L’imaginaire foisonnant de Geneviève Guilbault

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
L’imaginaire foisonnant de Geneviève Guilbault
Geneviève Guilbault. (Photo Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Si l’auteure Geneviève Guilbault ne se trouve pas devant son ordinateur à créer toutes sortes d’histoires, elle sillonne les sentiers du Boisé de la Marconi pour se ressourcer, question de faire le plein d’inspiration.

Devant la quiétude de la nature, l’écrivaine décroche du tourbillon de la vie quotidienne. Avec plus d’une soixantaine de livres à son actif et plusieurs projets littéraires à venir, Geneviève Guilbault a besoin de ces moments de répit pour relever les défis professionnels qu’elle se fixe.

«Je publie entre dix et douze livres par année. Je me suis fixé un nombre de mots à écrire par jour. C’est comme ça que je suis capable de calculer. S’il y a une journée qui m’est arrivé quelque chose, le lendemain je mets les bouchées doubles. Je déteste prendre du retard», témoigne celle qui fait preuve d’une discipline inébranlable.

Que ce soit le matin, le midi ou le soir, cette mère de famille adore s’évader pour ouvrir les portes de son imagination. Même si l’auteure entame un projet à la fois, ses pensées vagabondent à travers l’intégrale de son répertoire.

«Pendant que je promène mon chien, je pense à ce qu’il va se passer dans les chapitres que je dois écrire dans ma journée. Même si j’écris un tome spécifique, il se peut que j’aie des idées pour d’autres romans. Ça se mélange dans ma tête, ce qui me permet de créer. Les idées viennent spontanément», avoue-t-elle, avec légèreté.

«Je n’apporte même pas mon téléphone cellulaire. Je ne veux pas être dérangée par la technologie. Je suis vraiment concentrée. Il y a une bulle qui se forme.»

L’amour de la littérature

Depuis le début de sa carrière, la Drummondvilloise est habitée par une motivation précise, celle faire aimer la littérature aux jeunes. Son garçon était justement le premier sur la liste.

Geneviève Guilbault. (Photo: Ghyslain Bergeron)

«J’avais envie d’écrire des livres pour mes enfants d’abord et avant tout. La première série que j’ai écrite, c’était pour mon fils. Il a toujours aimé la lecture, mais quand il était plus jeune, il lisait seulement des bandes dessinées et des romans illustrés. C’est fabuleux parce qu’il y a de la très bonne littérature en bandes dessinées et en romans illustrés, mais je voulais l’aider à faire la transition entre le roman sans illustration. Il ne voulait rien savoir. C’était un beau défi pour moi», raconte-t-elle.

«La série Robin Dubois a été écrite pour lui. Les livres, il les a lus et il les a adorés. Je me suis dit que si j’étais publiée pour mes premiers romans, j’allais faire ça à temps plein et j’allais m’y consacrer. Ça a fonctionné.»

Geneviève Guilbault s’est lancée dans la littérature jeunesse en s’y investissant avec fougue.

L’ouverture d’esprit

Portée par l’ambition, la Drummondvilloise a rédigé des romans en s’adressant à des publics différents, ciblant autant les enfants, les adolescents et les adultes. Un lien fort la lie à ses protagonistes. «Il y a un peu de moi dans la plupart de mes personnages principaux. C’est beaucoup dans les valeurs que je veux transmettre aux jeunes», soutient-elle.

La diversité et l’ouverture d’esprit sont entre autres au cœur de la série Billie Jazz. «Quand mon éditrice m’a demandé ce que je souhaitais comme couverture, j’ai spontanément demandé une jeune fille à la peau plus foncée avec les cheveux crépus. Pour moi, c’est naturel de représenter toutes les couleurs au Québec», affirme-t-elle.

L’auteure voulait amener le sujet avec beaucoup de naturel. «La diversité est partout. J’essaie de l’amener, mais sans faire de cas. Je n’en parle pas dans mon histoire qu’elle est noire. C’est sa couleur de peau et c’est tout. Je veux que les enfants comprennent que c’est normal. Billie n’a pas de remarque à ce sujet-là et elle ne vit pas d’intimidation.»

Aux yeux de Geneviève Guilbault, cette représentation amène que du positif. «Plus les jeunes vont voir que c’est la réalité, plus ils vont s’en accommoder, amène-t-elle. D’ailleurs, je reçois beaucoup de messages de parents qui sont très contents. Ils disent qu’enfin leur fille peut s’associer à un personnage. C’est beau de voir ça», témoigne-t-elle.

Dans tous les cas, la personnalité vibrante de Geneviève Guilbault se retrouve dans ses écrits. L’autrice est passionnée par son métier et ça se ressent. «Dans les deux prochaines années, mon calendrier d’écriture est déjà complet», conclut-elle, en rigolant.

 

 

 

 

Partager cet article