vivre cette expérience avec ses proches. Il respecte néanmoins l’interdiction de fréquenter ses amis et sa copine, qu’il a d’ailleurs rencontrée durant ses années à Drummondville.

Xavier Bernard. (Photo : Devils du New Jersey)

«C’est une situation difficile, mais c’est un sacrifice qu’on doit faire pour pouvoir continuer de jouer au hockey», a exprimé le jeune homme originaire de la Rive-Sud de Montréal, qui achève ses études collégiales en administration.

Choix de quatrième ronde des Devils du New Jersey en 2018, Bernard n’a finalement pas été retenu par l’organisation avant la date limite du 1er juillet dernier. Devenu un agent libre, l’arrière de 6 pieds, 3 pouces et 206 livres n’a pas mis une croix sur son rêve de faire carrière dans le hockey professionnel.

«Le coronavirus et les circonstances actuelles n’ont pas aidé, a expliqué Bernard, conscient de la limite de 50 contrats qui doit être respectée dans chaque organisation. Ça n’a pas abouti avec les Devils, mais pour moi, ce n’est que partie remise. Mon but reste le même. Je veux continuer à progresser et à me développer pour faire le saut chez les pros l’an prochain», a conclu l’ancien choix de première ronde (12e rang au total) des Voltigeurs en 2016, qui a été échangé aux Islanders de Charlottetown en 2018.

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