Le pouvoir de la visualisation, selon Anthony Dumont-Bouchard

Le pouvoir de la visualisation, selon Anthony Dumont-Bouchard
Anthony Dumont-Bouchard à l'époque où il défendait les couleurs des Voltigeurs. (Photo d'archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Pas question pour Anthony Dumont-Bouchard de se tourner les pouces pendant le confinement. L’ex-homme masqué des Voltigeurs de Drummondville vient de lancer un programme en ligne permettant aux gardiens de but de s’améliorer… dans le confort de leur foyer.

S’adressant aux cerbères de tous les niveaux, la plateforme Connect.hockey est axée sur la préparation technique et mentale, principalement par l’entremise de la visualisation. D’une durée de 22 semaines, ce programme demande une implication d’environ 30 à 45 minutes par jour.

«Durant la quarantaine, je cherchais une façon d’aider les gardiens. Je voyais que plusieurs jeunes manquaient de motivation, car ils ne pouvaient plus s’entraîner sur la glace avec leur équipe. Ce programme donne la possibilité aux jeunes de s’améliorer et de rester motivés malgré le manque de ressources actuel. C’est un bon timing pour lancer cet outil», a expliqué Dumont-Bouchard.

Anthony Dumont-Bouchard. (Photo : Stingers)

«Tout au long de mon parcours dans le hockey, j’ai appris de plusieurs gardiens et entraîneurs très compétents qui m’ont permis de m’accomplir en tant qu’athlète et en tant que personne. La préparation et la visualisation sont deux éléments qui m’ont permis d’atteindre mes objectifs. Je veux maintenant transmettre ces connaissances aux jeunes», a ajouté le jeune entrepreneur de 23 ans originaire de Lévis.

Disponible à un prix abordable, Connect.hockey permet aux gardiens de s’inscrire individuellement ou en équipe. «Chaque semaine, les participants ont quelques points techniques à travailler. Par exemple, il y a des exercices pour améliorer la position de base ou encore le style papillon. C’est un outil que j’aurais rêvé d’avoir quand j’étais plus jeune», a laissé entendre Dumont-Bouchard, qui a notamment reçu l’aide de l’entraîneur Olivier Michaud dans l’élaboration de ce programme.

À l’époque où il défendait les couleurs des Voltigeurs, en 2016, Dumont-Bouchard a d’ailleurs dû stopper toutes ses activités pendant sept mois en raison d’une commotion cérébrale. C’est à ce moment qu’il a découvert les bienfaits de la visualisation, une méthode à laquelle il attribue une partie de ses succès lors de son retour au jeu.

«Ça m’a beaucoup aidé. J’ai réalisé que c’était une grosse partie du jeu. C’est ce que je veux inculquer aux plus jeunes gardiens. Avec le confinement, ils seront déconnectés du hockey pendant une demi-saison ou même plus. La visualisation les aidera à être mieux préparés lors de leur retour sur la glace», a fait valoir Dumont-Bouchard.

Déjà, l’Express de la Rive-Sud de Québec a fait appel aux services de Connect.hockey afin de favoriser la progression de ses gardiens en attendant le retour du sport organisé. D’autres organisations de hockey mineur ont également démontré de l’intérêt envers cette solution numérique.

«Je sens de l’optimisme chez les gardiens qui utilisent le programme. Ils sentent qu’ils s’améliorent. Ils se sentent mieux préparés et plus confiants pour leur retour au jeu», a affirmé Dumont-Bouchard, qui a vu ses ex-coéquipiers Olivier Rodrigue, Frédéric Foulem et Marc-Antoine Turcotte vanter l’efficacité de ce programme.

Le hockey et ses valeurs

Ennuyé par des problèmes cervicaux reliés à des commotions cérébrales subies plus tôt durant sa carrière, Anthony Dumont-Bouchard a dû abandonner son poste avec les Stingers de l’Université Concordia l’an dernier. Pour l’instant, il ne qualifie toutefois pas cette pause de définitive.

«J’ai subi des traitements pour mon cou et ça va bien. Je n’ai plus de séquelles de mes commotions. Je suis ouvert à recommencer à jouer l’an prochain, peut-être en Europe. Sinon, le coaching me passionne aussi. Je m’intéresse surtout au côté mental, ce qui a toujours été ma principale force comme athlète», a exprimé Dumont-Bouchard, qui évolue encore à la balle rapide, où il a percé l’équipe du Québec.

Anthony Dumont-Bouchard. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Celui qui occupe un emploi dans le domaine de l’informatique chez Desjardins continue de suivre les activités des Voltigeurs avec assiduité. Son cousin Charles-Antoine Dumont, un attaquant de 18 ans, entame d’ailleurs sa deuxième saison à Drummondville.

«Charles-Antoine est un travailleur acharné. Partout où il est passé, il a su s’ajuster, ce qui lui a permis de passer au niveau supérieur» a-t-il fait remarquer.

L’attaquant recrue de 17 ans Elliot Lavoie est également un ami proche de la famille. «Elliot possède beaucoup de talent. Il a un grand potentiel. Avant tout, ce sont deux personnes avec une attitude et une éthique de travail exemplaires. C’est pour cette raison qu’ils ont un beau futur devant eux», a exprimé Dumont-Bouchard.

Échangé au Titan d’Acadie-Bathurst en 2016, le choix de septième ronde des Voltigeurs en 2013 a complété son stage junior en disputant la saison 2017-2018 avec les Rangers de Kitchener, dans la Ligue de l’Ontario. Après un bref séjour dans la ECHL, il a fait le saut dans les rangs universitaires canadiens.

«On n’est pas la même personne en rentrant et en sortant du junior majeur. En une seule année, j’ai d’ailleurs vu une différence chez Charles-Antoine. Pour ma part, le hockey m’a beaucoup appris. Tous les gens que j’ai côtoyés m’ont apporté quelque chose. Les bonnes valeurs qu’on m’a inculquées me sont encore utiles dans mes études et dans mon travail aujourd’hui», a conclu Anthony Dumont-Bouchard.

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