Le coroner Yvon Garneau dans une série documentaire

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Par Marilyne Demers
Le coroner Yvon Garneau dans une série documentaire
Yvon Garneau figure dans la série documentaire Coroner, la voix des victimes. (Photo : Gracieuseté - Attraction Images)

ARTS. «Mes parents étaient copropriétaires d’une maison funéraire. À l’époque, j’entendais parler mes parents de deuils, de drames, d’accidents, de coroners aussi et ça m’intriguait de savoir c’est qui ce personnage-là.»

Ce sont les paroles du coroner Yvon Garneau, l’un des protagonistes de la série documentaire Coroner, la voix des victimes, diffusée dès jeudi sur Club illico. Visage bien connu du milieu médiatique, le coroner Garneau lève le voile sur ce métier méconnu.

Partageant son territoire avec le Dr Martin Sanfaçon, Yvon Garneau a été nommé coroner le 21 juin 2005. «Ce qui m’a amené à être coroner, c’est peut-être cette idée de la recherche de la vérité, de la recherche de compréhension de toute énigme», mentionne celui qui a autrefois été journaliste, puis avocat.

En plus du coroner Garneau, Me Karine Spénard, Me Julie Blondin, Me Kathleen Gélinas, Dr Louis Normandin et Dr André-H. Dandavino sont les têtes d’affiche de cette série documentaire réalisée par Jeff Proteau. «L’idée était d’avoir autant de coroners en région que sur l’île de Montréal, autant d’hommes que de femmes et autant de médecins que d’avocats ou de notaires», indique Josée Comtois, productrice déléguée de la série.

«La pensée populaire place les coroners comme étant des médecins légistes principalement qui font des autopsies, alors qu’un coroner peut être autant un avocat, un notaire, qu’un médecin. Ils ont un pouvoir d’enquête, d’investigation, pour trouver avec plusieurs partenaires quelles sont les causes du décès, entre autres», poursuit Mme Comtois.

Les six coroners ont été sélectionnés lors d’auditions pour faire découvrir les coulisses de leur profession à travers huit épisodes d’une heure. Les différentes étapes d’une investigation, que ce soit la découverte d’un corps, la rédaction du rapport final ou les analyses au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale sont mises en lumière dans cette série produite par Attraction Images, qui est aussi derrière Pinel : au cœur de la maladie mentale et L’unité des naissances.

Faire bouger les choses

Durant les tournages qui se sont déroulés entre juillet et novembre 2019, l’équipe s’est rendue à plusieurs reprises dans la MRC de Drummond. Elle a notamment assisté à une rencontre entre Yvon Garneau et les deux filles de Clément René, qui est décédé probablement des suites d’une asphyxie reliée à l’absence d’un dispositif de pression respiratoire positive BiPAP à l’hôpital Sainte-Croix.

(Gracieuseté – Attraction Images)

Six recommandations ont été formulées en août 2019. L’histoire avait été médiatisée. «Yvon Garneau a fait beaucoup d’interventions avec les médias, donc il avait déjà cette capacité à bien résumer les cas sur lesquels ils travaillaient pour nos caméras. On a beaucoup appris sur le métier de coroner à travers lui», souligne Josée Comtois.

«Il nous a apporté des explications claires sur les circonstances dans lesquelles un coroner intervient. Il nous a démontré son côté humain aussi. M. Garneau est l’un des coroners qui fait peut-être le plus de terrain», ajoute-t-elle.

Morts volontaires, morts suspectes, morts évitables, morts infantiles et morts inusités font notamment partie des thèmes abordés. Un épisode est aussi dédié aux recommandations.

«Au-delà d’expliquer qui est décédé, les causes probables et les circonstances, il y a aussi des recommandations qui sont émises pour éviter des décès semblables», conclut la productrice, ajoutant que chacun des coroners réussira à démontrer comment ils arrivent à donner une voix aux victimes afin de faire bouger les choses.

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