Une traversée de l’Atlantique salutaire pour Antoine Pottiez

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Par Pierre-Olivier Poulin
Une traversée de l’Atlantique salutaire pour Antoine Pottiez
Possédant plus d’une douzaine d’années d’expérience en restauration, Antoine Pottiez est gérant de deux succursales A&W de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Il a quitté le sud de la France pour venir s’établir au Québec. Laissant derrière lui appartement, biens personnels et voitures, Antoine Pottiez est parti à l’aventure pour combler ses ambitions professionnelles. Gérant de deux restaurants A&W à Drummondville, le Français considère maintenant la province comme sa maison.

Originaire de Montpellier, l’homme dans la jeune trentaine avait été approché par la Société de développement économique de Drummondville (SDED). Dès les premières discussions, le processus s’est déroulé très rapidement.

Après avoir rempli les formulaires en juin 2019, M. Pottiez et sa copine, Florine, ont obtenu un visa «Jeunes professionnels» et se sont installés dans la région en septembre 2019.

Après avoir fait des études en informatique, le Français a tout laissé tomber avant de trouver sa vocation dans le milieu de la restauration. Employé pendant une douzaine d’années chez McDonald, il a été choyé par le côté familial d’A&W.

«Avec les propriétaires, c’est un aspect qui est développé à fond. Quand je suis arrivé au restaurant, ils m’ont dit que si ma femme n’avait pas d’emploi, qu’ils seraient capables de lui en donner un», soutient M. Pottiez.

Professeure d’espagnol, Florine a ainsi intégré l’équipe d’A&W. Son expérience en restauration, jumelée à ses capacités d’enseignante, lui a permis d’obtenir le poste de directrice de l’expérience employé.

Côté sécuritaire

Le principal intéressé s’est laissé séduire par le Québec lors d’un stage à La Pocatière en 2007. Amoureux de l’hiver et des grands espaces, le gérant a vanté le climat sécuritaire de la province.

«À Montpellier, je n’allais pas à pied dans le centre-ville après minuit. Il y a beaucoup de problèmes d’agression. Ici, je ne me pose jamais la question. Je peux aller à Drummondville à trois heures du matin. Ce sentiment-là, ça fait du bien», exprime Antoine Pottiez.

«Plus le temps passe, plus on regarde ce qui se passe en France. L’aspect sécurité est beaucoup plus présent au Québec. La mentalité des gens n’est pas la même. C’est moins agressif et plus amical. On n’a pas d’enfant pour l’instant, mais les écoles québécoises sont différentes. En France, on a peur de les mettre dans certaines écoles. Il y a des problèmes d’insécurité, de drogue, même de gangs parfois», précise-t-il.

Antoine Pottiez apprécie les valeurs familiales de son emploi. (Photo: Ghyslain Bergeron)

Pour l’instant, le couple devra se passer de visites familiales pendant encore un petit bout de temps. Toutefois, le duo s’estime béni puisque d’autres expatriés comme eux ont eu moins de chance à cause de la COVID-19.

«Il y a eu des histoires horribles. Quand on décide de partir, on quitte notre appartement, on démissionne et on vend tout. Se départir des choses qu’on a accumulées depuis 10 ans, c’est intense. Or, certains ont tout vendu et ont vu les aéroports fermés ainsi que leur visa bloqué. Donc, ils se retrouvent à la rue avec rien», a raconté le Français.

Espérant vouloir grimper les échelons, Antoine Pottiez se prépare à demander sa citoyenneté canadienne. Ce dernier prévoit l’obtenir d’ici la fin de l’année 2021 ou au début de 2022.

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