TRIBUNE LIBRE. Observation. Des signes inquiétants indiquent qu’il y a eu un changement majeur dans la politique fiscale du Maire de Drummondville et cela ne présage rien de bon pour les finances de la Ville ainsi que celles de l’ensemble de la population.
Pour illustrer, revenons d’abord dans le temps jusqu’au 21 janvier 2020.
C’est la date à laquelle le maire, alors candidat récemment déclaré, a publié son publireportage accompagné d’une lettre ouverte. Dans ceux-ci, il a exposé certaines de ses réalisations impressionnantes, ses objectifs, façons de faire et l’approche qu’il prône dans sa relation avec la population.
En l’absence de véritable campagne électorale, ces documents et autres écrits et entretiens avec la presse sont des outils précieux pour mieux comprendre notre nouveau premier magistrat.
Une telle déclaration est la suivante :
«Il faut donc choisir les vraies priorités que la population souhaite et, taxer le moins possible afin de tenir compte de la capacité de payer des gens.»
Cet engagement surtout lorsqu’il est combiné avec la déclaration suivante dans la lettre ouverte suggérait que s’il était élu l’on pouvait s’attendre à une administration centrée sur la population de Drummondville.
«Je veux écouter la population, mais surtout agir pour qu’elle constate qu’elle aura été entendue».
Maintenant, avançons rapidement de quelques mois jusqu’au 23 septembre 2020, quelques semaines après l’élection par acclamation, lorsqu’il a été interviewé par L’Express.
Il semble y avoir eu un changement majeur dans la réflexion, lorsqu’on a demandé au maire :
«Par ailleurs, les taxes sont-elles trop élevées à Drummondville selon vous?» Il a répondu : «Non, pas vraiment si je compare à d’autres villes.»
Le message est clair :
«Il n’y a pas de problème à augmenter les taxes parce que d’autres villes taxent plus!»
Ceci équivaut à une famille qui dit : «Il n’y a pas de mal à maximiser nos cartes de crédit et nos marges de crédit parce que les voisins le font».
Cela a toujours été une proposition perdante.
C’est une mauvaise stratégie dans le meilleur des cas et c’est encore plus vrai dans le contexte actuel.
Nous sommes au milieu d’une pandémie avec tous les niveaux de gouvernement accusant des déficits astronomiques et la population dans son ensemble souffrant énormément. En fait, des études ont démontré que la population en général a supporté le plus gros des difficultés économiques, alors que les échelons supérieurs de la société ont été largement épargnés.
Personne ne sait exactement quand la pandémie prendra fin ni combien de temps encore les gouvernements devront continuer à accumuler des déficits astronomiques.
De plus, nous subissons depuis un certain temps des hausses de prix des biens et services essentiels, ce qui fait que les familles ont déjà plus de mal à subvenir à leurs besoins essentiels. Tout indique que cette tendance se poursuivra dans un avenir prévisible.
Ajoutez à cela le fait qu’un jour, et peut-être plus tôt que nous ne le pensons, les différents paliers de gouvernement devront commencer à s’attaquer à ces déficits.
Et vers qui les gouvernements se tourneront-ils pour faire cela? Nous, les contribuables.
Le recensement de 2016 montre qu’environ 75% de la population de Drummondville avait un revenu total de moins de 50000 $ par année. Les choses ont sans doute évolué depuis, mais certainement pas assez pour changer le fait que la majeure partie de la population est déjà à peine capable de joindre les deux bouts.
Dans ce contexte, c’est une folie totale pour la ville d’envisager d’ajouter plus de dettes non essentielles et de faire monter les taxes.
Le temps est à la prudence et à la prévoyance.
Il est maintenant temps de penser à nos concitoyens.
Il est maintenant temps de gérer rationnellement et de préserver notre flexibilité et notre marge de manœuvre en attendant de voir ce qui se développera au moins d’ici la fin 2021.
Le moment est venu d’adopter une gestion et des politiques saines et prudentes.
Marc Lapierre, citoyen de Drummondville.
M. Lapierre a été banquier durant 30 ans. Il s’est spécialisé dans le financement aux entreprises de toutes tailles. Il a aussi été consultant international durant 10 ans auprès de gouvernements et institutions financières étrangers.
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