Les saveurs traditionnelles de Ludovic

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Par Ghyslain Bergeron
Les saveurs traditionnelles de Ludovic
Ludovic Meunier est originaire de la France. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Il est arrivé au Québec au début des années 1990 pour exercer son métier de pâtissier. Rapidement, il a su s’intégrer à la culture québécoise et a même trouvé l’amour dans son pays d’adoption. Sans tambour ni trompette, Ludovic Meunier fêtera ses 25 ans comme pâtissier à Drummondville en février 2021.

Le bâtiment de la rue Heriot est l’endroit est tout désigné pour accueillir une pâtisserie française avec sa décoration de maisonnée d’autrefois. L’odeur de cuisson du pain et des viennoiseries plane dans l’aire d’accueil. Les présentoirs sont colorés de gâteaux qui semblent plus délicieux les uns que les autres. Habillé de blanc, Ludovic est à rouler des croissants à la main, car tout est fait de façon traditionnelle chez lui. Que du bon. Que du vrai.

Les croissants sont roulés à la main par le pâtissier Ludovic Meunier.

«Ce serait facile d’acheter du congelé, mais je me perdrais dans mon métier. C’est ce que les gens préfèrent et en travaillant de cette façon, je me sens comme un poisson dans l’eau quand je fais de la pâtisserie. Cette passion pour la nourriture me vient de ma grand-mère avec qui je cuisinais quand j’étais jeune», a lancé l’homme de 54 ans.

Natif de Mortain en France, Ludo, comme il se fait appeler par ses clients réguliers, a débuté sa formation en 1983. Dès sa sortie de l’école, il migre vers Paris où il perfectionne son art pendant 5 ans.

En 1991, il décide de passer ses vacances au Québec. Les grands espaces, les gens et l’accueil du peuple québécois ont rapidement fait craquer le Français qui dépose une demande d’immigration pour le Canada, en 1992.

«Je suis arrivé à Trois-Rivières avec seulement un bagage et un sac. J’avais déjà un emploi qui m’attendait dans mon métier. C’est à ce moment aussi que j’ai rencontré ma conjointe originaire de Danville. J’y ai passé un an avant de déménager à Sherbrooke pour travailler comme pâtissier, bien sûr», a-t-il expliqué.

C’est en 1996 que son aventure drummondvilloise prend naissance. Après avoir acheté l’équipement d’une faillite, Ludovic Meunier s’installe tout d’abord sur la rue Brock. «J’ai étudié le marché pour savoir ce qui se faisait ici. Je me suis adapté aux matières premières, surtout pour la farine. Après quelques essais, j’ai pu trouver les produits dont j’avais besoin pour mes créations. Une fois bien établi, je me suis ajusté à la demande», raconte-t-il.

La persévérance aura permis au pâtissier de se faire connaître et les affaires allaient bien. C’est en 1999 qu’il a cependant pris la meilleure décision de sa vie.

Les gâteaux sont diversifiés.

«Ma femme m’a été d’un appui inconditionnel dans le commerce au fil des ans et quand je me suis fait offrir la maison sur la rue Heriot (face à la Brasserie Daniel Lapointe), je savais que c’était une bonne affaire. Nous avons rénové l’intérieur (plusieurs artéfacts sont exposés) et adapté les espaces pour y établir les cuisines et le comptoir pour la vente. Même si elle a réorienté sa carrière, ma femme continue de me donner un coup de main de temps en temps», poursuit M. Meunier.

La maison a même remporté un prix Mitchell à la suite d’importantes rénovations extérieures du bâtiment, en 2001.

Même après toutes ces années, Ludovic est toujours animé par la passion de son métier. «J’ai travaillé tellement fort les premières années, mais maintenant, je peux me permettre d’adapter mes horaires afin d’avoir une vie de famille plus agréable. Ça me permet de profiter, par exemple, des soirées hivernales en me baladant sous les flocons. Cependant, je n’ai pas de relève. Mon fils, même s’il m’aide parfois, n’en fera pas son métier, exprime-t-il. La retraite est encore loin. J’ai une bonne clientèle qui me le rend bien depuis 25 ans, alors je ne peux rien demander de mieux», conclut-il.

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